Les Enfants d'Argus a republié ceci
Il paraît que les hommes se font à tout, même au pire. Moi, je ne dois pas être un homme, parce que je ne me ferais jamais au pire. Et je refuse de m'y faire. Je refuse d'accepter qu'un autre de mes semblables puisse agir avec autant d'horreur que ce père qui violait sa fille de 4 ans, se mettait en scène pour montrer à distance son abjection à un autre homme, sans doute lui même banal. Jusqu'à finalement l'inviter à venir lui aussi violer sa fille ! Je refuse de croire qu'il puisse y avoir du bon dans ces êtres soit disant humains qui ont commis ces crimes abjects et déversé toute leur haine, toute leur terreur sur nos enfances. Et pourtant, je ne peux m'empêcher de me dire que ces monstres sont de la même espèce que moi : l'espèce humaine. POUPART a dit "si tu veux connaître l'essence d'une civilisation ou d'une époque, vois comment on y assassine son prochain". Voici donc l'image de notre société que ces bourreaux, assassins de nos innocences, nous renvoient. Ce reflet nous soulève le coeur, parce qu'on a peur qu'il ne soit finalement qu'un reflet de nous-même : à quoi doit ressembler la barbarie, si c'est cela la civilisation ? Je refuse de comprendre qu'on puisse agir de la sorte, quel mécanisme, quelle éducation peut entraîner cela. Je refuse d'excuser ces actes, ne serait-ce que de les envisager, simplement parce qu'ils auraient été commis dans l'abîme de je ne sais quelle pulsion, qui aurait poussé sur des terreaux d'excuses. Et, sans comprendre, je ne puis pardonner. Quelle justice saura être assez forte, assez juste pour faire ressentir les douleurs, les bleus de nos âmes ? Elle n'est qu'une suite de règles, froide comme une addition mathématiques. La justice des hommes ne peut être qu'à l'échelle humaine parce qu'elle n'est qu'une justice humaine. Mais pour autant, doit-on faire une justice monstrueuse pour les monstres, sans quitter nous-même la terre des hommes ? Doit-on être barbare face aux barbares, sans tomber soi-même dans la barbarie ? Notre colère est légitime : face à de tels actes, nous avons soif d'une justice d'exception. Mais, nous aurons toujours soif, et aucune peine, fusse-t-elle mortelle, ne pourra nous rassasier. Mais, j'avoue que devant tant d'horreurs, que j'ai moi même subi, toutes mes convictions volent en éclat. Réduire cette pédocriminalité à une simple folie nous arrangerait. Ca nous rassurerait de penser que nous, en tant qu'humanité, êtres humains domptés et apprivoisés, nous n'avons rien à voir avec ces visages-là. Mais au fond, l'être humain n'est qu'un animal sauvage et effroyable. C'est cette image que ces violeurs d'enfants nous renvoient, nous rappellent : cette possibilité effrayante qu'en chacun de nous puisse sommeiller un monstre... https://lnkd.in/evMpksGM Article à lire ici https://lnkd.in/ecE5W54r