Vous parlez trop ?
Ce n’est pas parce que vous parlez beaucoup que vous êtes un bon communicateur. Au contraire si vous parlez trop cela peut ennuyer votre interlocuteur et décrédibiliser vos propos.
Vous communiquez mal si vous parlez trop
J’assistais à une conférence en ligne il y a quelques jours. Un animateur et des milliers de connectés s’étaient retrouvés pour suivre les explications et conseils d’un invité. Le sujet était en soi passionnant. Cependant, l’invité « s’écoutait parler » ou pire, il ne s’entendait plus parler.
Ses disgressions, ses multiples exemples, la longueur de ses interventions m’ont donné l’envie de me déconnecter à plusieurs reprises. Je ne l’écoutais plus vraiment et je zappais sur d’autres centres d’intérêts que ce pour quoi j’étais présent. Ma fille dirait : « Il me saoule ».
Quand vous parlez trop (beaucoup trop) vous perdez l’attention de votre interlocuteur ou de vos auditeurs.
Il est essentiel de savoir transmettre les infos, raconter une histoire, en ne plongeant pas dans une abondance de paroles. Sinon, on désigne ce phénomène comme étant du verbiage ou de la logorrhée (un flux de paroles).
Faconde, cette élocution facile, abondante, peut aller jusqu’à déplaire. Vous aurez le sentiment d’avoir correctement expliquer votre sujet. Pourtant vous aurez surtout perdu l’écoute de celui qui est en face de vous. Dans une discussion trop d’infos tue l’info.
Attention : la logorrhée peut être une manifestation d’une maladie mentale quand elle est vécue comme une pulsion irrépressible (par exemple troubles bipolaires). La verbomanie est dans certains cas un trouble du langage qui se caractérise par ce flot de paroles.
Vous parlez trop
Comment (s’)interrompre ?
Ayant travaillé plus de deux décennies en radio, j’ai appris à faire des interventions courtes pour capter les auditeurs. La première fois que j’ai animé une formation, automatiquement j’ai utilisé la même méthode. Sauf que dans ce cadre j’allais trop rapidement au but. Mes participants ne comprenaient pas mes explications car ils leurs manquaient des informations. Conclusion : il nous faut trouver le bon équilibre et il s’entraîne.
Concernant un conférencier, qui est seul à parler, c’est un peu différent même s’il existe des techniques pour ne pas perdre l’attention de son auditoire et éviter le verbiage.
Le dictaphone est votre ami !
- Pensez à une histoire ou à une expérience que vous aimeriez raconter
- Enregistrez-vous en restant naturel
- À la fin, vérifiez le nombre de minutes que vous avez parlé
- Prenez conscience de ce temps durant lequel vous êtes intervenu
- 10 minutes ? Recommencez pour passer à 5 minutes. Et recommencez pour réduire encore ce temps
- En réécoutant vous vous apercevrez que les détails hors sujet ne font plus partie de votre discours
Vous parlez trop
Discussion de bistrot
Nous perdons déjà un peu de l’écoute de l’autre au bout de 20 secondes… Lorsque vous prenez la parole essayez de ne pas dépasser 40 secondes… une minute. Puis c’est à l’autre de s’exprimer et ainsi de suite.
Vous remarquez que vous êtes verbeux (trop de paroles, trop de mots) ?
- Arrêtez-vous
- Posez des questions à votre interlocuteur/trice
- Écoutez
- Grâce à votre gestuelle, montrez que vous êtes là, attentif
- Créez de l’échange ! Chacun son tour en somme !
En tant que coach
Je n’hésite pas à casser le rythme. Je pose des questions. Je reformule pour aller droit au but et surtout retirer les « bonnes informations » qui vont faire avancer mes clients. Reformuler et revenir à la source du sujet est une très bonne technique pour affaiblir la prolixité de votre interlocuteur. Le but n’est pas de couper la parole sans raison mais bien de maintenir un échange de qualité et agréable.
Parfois mon interlocuteur enchaîne en me disant « oui mais si je ne vous explique pas ceci… ». Alors il m’arrive d’être plus franco (et délicat) en lui expliquant la situation et que je ne comprends plus l’objectif de son flux de paroles.
Utilisez cette stratégie quand il y a une bonne relation avec l’autre, sinon cela peut mettre un froid dans la discussion.
Ne rien dire n’engage pas à la discussion. Trop parler la gâche.