Album recommandé
- 1 JANV. 1960
- 24 morceaux
- Ella Wishes You A Swinging Christmas · 1960
- Yule Be Miserable · 1949
- Ella Wishes You A Swinging Christmas (Expanded Edition) · 1960
- Ella Wishes You A Swinging Christmas · 1960
- Ella Wishes You A Swinging Christmas (Deluxe Edition) · 1960
- Ella and Louis · 1956
- Ella and Louis · 1956
- Cheek To Cheek: The Complete Duet Recordings · 1950
- Ella Wishes You A Swinging Christmas · 1960
- Get Happy! (Bonus Tracks) · 1958
Albums indispensables
- Granz produit Ella Fitzgerald et Louis Armstrong par deux fois (Ella & Louis en 1956, et Ella & Louis Again en 1957) avant d’accomplir un véritable coup de maître en réunissant le duo une nouvelle fois pour enregistrer Porgy & Bess quelques mois plus tard. La chanteuse revisitera ensuite le répertoire de Gershwin en 1959, avec Ella Fitzgerald Sings the George and Ira Gershwin Songbook (arrangements et direction de Nelson Riddle). Porgy & Bess, une œuvre culte de la musique américaine, est l’un des joyaux du catalogue de Fitzgerald et sera d’ailleurs reprise par d’autres artistes de jazz, notamment par Miles Davis en 1959, sous la direction de Gil Evans, qui en fera une interprétation radicalement différente. En parfaite symbiose d’un point de vue émotionnel et vocal, Armstrong et Fitzgerald donnent une nouvelle dimension à cet « opéra populaire », comme le définissait Gershwin. La richesse des arrangements de Russell Garcia met parfaitement en valeur leurs deux voix, si différentes, et pourtant si complémentaires. L’ambitieux projet de Gershwin a connu un parcours complexe depuis sa sortie en 1935 (soit deux ans avant la mort du compositeur). C’est peut-être là le destin de tout compositeur blanc qui s’aventure à brosser un tableau de la société afro-américaine en s’exprimant à travers les deux genres issus de cette communauté que sont le blues et le jazz. Des compositeurs noirs, comme Scott Joplin, ont déjà tenté de créer des « opéras populaires », sans succès. Porgy and Bess est particulièrement controversé lors de sa sortie, accusé d’être le véhicule de stéréotypes raciaux. Armstrong n’échappe pas à la diatribe : on lui reproche de ne pas suffisamment prendre position vis-à-vis du racisme et des droits civils et son rôle dans cet enregistrement ne fait qu’alimenter la controverse. La musique, cependant, transcende la critique par sa beauté. L’album est, en effet, ponctué de moments enchanteurs. On admire, par exemple, la perfection avec laquelle Armstrong interprète « I Got Plenty O’ Nuttin’ », de même que la texture vocale parfaite de Fitzgerald lorsqu’elle chante ces paroles exaltées « I am glad I’m alive » [« Quel bonheur que de vivre »]. Armstrong prouve encore une fois sa maîtrise du swing (un style qu’il a pour ainsi dire inventé dans les années 1920) dans son solo « A Woman Is a Sometime Thing ». Fitzgerald, quant à elle, offre une version époustouflante de « I Wants to Stay Here », aussi connue sous le titre de « I Loves You, Porgy ». Moins connus du public, des titres comme « Buzzard Song » ou « Doctor Jesus » bénéficient d’une interprétation tout aussi somptueuse et envoûtent l’auditeur. Ces deux artistes d’exception inscrivent définitivement l’œuvre de Gershwin dans l’histoire de la musique américaine en donnant vie à un moment d’anthologie.
- Comment Norman Granz pouvait-il passer à côté de l’incroyable talent d’Ella Fitzgerald, figure incontournable de ses concerts Jazz at the Philharmonic depuis 1949 ? C’est ainsi qu’en 1955, elle signe sur Verve au nez et à la barbe de Decca, son ancien label. L’idée de Granz était de faire de l’artiste l’une des grandes figures de la musique populaire américaine, aux côtés de Frank Sinatra. Les amateurs de jazz admiraient déjà la vélocité de son swing et la puissance de son scat, et sa capacité à dialoguer sur scène avec les plus grands solistes de l’époque. Pourtant, Granz voyait en elle un talent universel qu’il souhaitait faire connaître au plus grand nombre. Ella Fitzgerald Sings the Cole Porter Songbook est ainsi le premier de huit albums sortis chez Verve, chacun d’entre eux étant dédié à un même compositeur. Elle enregistrera ainsi le répertoire de Rodgers & Hart, Duke Ellington, Irving Berlin, George et Ira Gershwin, Harold Arlen, Jerome Kern et enfin Johnny Mercer, en 1964. Ces interprétations de Cole Porter reprennent les mélodies intemporelles et étirées du compositeur (« In the Still of the Night », « Begin the Beguine ») et témoignent de sa faconde et de son humour avec des chansons comme « Too Darn Hot », « You’re the Top » ou « Always True to You in My Fashion ». Si la chanteuse en restitue à la perfection le caractère comique, elle saisit également la profonde tristesse qui émane de « Miss Otis Regrets », sur laquelle elle est accompagnée du pianiste Paul Smith. Dans son ouvrage A Biographical Guide to the Great Jazz and Pop Singers, Will Friedwald estime que les deux premiers albums d’Ella Fitzegarld chez Verve, consacrés à Cole Porter, donc, et Rodgers & Hart, ne valent pas ceux arrangés par Nelson Riddle. Pourtant, les arrangements de Buddy Bregman ne manquent pas de charme, avec la participation de Bud Shank, Barney Kessel, Harry « Sweets » Edison, Maynard Ferguson et bien d’autres grands musiciens. L’auteur s’explique : « Le format des disques étant en plein évolution à cette époque, Ella Fitzgerald était faite pour devenir une incontournable des albums longue durée (LP) ». Une position dominante dans l’industrie à laquelle Norman Granz lui a permis d’accéder, des années après avoir vendu Verve à la MGM, en 1960.
- 2023
Playlists de l’artiste
- La discographie inégalée de la « grande dame du jazz ».
- La reine du jazz chante Noël avec swing et grande classe.
- Les autres titres de la « Reine du Jazz ».
À propos de : Ella Fitzgerald
Surnommée « la première dame de la chanson », Ella Fitzgerald (née en Virginie en 1917) occupe une place de choix au panthéon des plus grandes chanteuses de tous les temps. En plus d’avoir contribué à l’essor du jazz vocal, elle pouvait aborder tous les genres grâce à une voix précise et agile et à un prodigieux talent d’interprète. La liste des récompenses (dont 14 GRAMMY®) qu’elle a accumulées durant sa carrière – qui s’est étendue sur sept décennies – est si imposante qu’elle possède sa propre page Wikipédia. Mais la magie d’Ella ne se mesure pas en trophées; l’artiste a, pour citer un célèbre morceau interprété par France Gall, « ce je ne sais quoi que d’autres n’ont pas ». Ella fait ses débuts avec l’orchestre de Jim Webb (rebaptisé l’Ella Fitzgerald and Her Famous Band à la mort du leader en 1939), devenant au passage une grande voix du swing, genre qu’elle revisitera plus tard avec Count Basie. Elle adopte le be-bop avec Dizzy Gillespie, dialogue avec Louis Armstrong ou Frank Sinatra, et enregistre, entre 1956 et 1964, 19 albums consacrés aux œuvres de monuments : Irving Berlin, George Gershwin, Cole Porter, Duke Ellington, Richard Rodgers… Elle maîtrise les standards mais démontre sa polyvalence et sa créativité en improvisant des scats endiablés ou en s’amusant à réinventer des chansons pop rock, notamment des Beatles. Au fil des décennies, sa voix unique gagnera en profondeur mais ne faillira jamais. Malgré des ennuis de santé qui la ralentissent à la fin des années 80, elle continuera de se présenter sur scène avec une passion et une élégance qui cimentent son statut de légende, jusqu’à son décès en 1996.
- NAISSANCE
- 25 April 1917
- GENRE
- Jazz