Post de Alain Guichard

Aujourd'hui, 25 mai, la CFDT et l'intersyndicale se mobilise partout en France contre le projet gouvernemental de réforme des colleges et d'une des mesures les plus contestées et faisant l'unanimité générale du monde educatif contre elle: la mise en place des groupes de niveaux. Une mesure qui est censée entrer en vigueur à partir de la rentrée scolaire 2024 pour les classes de sixième et cinquième, et à la rentrée scolaire 2025 pour les classes de quatrième et troisième. Une réforme porteuse de chaos et d'une discrimination inconcevable entre éleves: ces groupes de niveau, organisés sur les horaires de français et de mathématiques (???), et sur toute la scolarité au collège, sont dans les faits destinés à séparer les élèves de manière durable, ce qui est une aberration pédagogique. La fédération Sgen CFDT vient de déposer un recours en Conseil d'Etat contre la légalité de cette mesure.

[Pétition] Le SI.EN UNSA engage ses adhérents ainsi que toutes les inspectrices et tous les inspecteurs qui le souhaitent à soutenir cette initiative interfédérale pour dire NON au projet rétrograde du choc des savoirs. Ensemble nous disons « NON » au « Choc des savoirs » Le ministère s'entête à vouloir mettre en place le projet conservateur et passéiste du « choc des savoirs » présenté il y a quelques mois par Gabriel Attal devenu Premier ministre. Ce projet est néfaste à l’École pour les élèves et pour les personnels. Au lieu d’en guérir les maux, il renonce à les voir et va les accroitre. À l’appel des organisations syndicales FSU, UNSA, FO, Sgen-CFDT, CGT Educ’Action et Sud, nous nous opposons à ce plan qui : - trie socialement les élèves en organisant les cours de mathématiques et de français en groupes de niveau, ce qui va immanquablement accentuer les inégalités scolaires ; - remet en cause le droit égal d’accès à la poursuite d’étude pour tous les élèves, principe fondateur de l’École publique, en conditionnant l’accès direct au lycée par la mise en place de classes prépa-seconde en LGT ou LP pour les élèves admis en classe de seconde mais échouant au diplôme national du brevet au lieu de fournir tous les moyens nécessaires pour la réussite des élèves ; - désorganise les collèges par la réorientation de l’utilisation de la marge, accentuant encore les inégalités, la détérioration des emplois du temps et la réduction ou la suppression d’enseignements disciplinaires, de dédoublements ou d’options ; - va dégrader considérablement les conditions de travail par la grande insuffisance des postes et la surcharge des classes ; - remet en cause la liberté pédagogique avec des méthodes, des manuels et des progressions communes imposés ; - dépossède les enseignant·es de leur expertise professionnelle notamment par l’imposition d’évaluations nationales standardisées à tous les niveaux. Nous dénonçons les fondements de cette politique au détriment des élèves les plus fragiles et socialement défavorisés. Nous dénonçons leurs conséquences qui ne feront qu’aggraver les conditions de travail des enseignantes et enseignants, mais aussi de tous les personnels. Nous dénonçons le risque important de voir apparaître des classes de niveau en collège. Pour défendre l’École publique, l’accès à une culture commune pour tous les élèves, la liberté pédagogique et les conditions de travail, nous vous demandons l’abandon de ce projet de réforme et un investissement massif pour l’École publique et la réussite de tous les élèves. Pour signer la pétition : https://lnkd.in/eCvGax4D Pour lire notre article : https://lnkd.in/e2D_f4yt

🤨 Certains médias titrent sur "la perte de sens" des métiers de l'enseignement en cette rentrée 2024. ❌️ Il me semble dangereux de confondre le sens profond des missions éducatives et pédagogiques avec l'adhésion à des réformes. 🤔 On peut entendre de la part des personnels (perdir, enseignants, CPE et autres) que l'on est pas assez considérés, mal payés, que les changements de priorités sont durs à vivre, ou bien encore que les pressions diverses et l'intrusion de la violence à l'école sont insupportables... ... mais pas que nos métiers n'ont plus de sens. ⚠️ Les mots ont un sens (justement). 👉 Nous avons été quelques uns à faire notre discours de rentrée autour des valeurs que nous défendons et à rappeler le sens de nos missions justement. 📄 Dans la ligne de la circulaire de rentrée de la ministre Nicole Belloubet et du discours du Recteur Mostafa Fourar, j'ai rappelé aux personnels de mon collège l'importance de nos missions. 📃 L'école est un des piliers de la Nation. Nous avons le devoir de ne pas oublier que notre action contribue à la cohésion nationale. Dans un contexte incertain, nous participons à la continuité de l'Etat, nous portons les valeurs et grands principes de la République démocratique. Nous éduquons la jeunesse, porteuse d'espoir. Nous devons l'aider à construire un avenir meilleur, en transmettant des savoirs, mais également en forgeant des esprits libres et critiques. Nous lui devons donc une absolue neutralité et un engagement pour lutter contre toutes les formes de discriminations ou d'assignations géographique et sociale. Au-delà des opinions individuelles, c'est le collectif qui nous permettra de poursuivre nos missions dans ce monde changeant. Face à l'adversité, nous ne devons pas baisser les bras ou nous diviser. Nous soutenir les uns, les autres nous permettra de faire face. 🤔 En préparant mon intervention, je craignais des réactions négatives... Elle s'est faite dans un silence absolu - quasi religieux - face à des personnels à l'écoute, concentrés. Les quelques retours sont positifs. Certains m'ont dit que c'est ce dont ils avaient besoin.

Par Philipppe Watrelot, ancien enseignant, auteur de "Je suis un pédagogiste" (ESF-Sciences Humaines, 2021). [Extrait] : " On pourrait poursuivre le petit jeu (pas drôle du tout) des correspondances entre le programme du RN et la politique éducative menée depuis sept ans par les ministres successifs. Mais l’enjeu de ce texte n’est surtout pas de conclure que c’est « bonnet blanc et blanc bonnet ». Il s’agit plutôt ici plutôt d’alerter, s’il en était besoin, sur un climat réactionnaire qui touche aussi l’école. Et on peut même ajouter que les enseignants eux-mêmes ne sont pas hermétiques à cette tendance lourde, comme les derniers sondages d’intentions de vote le montraient. Cela nous concerne tous et nous oblige. Mais qu’on ne s’y trompe pas. L’école avec le RN ce serait encore pire ! Ce qui est qualifié de « restauration » est en fait un programme de sélection renforcée et de tri précoce dans un système éducatif obsédé par la discipline et l’autorité. Et malgré quelques annonces qui pourraient séduire les enseignants, comme une promesse de revalorisation, la gouvernance de ce système serait surtout fondée sur leur contrôle strict et l’imposition de manuels et de programmes très restrictifs. " https://lnkd.in/efMGzavm

Le ministère s'entête à vouloir mettre en place le projet conservateur et passéiste du « choc des savoirs » présenté il y a quelques mois par Gabriel Attal devenu Premier ministre. Ce projet est néfaste à l’École pour les élèves et pour les personnels. Au lieu d’en guérir les maux, il renonce à les voir et va les accroitre. À l’appel des organisations syndicales FSU, UNSA, FO, Sgen-CFDT, CGT Educ’Action et Sud, nous nous opposons à ce plan qui : trie socialement les élèves en organisant les cours de mathématiques et de français en groupes de niveau, ce qui va immanquablement accentuer les inégalités scolaires ; remet en cause le droit égal d’accès à la poursuite d’étude pour tous les élèves, principe fondateur de l’École publique, en conditionnant l’accès direct au lycée par la mise en place de classes prépa-seconde en LGT ou LP pour les élèves admis en classe de seconde mais échouant au diplôme national du brevet au lieu de fournir tous les moyens nécessaires pour la réussite des élèves ; désorganise les collèges par la réorientation de l’utilisation de la marge, accentuant encore les inégalités, la détérioration des emplois du temps et la réduction ou la suppression d’enseignements disciplinaires, de dédoublements ou d’options ; va dégrader considérablement les conditions de travail par la grande insuffisance des postes et la surcharge des classes ; remet en cause la liberté pédagogique avec des méthodes, des manuels et des progressions communes imposés ; dépossède les enseignant·es de leur expertise professionnelle notamment par l’imposition d’évaluations nationales standardisées à tous les niveaux. Nous dénonçons les fondements de cette politique au détriment des élèves les plus fragiles et socialement défavorisés. Nous dénonçons leurs conséquences qui ne feront qu’aggraver les conditions de travail des enseignantes et enseignants, mais aussi de tous les personnels. Nous dénonçons le risque important de voir apparaître des classes de niveau en collège. Pour défendre l’École publique, l’accès à une culture commune pour tous les élèves, la liberté pédagogique et les conditions de travail, nous vous demandons l’abandon de ce projet de réforme et un investissement massif pour l’École publique et la réussite de tous les élèves.

Rés-urgence n°500 : (rentrée 2024 : la Nation et l’Ecole) :« La circulaire de rentrée de l’éducation Nationale vient de paraître. Elle s’intitule “ne laisser aucun élève au bord du chemin” et se termine par ces mots à méditer : “Plus que jamais, notre société a besoin d’école. Besoin d’école pour porter chacun au plus haut de ses aptitudes, pour réduire les inégalités et pour construire notre avenir commun. Besoin d’école pour faire tomber les barrières invisibles de la division, de l’affaiblissement et du désenchantement. Besoin d’école pour tenir cette ambition, née avec Condorcet et les débuts de la République, de construire une société de femmes et d’hommes libres, égaux et fraternels. Cette promesse constamment réactualisée et d’une grande modernité, est tenue chaque jour par les professeurs et tous les personnels de l’éducation nationale. Qu’en cette année 2024-2025, comme pour les suivantes, la Nation fasse corps autour d’eux et de son École !” » via Cécile Tremolières, proviseure du lycée Michelis, Amiens.  Cécile TREMOLIERES

Groupes de niveau au collège : « Le Premier ministre souhaite-t-il sauver la face ou remet-il au pas sa ministre de l’éducation nationale qui abandonne sa mesure phare ? » s'interroge le Café Pédagogique sous la plume de sa rédactrice en chef, Lilia Ben Hamouda. La publication des textes officiels est particulièrement attendue pour avoir la réponse à cette question. Or la rentrée est quasiment préparée dans les départements. ✅ Quid des élèves présentant des besoins éducatifs particuliers dans le schéma officiel qui sera adopté ? ➡ Ulis, Segpa, UPE2A, PAP, PPRE, EFIV, EANA, dispositifs relais… ✅ Dans tous les cas, compte tenu des moyens alloués, les principaux de collège et les professeurs devront résoudre la quadrature du cercle, tant sur le plan de l'organisation que sur le plan pédagogique. Mais qui cela peut-il bien intéresser, à part eux ? 😬 https://lnkd.in/d5tAWuxh

Une belle analyse à lire absolument.

LE SONDAGE IMPOSSIBLE Il n'y aura ni développement économique, ni développement social tant que le système éducatif n'est pas remis à plat. L' éducation est le premier rempart sécuritaire du pays contrairement à ce qu'on a cultivé depuis 62 ans. Une société bien formée renforce les institutions et assure leur pérennité. Le sondage impossible à faire par des spécialistes sur ce système éducatif est celui qui se fera loin des organisations satellites, des parents, des enseignants de l'education et l'enseignement supérieur mais aussi celle des étudiants, pathétiquement cette dernière ne s'inquiète que lorsqu'elle veut changer la date des examens où forcer les résultats. Pourquoi anonyme, c'est pour que les reponses des sondés ne ressemblent pas aux reponses aux questions des micros baladeurs qu'on entend dans le 20h. Devant la peur des représailles, les sondés, s'autocensurent expriment ce qu'aiment bien entendre nos gouvernants. Dans l'éducation d'une manière anonyme, il touchera les enseignants et les élèves à tous les paliers, les parents et le personnel pédagogiques encadreurs dans les établissements. Dans l'enseignement Supérieur d'une manière anonyme aussi, il touchera les étudiants et enseignants de première année. Je suis bien conscient que ce qui a été détruit en deux générations ne peut être réparé que sur le long terme mais commençons au moins par le reconnaitre et à eviter les fuites en avant et les auto-complimentations À propos des cours particuliers, il est vrai qu'ils permettent d'ameliorer les résultats chez les apprenants mais en aucun cas ne développent leur éveil, leur niveau de reflexion ou leur autonomie parceque donnés avec les mêmes méthodes pédagogiques de reproduction. Aujourd'hui, l'état du système éducatif est devenu une affaire privée pour les parents, où chaque famille se debrouillent par ses propres moyens pour prendre en charge l'education de ses enfants. Le Budget moyen 2024 équipement compris de l' éducation par élève ne représente que 131 000 dinars soit moins 1000 dollars par élève et par an.😢 même s'il est le deuxieme budget, il reste dérisoire si on veut réellement améliorer ce système. En France pour à peu près le même nombre d'élèves, c'est 12 millions, il est de 56 milliards d'euros, le plus haut budget de l'état soit 4700 euros par élève.