VERROUILLAGE INSTITUTIONNEL dans les associations ou syndicats. Abus de confiance des adhérents

Un scénario hypothétique pour réflexion : fiction ou réalité ? A-t-on pu déjà l'observer dans les structures associatives ou syndicales que l'on connaît ou a connu ?

L’opération se déroule en plusieurs temps :

1. Infiltrer les dispositifs d’organisation de l'Assemblée générale, ou Congrès ou autre dispositif réunissant les adhérents pour, censément, des votes démocratiques, pour orienter les motions, principes ou règles et proposer des modifications statutaires qui à long terme permettront la conservation du pouvoir. Tenir la conduite à venir cette réunion de l'ensemble des adhérents.

2. Conciliabules discrets entre les membres pour préparer l’opération et les modalités. Echanges non partagés avec les membres du Bureau qui ne sont pas dans le coup ni surtout avec le Conseil d'administration, encore moins avec les adhérents qui seront les dupes du montage.

3. Captation de l’appareil associatif ou syndical en utilisant une/un apparatchik de l'association ou du syndicat non élu/e mais capable de donner l’illusion d’une autorité naturelle. Cette prédation se trouve un habillage légaliste à l’aide d’un autre apparatchik ayant une légitimité passée. Le tout est soutenu par un discours de disqualification contre les opposants dans la continuité d’une campagne entamée antérieurement.

4. Claironner le changement pour persuader l’environnement d’une légitimité de l’acte de prédation. Téléphoner aux uns et aux autres pour les persuader par des propos mielleux du bien-fondé du passage à l’acte et se déculpabiliser de la violence effectuée. ces appels sont aussi des modalités de pression en utilisant toutes les techniques largement décrites par la psychosociale de la manipulation.

5. Assurer la continuité des axes défendus jusque-là en gommant le paradoxe et la contradiction manifestes d’une éradication des défenseurs des axes antérieurs pour y substituer une autre orientation

6. Agiter le hochet déontologique ou moral, alors que l’acte en démontre le contraire, en parlant de respect entre organisations par exemple : obséquiosité singulière masquant l’hypocrisie et les coups bas en refusant le conflit structurant

7. Neutraliser, lors de l'Assemblée générale, tout discours critique, en particulier toute note ou rapport dénonçant des manœuvres de conquête du pouvoir malsaine pour y substituer un discours lénifiant, trompeur dans une langue de bois affûtée. Le jeu de l'innocence, de la victimisation plus ou moins émouvante, de la sauvegarde identitaire de la structure, de la désignation d'un bouc émissaire, de la lutte contre la trahison, etc. sera déployé.

8. Neutraliser tout débat et toute critique par un dispositif de distribution de la parole entre protagonistes : celui/celle qui tente la parole d’autorité et fait taire, celui/celle qui mielleusement et sentencieusement justifie l’abominable, celui/celle qui disqualifie, celui/celle qui menace (jamais de front) voire judiciairement (il faut bien que l’argent des adhérents servent dans ce régime de la terreur !), les marionnettistes qui se taisent et attendent que leurs marionnettes fassent le travail, celui/celle qui désigne les objets négatifs sur lesquels se défouler, etc.

9. Faire admette le fait accompli en distrayant ou centrant sur les questions techniques et en comptant sur la passivité de la plupart

10. Organiser la temporalité de l'Assemblée générale en cadrant les modalités de réalisation de votes

11. Arriver avec une liste cadré, ne laissant aucune place. Se positionner en bande organisée pour empêcher tout autre de se présenter.

12. Le coup réalisé, obtenir l’assentiment du public que l’on a impliqué et qui ne peut plus se dédire. Celui-ci se sent alors obligé de défendre l’indéfendable et de se renier.

13. Les plus courageux quittent ce bateau qui coule en rupture non seulement avec une politique menée mais aussi avec les valeurs associatives ou syndicales. Les non dupes errent...

14. Mais la bande organisée sait que la plupart entre passivité, complicité déléguée, lâcheté morale, attachement irrationnel à la structure, etc. restera et continuera béatement à payer sa cotisation, fut-elle élevée. Les discours souvent mensongers et lénifiants leur serviront de dédouanement moral.