Imaginez que vous êtes régulièrement témoin de délits, que vous faîtes l'effort et prenez le temps de les signaler à la police, que ces signalements ne donnent lieu à aucune sanction contre les auteurs clairement identifiés, mais qu'on vous annonce qu'au bout de 3 signalements par an, vous devez payer 50 ou 250€ par signalement supplémentaire. Ca vous semble absurde ? C'est ce que demande le Conseil de déontologie journalistique et de médiation (CDJM) On comprend que cela peut être du à un manque de moyens, mais cela envoie un signal fort : on préfère faire payer quelqu'un qui veut défendre la déontologie plutôt qu'un journaliste qui fait par exemple du Greenwashing, et donc qui ne respecte pas la charte, par exemple, du SNJ (Syndicat National des Journalistes).
🤯 Nous avons reçu ce mail du Conseil de déontologie journalistique et de médiation (CDJM) indiquant qu'il faut désormais PAYER pour défendre son droit à l’information. Mais : pas quand on lui porte atteinte. En effet, les médias concernés par nos alertes qualifiées de fondées par le CDJM peuvent simplement ignorer l'avis. Ils ne répondent même pas. Mais nous devrions payer pour ce maigre résultat, en espérant que la réglementation évolue un jour et le prenne en considération. Ce deux poids deux mesures est stupéfiant. Il signale un grand dysfonctionnement dans le contrôle de la déontologie journalistique en France, notamment en ce qui concerne la presse écrite, pour qui seul le CDJM se penche sur les manquements. Il traduit notamment un manque de moyens pour l'instruction des alertes reçues. Mais ce manque de moyens ne peut décemment être réglé en demandant aux citoyens vigilants, et aux associations qui font de la protection de la qualité de l'information leur objet social, de payer. 250€ par saisine, en ce qui nous concerne. Alors que les États généraux de l'information viennent de se clôturer et que le Ministère de la Culture doit proposer des améliorations législatives et réglementaires pour faire du droit à l'information un droit pleinement en vigueur, nous l'affirmons : les organes de déontologie doivent être dotés de moyens pour faire leur travail, et de compétences pour s'assurer du respect de leurs avis. La déontologie ne peut pas reposer sur le porte-monnaie du citoyen. En attendant, deux de nos saisines attendent règlement pour être instruites. Nous paierons, car il en va de la lutte contre la désinformation environnementale. Si vous voulez nous donner un coup de pouce, c'est ici : https://lnkd.in/eCvXc5-a