Les photographies valent à elles seules le détour. Pour nous, c'est dans le champs d'à côté, au flanc des Alpilles, route de Baux. Littéralement. Parce que nos Laboratoires de fabrication, de recherche et développement partagent un espace commun: le Parc Régional Naturel des Alpilles. C'est ici qu'un groupe un peu hétéroclite essaye de faire renaître l'amande de Provence Biologique. Agnès Benoit, une agricultrice les cultive au quotidien, en plantant, en taillant, en récoltant. Et ce simple fait constitue déjà un petit miracle. Car l'amande avait totalement disparu de ce territoire. Il faut dire qu’il n'y a plus que quelques amandiers qui servent à la récolte en Provence. Leurs fruits ne sont plus tellement travaillés, mais leurs fleurs blanches annoncent tout de même la belle saison. Et la presque totalité amandes qui sont utilisées dans les spécialités sucrées et salées de Provence viennent d'ailleurs. C’en est presque trompeur. D'autant qu'elles viennent souvent de très loin. Pourtant les amandiers fertiles étaient jadis partout. Aujourd'hui la plus grande partie des amandes vient des Etats-Unis, charriant leur usage intensif de pesticides et leur bilan carbone déplorable. Tandis que le reste des amandes conventionnelles vient d'Espagne. Une infime partie des amandes est donc cultivée de manière vraiment durable, et une partie encore plus réduite est travaillée de manière respectueuse de la santé et de l'environnement. Il faut dire qu'un petit insecte au nom peu poétique d'"Eurytoma" pique les amandes et les fait dépérir. La nature n'est pas toujours aussi douce que nous le voudrions...reste que le projet Elzeard, auquel Florame participe très modestement sur la dimension expérimentale, vise à trouver des solutions efficaces et douce: des barrières mécaniques, des huiles essentielles, de l’argile et d’autres solutions qui visent à éviter de détruire pour produire. L'idée est simple claire: repousser l'insecte avec des méthodes tout aussi naturelles et efficaces que lui. Si les résultats sont déjà photogéniques, ils auront également une grande valeur gastronomique. Anne-Sophie Pic s'en est déjà saisi à Valence. Il faut encore le répéter. On l’oublie en ce moment: le mouvement pour l'agriculture biologique n'est pas qu'un mouvement de doux rêveurs ou d'esthètes déconnectés, comme on le sous-entend trop souvent. Mais la critique est si facile que la caricature, même prévisible continue à longueur d’articles. Avec ce projet Elzeard des agriculteurs, des scientifiques, des politiques et des industriels de la BIO travaillent tous ensemble. Ils sont les seuls à chercher. Ils seront les seuls à trouver. Les seuls. Mais constance dans l’action produira des fruits très précieux.