Se nourrir local, pour manger… durable !
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Se nourrir local, pour manger… durable !

Comme avec le numérique, la question environnementale impacte l'ensemble des sujets de la société notamment l’alimentation, qui fait partie des préoccupations majeures des français. Comment se positionne le bio dans la consommation des français ? Manger local est-il vraiment plus durable ? Circuit court, de proximité ou bio, que choisir ? Quelques repères...

La ruée vers le bio

Les français consomment de plus en plus de produits d’origine biologique.Selon l’Agence Bio, la vente de produits cultivés en agriculture biologique a augmenté de 14,7% entre 2014 et 2015. Cela marque bien l’intérêt de la population pour des aliments de qualité, produits dans le respect des enjeux du développement durable et bons pour la santé.

Par ailleurs 78% des produits biologiques achetés sont d’origine française, dont la moitié d’origine régionale. Avec une augmentation de 20% pour la vente du Bio en circuit court en 2015, le marché à des ailes dans le dos.

9 français sur 10 ont déjà consommé des aliments Bio [1] et la fréquence d’achat augmente parallèlement ! 65% des français ont consommé au moins une fois par mois. Et un autre élément est très parlant dans cette nouvelle demande : la création de fermes en agriculture biologique dans un contexte économiquement difficile pour les agriculteurs. Effectivement en 2015, 200 fermes Bio se sont créées chaque mois. Une progression de 9%pour un total de près de 30 000 fermes Bio sur le territoire.

Une véritable envie de réappropriation de la nourriture prend forme.

Enfin, 41% des français déclarent manger plus de fruits et de légumes fraisnotamment grâce au Bio, aux circuits courts et aux produits labellisés[2]. Les circuits courts sont une véritable solution pour mieux manger !

Points de repères chiffrés sur les circuits courts

Les circuits courts (moins d’un intermédiaire entre le producteur et le consommteur) et les circuits de proximité (distance raisonnable entre l’exploitation et le consommateur), hors agriculture urbaine, représentent 1000 places à prendre par les différents acteurs (marché, start-up, magasins) et est estimé à 8 milliards d’euros[3].


Quand on sait que 21% des agriculteurs vendent leurs produits en circuit court et que pour 40% d’entre eux, il représente 75% de leur chiffre d’affaire[4], il est clair que le potentiel de ce mode de distribution est loin d’être négligeable.

De même, 71% des français déclarent préférer acheter des produits locaux, selon le cabinet Natural Marketing Institute.

6 à 7% des achats alimentaires se font déjà via des circuits courts spécialisésmais plus de 65% des achats ont encore lieu au sein de structures comme les grandes surfaces[5]… et elles en ont bien compris l’enjeu !

Les circuits alternatifs représentaient 2,5 milliards d’euros selon Xerfi tout en générant de meilleures marges que les circuits traditionnels. Un atout de taille.

Principaux atouts des circuits courts

Les circuits courts apportent effectivement plusieurs atouts à un territoire :

- La limitation de l’étalement urbain et la préservation de la biodiversité

- Une agriculture plus raisonnée que la moyenne nationale : l’agro-écologie y est plus développée et 10% des agriculteurs ancrés sur leur territoire pratiquent l’agriculture biologique contre 2% en moyenne

- La diffusion d’un message de développement durable, pédagogique, auprès des consommateurs qui prennent conscience des impacts environnementaux

- Le développement des aliments de saisonmoins consommateurs d’énergie que les productions hors saison produites sous serre

- Des économies d’énergie lié à la conservation des produits : plus frais ils se conservent mieux et plus longtemps.

Une logistique… pas si logique

La proximité sous-entend moins de déplacements de la part des consommateurs. Ce point est cependant à avancer avec précaution. Si la logistique a été optimisée et organisée en amont en mutualisation avec d’autres producteurs, ou bien du côté des consommateurs par du covoituragepar exemple, l’impact carbone peut effectivement être positif.

Cependant la plupart des solutions de circuit courtimpliquent que chaque client se rende sur le lieu de production pour se procurer un type de produit, ce qui génère bien plus de pollution que de s’approvisionner en un seul point pour l’ensemble de ses besoins s’il utilise son véhicule...

De même, des producteurs qui livrent chacun leurs productions sur un lieu de regroupement de consommateurs, utilisent chacun de l’essence et repartent à vide. Ce type de distribution peut donc être négative en matière de développement durable !

Heureusement de nombreuses initiatives de livraison voient le jour ! A suivre…

Extrait de la thèse professionnelle de MBA Digital Marketing & Business, Efap Paris de Camille Fenayrou. 

Pour en savoir + ou avoir accès à l’intégralité de la thèse professionnelle contactez moi par Linkedin : cam-fenayrou

[1] En 2015

[2] Etude « Achats de fruits et légumes frais par les ménages français », Kantar World Panel, Mars 2017 — Voir Figure 4 en annexe

[3] Etude drive-fermier.fr

[4] Source : dernier recensement agricole de 2010

[5] Etude de l’ADEME, « Alimentation — Les circuits courts de proximité », 2017

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