Vers un nouvel équilibre !

Ce week-end était riche en événements : le sommet de l’OTAN, le message du Président Macron adressé aux français réaffirmant sa confiance en Elisabeth Borne et lui demandant de lui proposer un nouveau gouvernement ou encore la tribune des dirigeants des grandes sociétés d’énergie françaises appelant les français à réduire leurs consommations d’énergie pour ne citer que ceux-ci.

Ces déclarations et réunions illustrent le monde dans lequel nous sommes entrés. Alors même que le débat public en France se concentre sur un des aspects des enjeux auxquels nous faisons face à savoir, la capacité du Premier Ministre à rassembler, sur son autonomie et sur la capacité du Président à gouverner différemment, il semble que bien des choses se mettent en place.

Notons tout d'abord qu’en termes d’organisation des rôles au sein du gouvernement la situation s'éclaircit. Dans la situation géostratégique grave que nous traversons, le rôle du Président est à l’extérieur pour préserver notre modèle social et économique et nos libertés. Peut-être devrait-il simplement nous le dire aussi simplement que cela.

Alors que la France manque de confiance dans son Exécutif mais, à mon sens, sous-estime les menaces à nos frontières, Le Président Macron dissocie les rôles et revient aux fondamentaux de la Vème République - le Président sur le front géostratégique, géo-économique, diplomatique, militaire - celui de sa Première Ministre sur le front de l’action et de la cohésion nationale autour de la plus grande majorité possible.

Les français ont donné une majorité relative au Président de la République à l’Assemblée Nationale indiquant sans doute leur volonté de plus d’équilibres dans les choix de société. Je ne doute pas que le pouvoir d’achat doive être une priorité, je ne doute pas non plus que la question des retraites soit sensible mais ne nous y trompons pas, ce qui est en cause aujourd’hui, ce sont les grands équilibres du monde, ceux dont dépendent nos valeurs républicaines et les fondements de notre système de société. Ce qui sortira du conflit dans lequel la Russie alliée à la Chine nous entraînent n’est pas écrit et dans la bataille qui est engagée les hésitations, les signes de faiblesses seront exploités. C'est pourquoi, je ne doute pas que le futur gouvernement saura trouver sa majorité raisonnable.

Quant aux acteurs du monde économique, il leur revient d’anticiper les changements à venir et de jouer leur rôle au service de la cohésion interne si compliquée à construire en France mais essentielle en ce moment. Ils sont entre autres des acteurs clé du pouvoir d’achat et des retraites avec les partenaires sociaux. 

C’est à eux qui doivent construire activement les modèles industriels, les modèles énergétiques et d’infrastructures au service de la sécurisation de notre économie dans un monde qui va  jouer avec nos nerfs en termes d’approvisionnement, de matières premières et de compétences.

Le message que nous donnent les dirigeants des grandes entreprises énergétiques au travers de la Tribune qu’ils publient aujourd’hui dans le Journal du Dimanche autour du besoin de réduire nos consommations d’énergies est en ligne avec cette logique. Il est également en ligne avec les priorités énoncées par la Commission européenne dans sa communication RepowerEU  qui vise à refonder notre système énergétique.

La bonne nouvelle est que ces modèles s’appuieront nécessairement sur plus de territoires et placeront la responsabilité sociale et environnementale toute en haut des priorités de l’entreprise. Dans ce contexte, une coopération rénovée entre le gouvernement, les entreprises et les Régions est essentielle.