Victoire du 8 mai 1945
Il y a 76 ans la France est libérée: c'est la Victoire tant attendue!
Durant plus de cinq ans, les Français vivent une guerre jusque là inégalée.
Après la défaite militaire de mai - juin 1940, où pourtant nos Armées combattent avec opiniâtreté et courage, mais surtout non préparées à une guerre moderne, plus de 1 500 000 soldats prisonniers sont conduits en Allemagne dans des camps où règnent l'insalubrité, la promiscuité, les brimades, le froid et la faim.
Dès juin 1940, l'occupation des armées allemandes dans le Pays devient une réalité quotidienne pour tous les Français meurtris. Cette présence nazie est de plus en plus féroce! La confiscation des biens, la privation des libertés, la prise de possession des productions agricoles, minières, sidérurgiques et métallurgiques, le pillage de toutes les richesses artistiques... s'organisent avec méthode, rigueur et "professionnalisme" par l'occupant.
Dès 1941 et jusqu'à la fin de leur présence sur le territoire, les forces allemandes, la Gestapo et leurs subordonnés font régner la terreur sur tous les Français et surtout, sur toutes celles et tous ceux qui veulent résister à cette occupation et "libérer" la France. Les arrestations, la torture, les exécutions ou la déportation dans ces camps de la Mort constituent les risques quotidiens pour tous les résistants.
La résistance, les forces françaises de l'intérieur, les forces françaises libres, les Alliés libèrent notre pays dès juin 1944, au prix de combats importants et coûteux en hommes et en matériel. L'effort se poursuit en Allemagne afin de réduire totalement le nazisme. Le 8 mai 1945 le Reich accepte la reddition sans condition.
C'est alors le retour au Pays de toutes celles et de tous ceux qui ont survécu dans ces camps infâmes: camps de concentration et aussi camps de prisonniers...
A chaque Anniversaire du 8 mai 1945, je ne peux pas m'empêcher de penser à ces moments terribles qu'ont vécu tous nos compatriotes et aussi ma famille dont mon Père.
En effet, Officier prisonnier de guerre, le 3 juin à Dunkerque, il revient de l'Oflag IIB d'Arnswalde, après avoir réalisé une marche forcée, imposée par ses geôliers le 29 janvier 1945, avec plus de 2000 de ses camarades d'infortune.
Mon Père arrive ce 8 mai 1945 en fin d'après-midi, en gare de Lille. Alors âgé de 37 ans, du haut de son 1, 89m, il ne pèse plus que 49kg et a les deux pieds gelés... Malgré ces cinq années pénibles vécues en Poméranie, mon Père est très heureux de recouvrer la "liberté" et de retrouver "la France" qu'il ne pensait pas revoir.
Rendu à la vie civile le 1er août 1945, il prend le 1er octobre 1945 la direction de l'école de garçons du centre à Hasnon (Nord). La guerre est bien terminée... mais pas les souffrances physiques et morales. De santé délicate, mon Père ne se plaignait jamais... Considérant que d'autres Compatriotes avaient plus souffert que lui, il s'est tu sur tous les évènements pénibles qu'il avait vécus à Gross Born et à Arnswalde durant plus de cinq ans.
Nous nous devons de commémorer cette Victoire du 8 mai 1945. Nous devons rendre hommage à toutes celles et à tous ceux qui ont combattu, résisté, subi de fait les affres de cette guerre atroce pour que nous vivions "libres" aujourd'hui.