Vivement demain que tout soit comme hier
Le soleil revient, les terrasses de bistrot affichent complet, les plages reprennent du service, le télétravail se fait plus rare, les masques commencent à tomber. A tout point de vue, la période glaciaire du confinement semble tirer à sa fin… l’ambiance serait presque aussi festive qu’une troisième mi-temps de rugby.
Il faut dire que les chiffres de l’épidémie qu’on guette chaque soir, avec infiniment plus d’optimisme que nous ne le faisions du temps des interventions croque-mortelles de Jérôme Salomon l’an dernier, y sont pour beaucoup [au fait, où est-il passé cet oiseau de mauvais augure qui, aux dernières nouvelles, reste quand même Directeur général de la Santé ?].
Les lits de réa se libèrent à un rythme soutenu, les nouveaux cas testés positifs chutent de 30% par semaine et la vaccination connaît un tel succès que le débat porte maintenant, non sur le degré d’acceptation des Français mais sur l’opportunité de faire passer sous la seringue collégiens et lycéens dès la rentrée.
Hélas, notre capacité de résilience ne présente pas que des avantages. Elle est si puissante que les belles utopies auxquelles on se livrait il y a à peine plus d’une année en imaginant « le monde d’après » se sont diluées dans les doses d’ARN messager.
Car il ne s’agit plus désormais d’imaginer l’avenir autrement, mais juste de revenir à un prosaïque avant Covid. Plus question d’appuyer sur le bouton reset et de repartir sur des bases nouvelles. Même le concert test organisé samedi à Bercy faisait appel à Indochine dont la modernité date quand même des années quatre-vingt.
« Vivement demain que tout soit comme hier » disait Coluche. Ah, Coluche… c’était le bon temps…
Jacques DRAUSSIN