Voitures électriques: Trop de haine, trop de peine?

Pas vous? Je suis régulièrement troublé, parfois consterné mais avant tout fasciné par la virulence avec laquelle des automobilistes - de plus en plus nombreux me semble t-il -  se déchainent contre tout ce qui ressemble de près ou de loin… à une voiture électrique (VE).

Sur les réseaux sociaux - mais pas que - les anti-VE plastronnent dur: « Marre de cette arnaque grotesque à la voiture électrique »,  « On en rien à f…. de vos bagnoles électriques de  m…. », ou encore - en parlant de la prochaine R5 Electrique : « Quelle honte, la R5 c’est quoi cette pile à m…. ?». Beaucoup de noms d’oiseaux, mais ça vole bas.

M’enfin, pourquoi tant de haine?!?!?!

Non pas que le sujet ne prête pas à débat. Il existe moult arguments tout à fait recevables qui peuvent mettre en question la validité ou le calendrier d’une bascule vers une mobilité verte.

Il n’empêche. M’est avis moi que cette hystérie n’a au fond pas grand chose à voir avec nos voitures à piles. Il faut chercher ailleurs, en dedans, et il y aurait beaucoup à creuser. N’en déplaise à Talleyrand, ce qui est excessif peut être signifiant!

J'intuite sous ces éructations une peur première, la peur d’un monde qui change mais sans nous, d’un monde qui petit à petit ne nous ressemblerait plus. La fin des moteurs pétaradants de Harley Davidson, c’est Johnny qui meurt une seconde fois, et puis au fait c’est qui Johnny? L’idole des vieux peut-être mais l'inconnu des jeunes certainement. Bref, notre monde fout le camp, notre monde est frappé d’obsolescence… et nous avec. La fin - la nôtre - est proche. Le grand voyage est pour bientôt.

Derrière la peur, il y a de la peine,  une peine insupportable pour beaucoup. Dès lors la colère gronde à l’intérieur, se trouve un exutoire, ces foutues voitures électriques et leur « pile à m…. », boucs émissaires d’une colère existentielle à chacun toute personnelle. 

Au XVIème siècle - bien avant Thomas Edison donc ! - Montaigne l’avait bien perçu qui notait « comme l’âme décharge ses passions sur des objets faux, quand les vrais lui défaillent », en concluant ainsi: « Nous ne dirons jamais assez d’injures aux dérèglements de notre esprit ».

Vous êtes vent debout contre les voitures électriques? Un divan vous attend.