VISIONNAIRES – Chapitre 4 : Alibaba.com … son site offre aux PME l’accès au marché mondial
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Jack Ma (né en 1964), Alibaba.com : son site offre aux PME l’accès au marché mondial
Peu connu du grand public, Jack Ma est pourtant une figure majeure du secteur de l’e-commerce. Le développement du groupe qu’il a créé en 1999, représente l’une des plus belles success stories de l’économie chinoise : Alibaba.com, la première pierre de son édifice, est aujourd'hui la première plateforme de vente en ligne au monde. A à la fin de 2012, elle comptait 37 millions d'entreprises inscrites dans 240 pays. Le groupe tentaculaire qu'il a bâti compte 25 "business units" en 2013. Plus qu'un succès, c'est une réussite hallucinante. Et dans son pays, Ma est une légende vivante.
Dans son pays, Ma est considéré comme un héros. Ses concitoyens lui savent gré de prouver au monde que leur pays n’est plus seulement un atelier géant à bas coût, mais qu’il se pose désormais en concurrent redoutable dans le domaine de l’innovation et des nouvelles technologies (…).
De fait, les débuts du plus gros site de B to B (business to business, les clients étant des entreprises) n’ont pas été faciles.
L’aventure Alibaba commence à Hangzhou, une ville de 2,5 millions d’habitants située à 200 kilomètres de Shanghai, plus réputée pour ses jardins et son lac que pour son dynamisme économique. C’est là qu’est né Ma Yun (qui se fait appeler Jack Ma en Occident) en 1964, et c’est là qu’il passe son enfance en pleine Révolution culturelle.
Pourtant, la campagne de terreur lancée par Mao pour éliminer les élites intellectuelles, suspectées d’adopter les valeurs occidentales, ne touche pas sa famille, trop modeste pour être visée par cette chasse aux sorcières. Les parents du Jeff Bezos chinois sont surtout préoccupés par son caractère difficile et ses résultats scolaires médiocres.
Plus attiré par les arts martiaux que par les maths, Ma échoue deux fois à l’examen d’entrée à l’université et finit par intégrer laborieusement un établissement peu coté. Son unique point fort est l’anglais, qu’il parle bientôt couramment, ce qui l’amène à opter pour l’enseignement à la fin de ses études.
Il peaufine alors ses compétences linguistiques et monte une agence de traduction. En 1995, il participe en tant qu’interprète à un voyage d’affaires aux Etats-Unis organisé par le gouvernement chinois, voyage qui fait basculer sa vie (…).
Selon le business plan de Ma, «l’objectif du site est d’aider les PME chinoises à gagner de l’argent, en les mettant en relation avec les entreprises occidentales susceptibles d’en faire leurs sous-traitants» (…).
Dès 2003, il lance Taobao.com (littéralement «la recherche d’un trésor»), qui va rapidement évincer eBay du marché chinois (800 millions de produits en ligne, 500 millions d'utilisateurs en 2012). Avec Tmall.com, il crée en 2008 une véritable galerie marchande qui met en relation les marques et les internautes. Fin 2012, les ventes cumulées pour Taobao.com et Tmall.com atteignent le cap des 160 milliards de dollars. "Seul le géant Wall-Mart a fait aussi bien", déclare Jack Ma. Ma a tout prévu, car il a verrouillé son écosystème en développant sa propre plateforme de paiement sans carte bancaire AliPay (60 milliards de transactions en 2012). Enfin, après avoir pris une participation minoritaire dans Sina Weibo, le Twitter chinois, Alibaba.com rachète en 2013 des parts de ShpRunner, un spécialiste américain de la livraison rapide (…).
Au-delà de sa réussite, il a développé une vision originale. Il combat ainsi l’idée selon laquelle la compétitivité de la Chine n’est due qu’à ses prix bas.
Selon lui, «70% des innovations sont créées par les PME», parce qu’elles sont confrontées à plus de difficultés que les grands groupes et développent des capacités d’adaptation supérieures. Et nul pays ne possède plus de PME que la Chine !
La mission de Ma : diffuser, via Alibaba, les innovations des PME chinoises, puis mondiales, en rendant leurs produits accessibles en ligne. Et favoriser la création d’entreprise via le microcrédit, qu’il introduit en Chine après avoir passé un accord avec son inventeur bangladais, Muhammad Yunus.
Mais coup de théâtre, Jack Ma crée la surprise en annonçant qu'il quitte la présidence exécutive du groupe en mai 2013. C'est un pilier, Jonathan Lu, qui lui succède. Et c'est lui qui, après l'entrée en Bourse en 2007 du site Alibaba.com, va se charger, d'ici 2014, de réitérer l'opération, cette fois pour le groupe tout entier. Sa valeur d'introduction pourrait frôler 70 milliards de dollars. Colossal.
Présent l’an dernier au forum de la Clinton Global Initiative (pour les pays émergents), Ma y a affiché des objectifs d’une ambition démesurée pour 2020 : «10 millions de personnes travaillant chez Alibaba, 100 millions d’emplois créés dans des PME à travers le monde, 1 milliard de personnes utilisant la plate-forme Alibaba.»
Un projet fou, comme il l’admet lui-même. Mais, à l’instar des créateurs d’Amazon et de Google, Ma semble en mesure de donner corps à sa vision. Il ne restera sans doute plus inconnu très longtemps.
www.capital.fr ( LES 50 PLUS GRANDS PATRONS DE L'HISTOIRE )
Lien : http://www.capital.fr/enquetes/histoire-eco/les-50-plus-grands-patrons-de-l-histoire/jack-ma-ne-en-1964-alibaba.com-son-site-offre-aux-pme-l-acces-au-marche-mondial
Conseiller Conjugal - Directeur général chez SCAR AKODA
8 ansC EST VRAI
Regional Legal & Compliance Director - Africa at Barry Callebaut Group
8 ansAlibaba.com: une success story pour son CEO mais surtout une plate-forme en or pour la contrefaçon et ses adeptes/promoteurs!