Terriers d'amiante en Vanoise : les marmottes bien au chaud
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Les plus anciennes mentions minéralogiques de la Savoie concernent les amiantes... De nombreuses appellations obsolètes nous renvoient à cette substance, c'est-à-dire à des silicates fibreux : amiante papiracée, amianthe, asbeste, asbète, asbeste ligniforme, byssolite, lin incombustible ou fossile, laine de salamandre, etc. C'est sans doute Vitaliano Donati qui signale le premier, en 1751, de l'amiante en Savoie, dans un ‟marbre vert bréchique” de Lanslebourg, en Maurienne. Puis, c'est la fameuse ‟amiante blanche” de Tarentaise qui va passionner durablement les minéralogistes, voire les collectionneurs, comme en témoignent les nombreuses références dans les dictionnaires, encyclopédies, ouvrages de géographie, guides touristiques, manuel, cours et autres traités de minéralogie, sans oublier les catalogues de collection.
1761 - Le chimiste Charles Marie de La Condamine présente à l'Académie des Sciences de Paris ‟un paquet d'amiante très-blanche, trouvée dans les montagnes de Tarentaise, nouvelle source jusqu'à présent inconnue de cette espèce de matière minérale”.
1773 - Le ‟lin incombustible de la Tarentaise” est mentionné dans l'Encyclopédie.
1779 - Le géologue genevois Horace Bénédict de Saussure témoigne de ses expériences sur cette dernière : ‟Pour mes épreuves sur l'Amianthe, j'ai pris celle de la Tarentaife, qui est d'un blanc éblouissant, en fibres parallèles, longues, déliées, légères, brillantes & soyeuses ; elle ne fait aucune effervescence avec les acides, & ne paraît mélangée d'aucune matière étrangère”.
1783 - Le chimiste suédois Torbern Olof Bergmann fait publier dans le Journal de physique une ‟Dissertation chymique sur la terre de l'asbeste” où celle de Tarentaise est analysée et décrite comme composée de ‟filets très-fins, très-mous, longs, brillants et opaques, qui se séparent facilement les uns des autres”.
1790 – Le minéralogiste autrichien Ignaz de Born, indique dans la collection de Melle Eléonore de Raab, un ‟lin fossile de Tarentaise”, dont la description et l'analyse sont empruntées à Bergmann.
1791 - Des asbestes de Savoie, présentes dans le Cabinet Nazareno, à Rome, ont probablement tout ou partie été récoltées en Tarentaise.
1792 – Pour le prince D. de Gallitzin, aristocrate russe, ‟l'amiante de Tarentaise est la plus belle et la plus fine”.
~1794-1796 – Henri Struve donne une "Amianthe d'un blanc grisâtre de la Tarantaise” au cabinet de l'Agence des Mines de Paris.
Etc.
Aujourd'hui, j'ai repéré bon nombres d'occurrences en Savoie, anciennes ou plus modernes. Récemment, j'ai pu rencontrer une belle (un bel) amiante dans les écailles de serpentinites du massif du Mont Jovet : les randonneurs peuvent l'observer au bord même du sentier (voir photos).