CSRD : pourquoi le Bien Etre Animal (BEA) est important

« L’écologie tend à combler le fossé que l’industrie a creusé entre l’Homme et les animaux. » Emmanuel Berl – Journaliste, historien et essayiste.

Avancer, découvrir, apprendre pour comprendre, c’est se donner les moyens d’appréhender les mécanismes du vivant. Dans ce sens ce débat ne s'adresse pas uniquement aux spécialistes de l’analyse extra-financière, car il s’agit en fait d’opter pour une nouvelle vision du monde, celle du monde de demain qui se joue maintenant. A ce titre toutes les entreprises européennes sont concernées, directement ou par ricochet.

L'économie est un système de représentation qui n'a pas beaucoup de capacité prédictive, et qui en aura de moins en moins à mesure que les ressources naturelles seront de plus en plus difficiles d'accès.

En effet le déclin de la biodiversité constitue un risque systémique étant donné qu’aujourd'hui, plus de 55 % du PIB mondial dépend de la bonne santé de la biodiversité.

Dans cette optique, les investisseurs doivent exiger des entreprises qu’elles divulguent leurs données sur les questions environnementales en intégrant la dimension du BEA qui impacte l’ensemble de la chaine de valeur (fournisseurs, sous-traitants, …).

✨ Une fois que le BEA sera identifié comme étant matériel, via l'analyse de double matérialité qui devra prendre en compte la réalité des manquements constatés ; un effort devra être produit sur les métriques, au-delà des heures de formation au BEA et du pourcentage des collaborateurs sensibilisés !

✔️ Evaluation de la prise en considération du BEA sur la base d'une analyse du cycle de vie (ACV).

✔️ KPIs sur les opérations propres concernant les processus identifiés, c’est à dire qui sont impactés par le BEA.

Voilà pourquoi il me semble urgent d’intégrer le BEA à la planification écologique à tous les échelons de la société, si on souhaite concilier limites physiques et projets pour l'avenir !

🟢 Le BEA constitue un défi supplémentaire dans le cadre de la mise en œuvre de la CSRD, tant au niveau des entreprises qu'au niveau de leur chaîne de valeur.

En effet de nombreuses études font état que l’élevage intensif et extensif constitue une menace pour 86% des 28.000 espèces sauvages en danger d'extinction. Dans ce sens, il est aujourd’hui évident que les habitudes alimentaires mondiales doivent converger vers des régimes alimentaires davantage basés sur les plantes, en raison de l'impact disproportionné de l'élevage sur la biodiversité, l'utilisation des terres et l'environnement. Une telle évolution serait également bénéfique pour la santé alimentaire des populations du monde entier et contribuerait ainsi à réduire le risque de pandémie.

Le collectif constitué par l’Association Santé Environnement France (ASEF), France Nature Environnement (FNE), Humanité et Biodiversité (H&B) et la Fédération des Syndicats Vétérinaires de France (FSVF), se battent depuis des années pour mettre l’accent sur l’importance de reconnaître et de prendre en compte l’interdépendance de la santé humaine avec celle des animaux, des végétaux, de la biodiversité et du climat, ce qui se résume maintenant par le concept « Une seule santé » (One Health).

Cela doit maintenant se traduire concrètement par une démarche transversale pour infléchir les impacts des politiques publiques, d’aligner les Business Models des acteurs économiques et financiers, ainsi que nos comportements de citoyen du monde sur les écosystèmes, tant au niveau international, national qu’au plus près des bassins de vie, des territoires là où sont impactées les populations par les multiples facteurs d’expositions qui seront nuisibles à l’ensemble du VIVANT !

Nous pouvons noter une avancée significative sur ce sujet, que représente la parution du rapport de la Commission d’enquête parlementaire sur l’évaluation de la politique de santé publique en santé environnementale.

Toutefois ce qui changera la donne c'est principalement un changement de mentalité des consommateurs.