🇲🇦🇪🇺 🇷🇺🇨🇳 𝐋𝐚 𝐟𝐢𝐧 𝐝𝐞 𝐥’𝐚𝐜𝐜𝐨𝐫𝐝 𝐝𝐞 𝐩𝐞̂𝐜𝐡𝐞 𝐚𝐯𝐞𝐜 𝐥’𝐔𝐧𝐢𝐨𝐧 𝐞𝐮𝐫𝐨𝐩𝐞́𝐞𝐧𝐧𝐞 : 𝐮𝐧 𝐧𝐨𝐮𝐯𝐞𝐚𝐮 𝐬𝐨𝐮𝐟𝐟𝐥𝐞 𝐬𝐭𝐫𝐚𝐭𝐞́𝐠𝐢𝐪𝐮𝐞 𝐩𝐨𝐮𝐫 𝐥𝐞 𝐌𝐚𝐫𝐨𝐜.
L’annulation de l’accord de pêche entre le Maroc et l’Union européenne représente bien plus qu’un simple changement de politique : elle marque une rupture nécessaire et audacieuse qui repositionne le Royaume en maître incontesté de ses ressources halieutiques. Après des années de concessions perçues comme avantageuses pour les flottes européennes, le Maroc redéfinit désormais les règles du jeu avec une vigilance remarquable, tant sur le plan économique qu’environnemental.
Cette décision, loin d’être une perte, offre au Royaume une double opportunité. D’une part, elle met fin à une situation où les licences de pêche étaient bradées au profit de partenaires externes, permettant au Maroc de tirer une meilleure valeur de ses eaux riches et stratégiques. D’autre part, elle offre un espace vital aux pêcheurs marocains, jusque-là confrontés à une concurrence étrangère écrasante. Désormais, ces derniers jouissent d’un accès élargi aux ressources locales, renforçant ainsi leurs revenus et l’économie nationale.
Cependant, l’audace marocaine ne s’arrête pas à la rupture avec l’Union européenne. La Russie, flairant l’opportunité, a rapidement prolongé son accord de pêche avec Rabat, consolidant une coopération bilatérale qui inclut également les eaux au large du Sahara. Plus subtile mais non moins ambitieuse, la Chine s’inscrit dans cette dynamique en négociant activement un contrat similaire. Ces partenaires, bien conscients de la richesse des eaux marocaines, savent que toute collaboration sera scrutée de près, le Maroc étant résolu à préserver ses stocks halieutiques dans un cadre durable et souverain.
Sur le plan diplomatique, cette reconfiguration envoie un message clair : le Maroc ne se laisse plus dicter ses choix et s’affirme comme un acteur de premier plan dans la gestion des ressources marines. En excluant les flottes européennes, Rabat renforce son contrôle sur ses eaux, tout en établissant des alliances stratégiques avec des puissances émergentes. Un équilibre habilement négocié, où pragmatisme économique et souveraineté nationale se rencontrent.
Ainsi, cette annulation n’est pas un revers, mais bien une renaissance stratégique. Elle témoigne de la capacité du Maroc à naviguer dans des eaux diplomatiques complexes tout en préservant ses intérêts. À ceux qui pourraient considérer cette décision comme une perte, il convient de rappeler que le véritable échec serait de jouer avec les ressources d’un pays qui, lui, a compris que sa richesse marine ne se brade pas mais se protège.
