IA : l'empire Amazon contre-attaque

L’IA, une course de vitesse ? Avec Amazon, on pourrait plutôt parler d’une ascension vers les sommets. Pendant que ses concurrents spéculent sur un éventuel plateau technologique, Jeff Bezos semble avoir un tout autre plan : il prépare sa fusée et lâche également dans l’arène Nova, une famille de six modèles d’IA – de véritables cavaliers numériques – conçus pour rivaliser avec les géants comme OpenAI.

Cette semaine, Amazon a frappé fort. Son arme secrète ? Rainier, un supercluster d’IA colossale, dispersé sur plusieurs sites et alimenté par les puces maison Trainium 2. Conçu avec Anthropic, ce projet, du nom du Mont Rainier, sommet emblématique de 14 000 pieds situé non loin de son siège à Seattle, symbolise bien l’ambition du géant.

Ce mastodonte de calcul pourrait devenir le plus grand supercalculateur jamais conçu. Après avoir investi la somme colossale de 75 milliards de dollars dans ses centres de données en 2024, Amazon envisage d’aller encore plus loin l’année prochaine.

Rainier incarne une tendance : la course aux mégacentres de données comme outils stratégiques. Une manière de résoudre des problèmes complexes comme la gestion énergétique ou le refroidissement.

L’annonce du modèle Olympus la semaine dernière était le premier étage de la fusée. Amazon affiche son ambition de gagner la course de l’AGI, l’« intelligence générale artificielle ».

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 Amazon ne s’arrête pas là.  Avec Nova, une famille de six modèles d’IA (texte, image et vidéo), Amazon veut rattraper son retard face à OpenAI et Google. Proposée via AWS Bedrock, Nova offre des performances rapides, des coûts réduits, et une personnalisation à grande échelle.

Chaque modèle a sa spécialité : Micro pour la vitesse, Pro pour le multimodal, et Premier – attendu en 2025 – qui enseignera la création de modèles sur mesure.

Nova n’est pas juste une riposte. C’est un écosystème d’IA robuste, où Amazon offre non seulement la technologie mais aussi l’infrastructure.

Et tandis qu’Amazon faisait avancer la ligne de front, l’Amérique désignait son nouveau « tsar de l’IA et des cryptomonnaies ».

La mission de David Sacks, ancien dirigeant de PayPal, et proche d’Elon Musk ?                  « « Sauvegarder la liberté d'expression en ligne et de nous éloigner des préjugés et de la censure des grandes entreprises technologiques ».

 Un peu nébuleux, pour le moins ! Reste à savoir si son rôle s’étendra à des enjeux cruciaux comme les subventions publiques pour l’IA ou la gestion des exportations de puces.

Un Tsar peut-il vraiment régner sur un domaine où les frontières technologiques bougent chaque jour ?

 La stratégie américaine en matière d'IA est liée à sa stratégie en matière de puces et de contrôle des exportations. Ils ne peuvent pas gagner la course à l'IA s'ils perdent l'accès aux puces.

Le premier dossier que le Tsar aura à gérer c’est la riposte de Pekin, qui interdit l’exportation de minerais critiques, accentuant la tension dans la guerre froide technologique.

En 2025, les hostilités risquent de monter d’un cran. Les semi-conducteurs ne sont plus des composants : ils sont devenus des armes stratégiques.

Clément Delangue, PDG de Hugging Face, a aussi tiré la sonnette d’alarme : les modèles open source chinois pourraient imposer des normes culturelles divergentes. Si la Chine devient la plus forte dans le domaine de l'IA, « elle sera capable de diffuser certains aspects culturels que le monde occidental ne souhaiterait peut-être pas voir se répandre ».

Car ses modèles sont des outils de contrôles idéologiques, qui intègrent une censure filtrant tout contenu jugé sensible.

Cette guerre froide technologique est aussi un bras de fer culturel, qui se joue dans les algorithmes.

 Aux Etats-Unis, une guerre culturelle se joue également et celui qui dominera imposera sa vision du monde. Du côté d’Elon Musk, les ambitions sont tout aussi démesurées qu’Amazon (ou OpenAI). Son superordinateur à Memphis, déjà impressionnant avec 100 000 GPU Nvidia H100, prévoit une expansion vers 1 million de GPU.

Memphis, ville du blues, deviendra-t-elle aussi la Silicon Valley des supercalculateurs ?

OpenAI va toujours plus loin avec son « o1 » :, mais à quel prix ? Le leader a lancé la version complète de son modèle o1, accompagné d’un abonnement Pro à 200 $/mois. Capable d’analyser images et données complexes, o1 veut séduire les utilisateurs intensifs et les entreprises prête à mettre du budget pour rester dans la course.

Et ce n’est pas tout : après avoir ouvert la première case de son calendrier de l’avent technologique en format LiveStream, OpenAI prévoit onze autres révélations, dont son modèle de génération d’image Sora, tant attendu.

Qui a dit que Sam Altman n’était pas le roi du marketing ? Quoi de mieux qu’un calendrier de l’avent pour tenir en haleine les aficionados et le monde entier en marquant les esprits.

 Avec désormais 300 millions d’utilisateurs hebdomadaires et 1 milliard de messages quotidiens, ChatGPT reste incontournable.

Mais tout cela a un coût, et la question d’introduire la publicité dans ChatGPT refait surface.

Une pente glissante qui pourrait altérer la relation de confiance avec les utilisateurs.

Microsoft, de son côté, introduit Copilot Vision, une fonctionnalité qui permet à son assistant IA de suivre ce que vous consultez en ligne et d’interagir avec ces contenus. Besoin de comparer les caractéristiques de voitures vues sur six sites différents ? Copilot vous guide. Envie de réfléchir à voix haute ? Il est là pour ça.

Avec cette innovation, Microsoft ambitionne de transformer l’écran en un espace collaboratif, plus social et moins solitaire.

Et si cette IA devenait un compagnon numérique à part entière, remodelant notre manière de naviguer ? La frontière entre l’assistant et l’ami virtuel s’estompe.

Mais cette semaine a également été marquée par les annonces autour de la 3D. Google DeepMind a présenté Genie 2, capable de transformer une simple image en univers 3D jouable, tandis que World Labs, lancé par Fei-Fei Li, la marraine de l’IA, a dévoilé une technologie similaire pour le web. Son système d'IA est capable de transformer n'importe quelle image en un environnement 3D interactif et explorable, dans lequel les utilisateurs peuvent naviguer en temps réel à l'aide d'un navigateur web.

 Les mondes générés deviennent interactifs, immersifs et... illimités.

Imaginez des jeux vidéo, des simulations ou des expériences virtuelles créées en quelques clics. Ces innovations redéfinissent la frontière entre l’IA et la créativité.

Et si la 3D était le chaînon manquant pour relancer un métavers réinventé ?

En attendant l’arrivée de ce monde virtuel, DeepMind redéfinit la prévision météo avec GenCast : plus précis, plus rapide (8 minutes au lieu de plusieurs heures) et capable de prédire des conditions extrêmes à 15 jours. Le modèle surpasse même les références mondiales actuelles.

Cependant, GenCast doit être testé sur des événements météorologiques extrêmes. Et certains scientifiques préfèrent un modèle hybride, comme le service météorologique britannique, qui incorpore déjà sa propre IA dans son modèle actuel basé sur la physique.

Hybridation, on vous dit !

Mais alors que les géants de la tech innovent à toute vitesse, le terrain reste plus hésitant. Selon Salesforce, l’adoption de l’IA par les travailleurs américains a stagné, passant de 32 % à 33 % en trois mois.

La raison ? Un manque de formation et des interrogations sur la manière d’utiliser ces outils.

Et c’est le chiffre de la semaine !

Pendant que les titans construisent des mondes, il faudrait peut-être investir dans les utilisateurs pour leur montrer comment s’y aventurer.

Et justement, c’est dans cette optique de rendre la technologie plus accessible et personnalisée qu’Hume AI entre en scène. Avec Voice Control, l’entreprise redéfinit l’interaction vocale en offrant aux développeurs un contrôle millimétré sur les caractéristiques d’une voix.Imaginez : 10 curseurs pour ajuster des traits comme la confiance, l’enthousiasme ou même le genre, et des possibilités infinies pour créer une voix sur mesure. Une innovation qui rapproche encore un peu plus la technologie de ses utilisateurs.

Cet outil pourrait transformer les jeux vidéo, la narration ou encore les voix de marque.

L’ère des clones vocaux s’achève. Bienvenue dans l’âge de l’expression sur mesure, où chaque projet trouvera sa voix – littéralement.

De la voix à l'humanoide, il n'y a qu'un pas. Cette semaine, Clone Robotics a aussi dévoilé Clone Alpha, un robot humanoïde équipé de muscles artificiels alimentés par de l’eau et d’organes synthétiques. Capable de préparer des repas ou de faire le ménage, il apprend de nouvelles tâches via la plateforme Telekinesis.

En panne d’idée cadeau pour Noël ? Mes Flashs de la semaine ont pensé à tout, même à l’avant-garde du futur. Après tout, pourquoi se contenter d’une écharpe ou d’un gadget tech quand Clone Alpha pourrait bientôt révolutionner votre quotidien ?

Ce robot peut préparer vos repas, faire le ménage ou encore apprendre de nouvelles tâches... c’est presque trop beau pour être vrai.

Avec ses 279 exemplaires prévus pour 2025, Clone Alpha est déjà en précommande. Mais attention, son réalisme peut être un peu... troublant.

Reste à voir si on est face à une nouvelle musquerie et si ce robot ira au-delà des vidéos virales. Alors, prêt à mettre un Clone Alpha sous le sapin s'il fonctionne vraiment ?

Pour conclure sur une note plus légère : vous prendrez bien un peu de Moka Mousse ? Pantone a élu cette teinte chaleureuse et intemporelle comme couleur de l’année. Sans genre ni saison, elle évoque le confort et se marie aussi bien aux pastels qu’aux couleurs vives.

Après une année sous tension dans l’IA, peut-être qu’on avait tous besoin d’un peu de réconfort. 😊

🧡  Voilà c'est fini ! J'espère que 𝕄𝕖𝕤 𝔽𝕝𝕒𝕤𝕙𝕤 𝕕𝕖 𝕝𝕒 𝕤𝕖𝕞𝕒𝕚𝕟𝕖 vous ont plu. Et je vous dis à la semaine prochaine 👋🏻

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Bon week-end à toutes et tous,

Emmanuelle

🔸 J'accompagne les entreprises dans leurs stratégies d'influence et de notoriété avec des formats éditoriaux et évènementiels dédiés. Et je vous guide dans l'acculturation à l'IA de vos équipes avec des newsletters sur-mesure. Je suis aussi conférencière, modératrice de débats et MC. Discutons-en !

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