Vers une gouvernance fédérée de la data

Vers une gouvernance fédérée de la data

Il ne fait aucun doute que l'exploitation des données est un enjeu majeur pour toute entreprise souhaitant s'inscrire dans l'avenir. Alors que des sujets tels que l'automatisation, l'intelligence artificielle (IA) et l’IA générative font la une, la gouvernance des données ne suscite pas le même engouement et reste souvent à l'ombre, considérée comme un sujet encombrant, moins "sexy" et étroitement liée aux démarches administratives et à la conformité réglementaire.

Pourtant, elle est la clé de voûte de toute initiative liée à la data et à l’IA. Son rôle devient encore plus crucial à l'ère de l'IA générative, où les entreprises doivent maîtriser et gouverner leur patrimoine de données pour en tirer le meilleur parti. Et bien sûr, une bonne gouvernance n'est pas possible sans un(e) gouverneur(e) et son équipe de collaborateurs soudés.

Le petit déjeuner organisé par Le Wagon ce jeudi 9 novembre a offert l'occasion de réunir des "gouverneurs" aguerris comme Chafika Chettaoui, PhD , Mehdi Benabderrazik , Siddhartha Chatterjee et Anthony ASSO qui ont partagé leurs témoignages sur la mise en place d'une gouvernance fédérée de la data ou d'une data mesh. Ce type de gouvernance est particulièrement intéressant pour les grandes entreprises, bien que la démarche soit complexe et ressemble davantage à un marathon qu'à un sprint, comme l'a souligné Siddhartha.

Si nous devions résumer cette discussion passionnante en quelques messages clés, ceux-ci seraient les suivants :

  1. Le soutien du top management est indispensable pour mettre en place une gouvernance de la data et de l'IA. Il est crucial que le Chief Data Officer (CDO) et les "data leaders" fassent partie du COMEX et possèdent une expertise métier.
  2. La stratégie data & IA doit toujours être alignée sur la stratégie business et être axée sur la valeur.
  3. Il est important d'adapter son discours en fonction de l'auditoire. Selon Chafika, le concept de "data mesh" ne parlait pas à ses collaborateurs, tandis que l'utilisation du terme "gouvernance fédérée ou décentralisation gouvernée" a permis de mieux impliquer les équipes métiers.
  4. La gouvernance des données repose sur trois piliers clés : les outils, la technologie et l'humain. C'est pourquoi la réticence au changement doit être prise au sérieux. Avoir les bonnes personnes au bon endroit, effectuant le bon travail au bon moment, est une condition sine qua non pour assurer le succès de cette initiative.
  5. Chacun au sein de l'entreprise doit comprendre son rôle dans la chaîne de valeur des données et les avantages que cela apporte : "What is in it for me?".
  6. L'acculturation à la gouvernance des données joue un rôle essentiel dans le succès des initiatives liées à la data et à l'IA, tandis que la mise en place de "piqûres de rappel" permettra d'assurer la durabilité des résultats et de maintenir la motivation et l'engagement des équipes (data officers, data owners, data stewards, data analystes, etc.).
  7. Le soutien du département RH est crucial pour mener à bien des initiatives d'acculturation.

Enfin, la question du ROI de la mise en place de la gouvernance des données ne doit plus se poser à l'époque où la survie de l'entreprise dépend de sa capacité à maîtriser et exploiter les données. Il s'agit de s'engager en termes de ressources et de choisir des KPIs permettant de démontrer l'amélioration continue plutôt qu'essayer de calculer d'un ROI concret. Les tentatives de faire des économies au détriment de la gouvernance des données pourraient entraîner des retombées beaucoup plus importantes, voire la faillite de l'entreprise.

Siddhartha Chatterjee

Club Med Global CDO | Group Leadership Committee (CODIR) | Disruptor | Keynote Speaker

1 ans

Merci beaucoup Kristina Mikhnevich pour ce résumé et participation à cette conference :)

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