Post de Bona fidé

Exister en dehors des médias Il y a une chose que les sciences juridiques vous inculquent quand elles vous illuminent : exprimer ses convictions avec élégance. Que vous soyez universitaire, professionnel des médias, communicant politique, écrivain, musicien, l'omniprésence bavarde et insolente dans les médias ne garantit rien. Et même si " se faire un nom" est une obsession qui vous tenaille secrètement ou de façon ostentatoire, le choix d'une surexposition dans les médias n'est pas forcément bien inspiré. Les vedettes d'hier ne sont pas celles d'aujourd'hui. La télé a particulièrement le pouvoir de vous faire passer pour un surhomme. On peut faire de vous un épouvantail politique, un "ovni" littéraire, un surdoué scientifique, quand la machine médiatique qui vous propulse est puissante. Mais ce n'est qu'une machine. Hors antenne vous êtes réduit à votre plus simple expression. Le seul axiome qui doit vous habiter sans once de variation : votre potentiel préexiste à sa (sur)médiatisation. Bien sûr qu'on n'allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau. Mais Il y a une vie hors des médias. Votre travail méthodique et régulier doit pouvoir parler pour vous, même si la postérité souvent ingrate ne le fait pas. 📸 LC2 Télévision, Cotonou, Akpakpa Sodjatime, 2011.

𝐂𝐢𝐧𝐪𝐮𝐚𝐧𝐭𝐞 𝐧𝐮𝐚𝐧𝐜𝐞𝐬 𝐝𝐞 𝐛𝐢𝐨𝐠𝐫𝐚𝐩𝐡𝐢𝐞 #𝟐𝟏 « 𝐋𝐚 𝐩𝐨𝐥𝐢𝐭𝐢𝐪𝐮𝐞, 𝐝𝐞𝐮𝐱𝐢𝐞̀𝐦𝐞 𝐩𝐚𝐫𝐭𝐢𝐞 ! » 🥊 La politique est un sujet de brouilles, de querelles, de coups, d’insultes, etc. Elle déchire parfois des familles entières et divise des fratries autour de clivages idéologiques. La politique semble être LE sujet à éviter, et pourtant… Pourtant, elle est LE sujet intéressant. Les conflits, comme les amours, sont de véritables épopées : il y a tant de choses à dire, à explorer. Et puis ils sont le prétexte à revisiter l’éducation familiale et les rencontres amicales. Une aubaine pour le ou la biographe. Une aubaine, à condition de manier le sujet avec doigté. 💥 Imaginez une scène apocalyptique. Un repas de famille, en 1914, où partisans de la puissance militaire et pacifistes se lancent des arguments au visage. Dans un contexte de tensions géopolitiques, les paroles véhémentes se transforment en jet de nourriture, de vaisselle cassée, en mobilier qui vole, puis en « festival de la mornifle ». Dans les récits personnels, les tensions politiques familiales sont plus qu’une simple anecdote, elles sont le miroir des dynamiques sociales et intergénérationnelles. 🔬 Explorer ces fractures familiales permet de comprendre comment les idéologies se construisent, se transmettent et se confrontent au sein d'une famille. En mettant en scène ces histoires, on ne se contente pas de relater des désaccords : les narratrices et narrateurs peuvent se livrer à une réflexion plus large sur la construction de leur identité politique et personnelle. Allez, vous reprendrez bien un peu de politique vendredi (la biographie est un sport de combat). Emmanuel Desestré, biographe Écriture et accompagnement à l’écriture autobiographique. 📱 06 42 59 85 25 🖥️ e.desestre@gmail.com Illustration : archives personnelles Biographicus Clin d'œil à Boris Dupuis et Amélie CHASTANG #autobiographie #biographie #politique

S’éduquer et se mobiliser pour mieux comprendre notre possibilité à changer les choses sans se faire manipuler. Bref comment garder notre capacité de discernement. Cet article de Sylvie Bédard est très éclairant. Je vous en recommande la lecture

Au sommaire de notre nouveau dossier du mois, en kiosque ce jeudi : "Comment savoir quand on raison ?" ✦ Quand peut-on se fier à son jugement ? Il existe plusieurs manières de répondre à cette question. Alexandre Lacroix en propose quatre… à employer sans modération ! (p. 44) ✦ Selon un préjugé, la foule serait irrationnelle. Le chercheur en sciences cognitives Mehdi Moussaïd montre que les mécanismes d’imitation et d’intelligence collective permettent aussi de ne pas de tromper. (p. 48) ✦ Nos quatre témoins aux parcours amoureux, religieux, politique et scientifique divers ont en commun d’avoir radicalement changé d’avis. Le sociologue Gérald Bronner éclaire ces trajectoires. (p. 50) ✦ Démêler le vrai du faux, c’est la mission de la philosophie analytique, très proche de la logique. Elle offre d’étonnantes clés pour affronter nos dilemmes existentiels comme le prouve Athénaïs Gagey. (p. 56) ✦ Qui croire en démocratie ? Comment douter sans verser dans le relativisme, à l’ère de la post-vérité ? Peut-on avoir la foi sans être crédule ? Les philosophes Gloria Origgi et Camille Riquier en débattent.

Pendant que le CNRS - Centre national de la recherche scientifique reste mutique, 86 revues de sciences sociales prennent position contre le fascisme. **** Revues en lutte : les sciences sociales contre l’extrême droite La décision du Président de la République de dissoudre l’Assemblée nationale ouvre un risque historique de voir l’extrême droite arriver au pouvoir, conduisant le pays au bord du gouffre. Dans cette situation dramatique, nous, revues de sciences sociales, ne pouvons pas rester sans réagir, ni nous exprimer. Le Rassemblement national n'est pas une formation politique de l'arc démocratique. Dans de nombreuses circonstances, l’extrême droite a témoigné de son hostilité pour les sciences sociales, de son mépris pour les personnels qui contribuent à produire une connaissance critique sur les sociétés et de ses engagements à contraindre les libertés académiques. Comme le documentent de nombreuses enquêtes, lorsqu’elle arrive au pouvoir, l’extrême droite réduit les libertés publiques et s’attaque violemment aux droits des minorités (femmes, minorités de genre et sexuelles, immigré·es et minorités racisées, personnes handicapées, etc.). Elle s’attaque également à la recherche en sciences sociales et à celles et ceux qui la produisent, afin de censurer les connaissances scientifiques. Les valeurs, objectifs et méthodes défendues par et dans nos revues sont incompatibles avec les pratiques et avec la vision de la société que porte le RN. Nous refusons la perspective d'une mise au pas de nos recherches, d'une caporalisation des sciences sociales et d'une censure contre les pensées critiques qui ne manqueraient pas de se produire avec un ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche d'un gouvernement RN. Dans une économie de la connaissance qui ne cesse de se paupériser, c'est notre existence même en tant que revues pluralistes qui est menacée. Nous nous joignons aux appels aux personnels de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche à se mobiliser contre l’extrême droite et à empêcher qu’elle accède au pouvoir. Nous appelons à nous rassembler autour du programme du Nouveau Front populaire qui porte des valeurs de liberté intellectuelle et scientifique auxquelles nous croyons fermement.

"Depuis L’ère du vide, publié en 1983, Gilles Lipovetsky s’est imposé comme un observateur incontournable de la société contemporaine. Son travail, à la frontière de la philosophie, de la sociologie et de l’histoire contemporaine, consiste à expliciter “l’ère du temps”, l’évolution des mentalités, des pratiques et des mœurs, et à restituer la signification de ces phénomènes sociaux. Avec un regard à la fois empathique et piquant, et dans un style incomparable, il a décrit l’époque « postmoderne », celle des années soixante-dix et quatre-vingt, comme cette « décompression cool » et « postdisciplinaire », qui fait suite à l’esprit sacrificiel et rigoriste du modernisme. Les idéologies du progrès, de l’universalisme et de la raison triomphante ont fait place à un hédonisme niais, individualiste, et à une revalorisation du présent dont il convient de jouir autant que possible. Contemporain de l’explosion de la société de consommation et de la déroute des grandes utopies politiques, l’individu postmoderne s’occupe d’abord de lui, de son plaisir, de sa santé, de ses loisirs et autres expériences qui lui permettent de “s’éclater”." Citot, V. (2004). Les temps hypermodernes, de Gilles Lipovetsky. Le Philosophoire, 22, 184-188. https://lnkd.in/ejJDYSbb

Un penseur de l’intérêt et de l’incertitude ! « Redoutable dialecticien, Pascal reste conscient de la faiblesse de tout argument, de l’insignifiance des énoncés, de la stérilité des méthodes. Il ne prétend pas, dans ses Pensées avoir rien dit d’inouï, mais avoir mieux placé la balle dont tout le monde joue, avoir inventé une disposition nouvelle. Il importe donc de s’interroger sur cette disposition, c’est-à-dire de considérer enfin comme essentielle l’étrange répartition en liasses que restituent aujourd’hui les éditions des Pensées. L’ordre de Pascal est à la fois une rhétorique singulière et un rapport original à la vérité. Mais l’examen doit être inductif et méticuleux. Quelle logique exacte préside à la répartition des pensées entre une liasse « vanité » et une liasse « misère » ? Comment la raison des effets marque-t-elle la grandeur de l’homme ? Pourquoi Pascal a-t-il disséminé les fragments traitant du divertissement, au lieu de les réunir dans le dossier qui semble consacré à la question ? Quelle espèce de transition désigne-t-il sous le titre « Transition de la connaissance de l’homme à Dieu » ? Telles sont les questions, et d’autres similaires, proposées à la réflexion dans ce volume. »

Les limites de la métaphore en politique 🌊 Les métaphores structurent le discours politique, mais elles sont aussi piégeuses. En simplifiant des enjeux complexes, elles risquent d’occulter les nuances nécessaires au débat ❗️ 🤔

Retrouvez la vidéo de la conférence de Kenzo Nera sur le complotisme et la quête identitaire. Le CRPRS était très heureux de l'accueillir et le remercie pour cette intervention riche en enseignements. Une conférence qui aborde la question de l'adhésion aux théories conspirationnistes à travers les biais cognitifs, mais aussi la dimension collective que peut revêtir le complotisme. #théoriesducomplot #conspirationnisme #complotisme #biais #médias #fakenews

Au début de notre siècle, l'historien Olivier Dumoulin a publié un livre consacré au "Rôle social de l'historien - De la chaire au prétoire" (Albin Michel, 2003). Il paraît clair aujourd'hui, à l'aune des événements politiques contemporains, que l'expertise historienne ne saurait plus se cantonner au simple appui technique apporté à une juridiction sur un plan contextuel mais qu'elle doit s'efforcer de porter un diagnostic sur l'état d'une société (la nôtre, en l'occurrence) à destination de cette partie du public qui souhaite comprendre. Loin des facilités comparatives, il s'agit de repérer les mécanismes structurels et conjoncturels qui sont à l'œuvre, en général à l'insu de si nombreux opérateurs (abstentionnistes et électeurs de tout poil, décideurs politiques). En tout cas, chacun peut éprouver la densité émotionnelle de ce qu'est une crise politique (les uns frétillant à la perspective d'un bouleversement implicitement révolutionnaire, les autres tétanisés par la hantise de sa survenue); crise dont on prenait habituellement connaissance par la voie culturelle - en lisant un livre, en suivant des émissions, en allant au cinéma, confortablement niché(e)s au creux d'un fauteuil. Réflexion faite, en tant que "social scientist", l'historien(ne) pourrait bien s'apparenter à un psychanalyste du collectif. L' événement est presque toujours un accident (ne doit-on pas préciser que parfois, il est "heureux"?) En tout cas, l'Histoire, en tant que métier, s'evertue à réparer. PS. Je tenterai prochainement de livrer une analyse historienne des heures de ce que nous traversons - et de ce qui, aussi, nous traverse.