En 1997, la rappeuse de Virginie, Missy «Misdemeanor » Elliott et le producteur Timothy Mosley alias « Timbaland » étaient déjà deux des artistes les plus visionnaires de l’époque, écrivant des tubes avant-gardistes pour Aaliyah, SWV et bien d’autres encore. Mais rien ne pouvait préparer le monde à l’arrivée de la star Elliott — un mélange de rap et de chant époustouflant, qu’elle a présenté vêtue de sacs poubelles gonflables, avec un swag funk à la fois terriblement cool et sexy. Le premier single d’Elliott « The Rain (Supa Dupa Fly) » l’a propulsée instantanément au rang de star ; ses toussotements désinvoltes, ses mélodies lancinantes, ses respirations et ses onomatopées ont ouvert la voie à une véritable extase pop, tout comme l’ensemble de Supa Dupa Fly. Drôle, sexy, agressive, oscillant entre chant sensuel, effets sonores et rires évoquant le dessin animé, elle a offert au hip-hop une nouvelle héroïne d’avant-garde. Pour sa part, Timbaland a su redéfinir la production hip-hop en créant des titres remplis de gazouillis d’oiseaux et de rires, parsemés de charlestons et de caisses claires au placement inattendu. Associé à l’éclat de Missy, Supa Dupa Fly a exercé une influence durable sur le hip-hop, le R&B et la musique électronique.