Post de Nathalie DREAN 📌💡🎓

Etienne KRIEGER, professeur affilié de HEC Paris, conteste l'audace de certains entrepreneurs qui semblent perdre le sens des réalités, évoquant un environnement où l'hubris devient le moteur principal de la création de monopoles financiers colossaux. Il cite spécifiquement le cofondateur d'Open AI, qui envisage de lever entre 5 000 et 7 000 milliards de dollars pour financer les développements nécessaires à l'intelligence artificielle. Cette déclaration, plutôt perçue comme un coup de communication, souligne une ambition démesurée qui pourrait définir les futures valorisations lors de levées de fonds si les investisseurs adhèrent à la thèse. Cette tendance à "tuer le match" avec des ressources financières impressionnantes est non seulement prévalente dans des entreprises comme Airbnb, Uber, SpaceX, et Palantir Technologies, mais aussi chez des géants chinois tels qu'Ant Group et ByteDance. Cependant, le cas de WeWork, qui a connu des échecs malgré d'énormes investissements, illustre que l'argent ne garantit pas le succès. Étienne Krieger souligne l'importance de l'agilité stratégique et de la motivation des équipes, qui peuvent parfois surpasser les géants du secteur grâce à une gestion frugale et une concentration sur la qualité du produit. Des entreprises comme GitHub, Stripe, et FlixBus en sont des exemples éloquents, ayant réussi sans dépendre de fonds exorbitants. Il aborde également le risque associé aux startups surfinancées qui adoptent une stratégie de prix bas pour éliminer la concurrence, conseillant aux entreprises de resegmenter le marché pour éviter des confrontations directes et répondre à des besoins spécifiques non satisfaits. Enfin, Etienne Krieger met en garde contre les dangers des monopoles qui, bien que puissants, sont éphémères et susceptibles de provoquer des réactions réglementaires et antitrust, soulignant que le succès durable nécessite plus qu'une simple domination financière. Il appelle à une réflexion sur l'impact à long terme et la création de valeur authentique plutôt que sur la simple élimination des concurrents.

Excellent article sur l'expérience de la Startup Nation en France.... Utile pour nos réflexions sur le #Maroc #Digital... Notamment pour ne pas reproduire les mêmes erreurs !

Comment bilztscaler une boîte qui ne scale pas ? C'est le thème de ma dernière tribune sur Maddyness, voici les premières lignes : La stratégie du Blitzkrieg, ou "guerre éclair", a marqué l'histoire militaire par sa capacité à déstabiliser des forces bien établies grâce à une rapidité et une concentration des efforts sur les points faibles de l'ennemi. Popularisé entre autres par Reid Hoffman, cofondateur de LinkedIn, à travers le livre "Blitzscaling", ce concept explore l’état d’esprit derrière les croissances fulgurantes des startups de la Silicon Valley. Cependant, bien que le blitzscaling soit souvent associé aux startups de la tech de la Silicon Valley, nombre de ses tactiques et de ses avantages peuvent être utilisés dans pratiquement tous les types d’entreprises, indépendamment de leur marché, leur localisation, ou de leur financement. La vitesse prime sur l’efficacité. Que l’on soit en guerre ou non, les principes du blitzscaling offrent de bonnes pistes à utiliser pour accélérer la croissance. Les grandes entreprises, malgré leur efficacité et leur puissance, sont souvent handicapées par leur lenteur, rappelant l'armée française avant la Seconde Guerre mondiale. En revanche, les startups, avec leurs risques calculés, peuvent tolérer des échecs plus facilement que les grandes entreprises, qui subissent des pertes financières significatives en cas de mauvaise décision. Ainsi, la vitesse devient un outil stratégique essentiel face à cette asymétrie de taille et de vulnérabilité. ➡️ La suite en commentaire

À l’heure où les start-up françaises se demandent ce que l’avenir leur réserve, l’incertitude plane sur la French Tech. En tant que PDG d'une entreprise de la tech, je m'étonne particulièrement de l'absence de débats sur le numérique dans les programmes des différents partis. L’innovation, c’est le nerf de la guerre, de surcroît dans un contexte concurrentiel mondial très fort ! Une négligence de ces enjeux par le futur gouvernement à l’heure où la France et l’Europe doivent se positionner vite comme des acteurs clés de l’IA et de la confiance dans l’économie numérique. L'incertitude et l’immobilisme ne sont pas bénéfiques pour le secteur technologique qui doit rester dynamique et en mouvement. Alors continuons à œuvrer ensemble pour faire de nos entreprises françaises des champions européens et de rang mondial. Je suis profondément convaincue que cela passe par 1 · l’innovation, 2 · le rayonnement de notre écosystème à l’international et 3 · l’attraction des talents et des capitaux du monde entier. Pour y parvenir, il nous faut nécessairement le bon état d’esprit, à savoir l'ouverture (et non le repli), la confiance (et non la fracture) et le collectif (et non la division) ! Cher futur gouvernement, inspirez-vous un tout petit peu de la culture de vos entreprises tech françaises 😉 Je suis heureuse d’avoir pu partager mes préoccupations et perspectives avec Libération sur ces questions cruciales, aux côtés de Maya Noël, Hugo WEBER, Ion Leahu-Aluas, Aurelien de Meaux et Grégoire Hug. Il est essentiel que nous restions vigilants et engagés pour protéger et faire évoluer notre écosystème entrepreneurial. PS : et, n’oubliez pas d’aller voter 🗳️ !

Dans cet article dans Le Monde, on rappelle que douter du succès potentiel des startups revient à la mode. Critiquer le rôle des pouvoirs public dans le domaine également. Pourtant même si on ne parvient pas à susciter la création de BigTech comme celles de la Silicon-Valley qui ont une influence mondiale, le paysage des startup en France se porte plutôt bien. Mais essayer de reproduire l’alchimie du succès inégalé de la Silicon-Valley dans la tech ne marche pas. Pas plus qu'ailleurs dans le monde ni même à l’intérieur des Etats-Unis. Question de culture ou alors en France et en Europe il y a moins d’appétit (et de moyens) pour des projets technologiques très audacieux et parfois complètement décalés voire pas très légalistes. Mais du fait de la pléthore d'aides publiques dynamiques le risque existe de favoriser en France l'éclosion de startups moyennes ou pire, à force de pousser à la roue. Ce qui n’amènera pas à la naissance de BigTech. On en fait peut-être trop côté soutien par les pouvoirs publics. Nous avons maintenant un ministère de l'IA mais a-t-on jamais trouvé utile dans le passé de créer un ministère d'internet, ou de blockchain ou du bigdata? https://lnkd.in/gw8MQUAz

Merci Tariq Krim pour cet article particulièrement dense. Sommes-nous ou pas dans le mur ? OUI : Sur la question des infrastructures informatiques à proprement parler … difficile de penser le contraire. Pour quelles raisons ? Nous pensons trop « souveraineté » là où il faudrait penser « coalitions » et accepter que l’Europe n’est pas les USA et que les Allemands ne sont pas plus échantés a l’idée de dépendre des solutions Françaises que les Français des solutions Allemandes … il faut oser dire stop aux souverainistes et oui à ceux capables de créer des coalitions. OUI : Parce que nous regardons les infrastructures alors qu’il faudrait penser services / produits … ce que les utilisateurs veulent consommer et ensuite batir les infrastructures. Comme les LLM sont à la mode, prenons cet exemple, OpenAI ne nous a pas présenté ses data centers surdimensionnés aux GPU de NVIDIA ils nous ont présenté ChatGPT … cette réflexion basée sur les infrastructures et une limite forte de notre mindset Français (on ne retient rien du Cloud Souverain … j’étais un des rares à dire que ça ne fonctionnerait pas … ) NON : Parce que l’Europe est un marché de 400+ d’habitants … hyper puissant … mais encore trop fragmenté. Comme nous sommes en plein JO faisons la somme des médailles US / Chine / EU et voyons où est le « power », difficile donc de mettre une croix ❌ sur un marché de cette taille qui plus est quand il se nourrit d’un de ses assets les plus importants : l’usage. Alain Peyrefitte a écrit : Quand la Chine s'éveillera… le monde tremblera On pourrait écrire : Quand l’Europe s’uniera … le monde avancera … Mais tout est fait pour que ce ne soit pas le cas. Je l’ai constaté pendant de nombreuses années lorsque je travaillais dans le secteur de la Défense, et je le constate encore aujourd’hui. Nous croyons encore trop aux messies… et qu’il est difficile de mettre ses intérêts personnels de côté … l’appât du gain étant trop important … pour développer une vision à 100 ans comme le font les GAFA, voire millénaire comme les Chinois. Quoiqu’il en soit nos adversaires économiques le savent très bien pour cela que pour la Chine 🇨🇳 nous sommes la France 🇫🇷 fǎguó : le pays de la loi et l’Allemangne déguó : le pays de la vertu. En matière de Loi et de Vertu nous ne serons pas dépourvus … une fois la bise venue … alors qu’en matière de technologies … chaque jour qui passe renforce nos difficultés Au fond rien d’anormal quand on voit la sous-representativité des « technologistes » dans les rangs de l’État.

Suite au succès de mon précédent essai "Il faut une alternative à la startup nation", voici la deuxième partie : "Pourquoi la Tech Française va droit dans le mur". La vision de la France en 2030, écrite avant la crise du COVID et la guerre en Ukraine, est obsolète. Je pense que si rien ne change, nous allons droit dans le mur. J’étaye évidemment mon point dans cet article, le deuxième de cette trilogie de l’été. Quelques citations de l’article : ▸ “En cas de retournement brutal du secteur, nous serions extrêmement fragilisés et exposés, bien plus qu’aux États-Unis où une grosse purge de 800 milliards de dollars de valeur de ces derniers jours n’a pas altéré les fondations du modèle tech." ▸ “Les Big Tech, sous pression des investisseurs d’augmenter leurs revenus, ont un moyen simple pour le faire : provoquer une inflation du prix de la tech en Europe." ▸ “Cette refondation numérique est d’autant plus nécessaire que dans le monde numérique, la France vit dans un hôtel. Elle ne possède rien et loue tout. Et cela plombe nos déficits." ▸ “Les investisseurs étrangers ont délaissé la France sauf pour l’IA, et un crash de plusieurs licornes de la French Tech semble désormais inévitable, sauf nouveau sauvetage de dernière minute du gouvernement." ▸ “Nous sommes confrontés à deux choix : profiter de cette période pour repenser notre infrastructure et construire quelque chose qui nous correspond, ou continuer à copier la Silicon Valley sans en avoir les moyens." ▸ “La France, qui a imaginé historiquement une vision originale de l’IA, se retrouve à copier et former ses ingénieurs pour les préparer à travailler pour les entreprises US. La vision américaine de l’IA est de traiter l’Europe comme une culture indigène." ▸ “La politique numérique de la France plaît beaucoup aux patrons des Big Tech car elle minimise les atouts de l’Europe : La culture ne vaut rien, elle est extractible gratuitement comme une matière fossile." ▸ “La richesse culturelle de la France est un soft power extraordinaire et un potentiel économique sous-exploité. Il est incompréhensible que nous acceptions de jeter en pâture tout ce qui fait notre richesse aux grands modèles de données américains." 👉 https://lnkd.in/efkCf85t

Totalement aligné sur cette synthèse. Au mieux, une flotte de petites structures parviendra à marger correctement sur des produits intelligents et réellement adaptés à des cas d'usages très spécifiques. Les grands acteurs européens sont attachés pieds et poings à des technos et des infrastructures qui les dépassent et qu'il est dors et déjà impossible d'envisager comme égalables ou rattrapables. En l'absence de réelle volonté politique de soutenir notre souveraineté numérique, le salut viendra de l'innovation, de l'Open-source et de ses bases actives.

Sam Altman est passé de simple entrepreneur à figure de la tech mondiale en 20 ans. C'est grâce à 𝟰 𝗱𝗲́𝗰𝗶𝘀𝗶𝗼𝗻𝘀 𝘀𝘁𝗿𝗮𝘁𝗲́𝗴𝗶𝗾𝘂𝗲𝘀 : La semaine dernière, je vous parlais d’Ilya Sutskever et de Safe Superintelligence. Aujourd’hui, c’est au tour de Sam Altman, son ex-associé chez OpenAI. 🔎 Loopt : la première leçon À 19 ans, il lance Loopt, une app de géolocalisation, mais se fait bouffer par la concurrence (Foursquare). Ce 1er échec lui apprend une leçon clé : l'échec est une opportunité. Pour rebondir, il pivote, mise sur l’écosystème startups et rejoint Y Combinator, l’incubateur légendaire de la Silicon Valley. 🚀 Y Combinator : le tournant stratégique Il rejoint YC en 2011, en devient président en 2014 et révolutionne l’incubateur. Sa vision : Soutenir des projets de long terme (énergie, biotechnologies, etc.). C’est lui qui en fait la machine à licornes qu'on connait en anticipant des tendances qui vont façonnent le futur de l'économie. 🤖 OpenAI : la décision qui change tout En 2019, il prend les commandes d’OpenAI. Son pari fou : croire en l’IA générale, quand tout le monde la voyait comme un fantasme. Il pivote OpenAI vers une structure "capped-profit" pour attirer des fonds tout en rassurant les investisseurs. Résultat : 1Md$ d’investissement de Microsoft. ❌ Des erreurs et des apprentissages Même si Worldcoin, son projet d’identité numérique via reconnaissance oculaire, a fait polémique, il reste convaincu que c’est l’avenir. Ce qui le différencie, c'est qu'il apprend vite et qu'il ne fuit jamais le conflit ou l’inconfort. C’est un génie qui a compris une chose très tôt : les décisions les plus importantes ne se prennent jamais dans le confort. C'est ce qu'on enseigne à nos clients chez Solveo : 1️⃣ Les décisions inconfortables sont souvent les plus payantes.  2️⃣ Pensez long terme, toujours. 3️⃣ Entourez-vous des meilleurs, c’est indispensable pour l’exécution. Ce ne sont pas mon associée Ophélie ni nos mentors qui vous diront le contraire. Si vous ne contrôlez pas vos décisions stratégiques, votre business ne décollera jamais. Votre avis sur notre bon Sam ?

J'étais assez surpris de voir le secteur de la Tech et de l'entrepreneuriat en général ne pas réagir davantage aux résultats des élections européennes et surtout à la menace qui pèse sur la France après la dissolution de l'Assemblée Nationale. Des initiatives commencent à émerger, comme cette tribune que j'ai signée (lien dans le premier commentaire), qui rappelle aux entrepreneurs leurs responsabilités politiques, car OUI, ENTREPRENDRE C'EST POLITIQUE et la TECH C'EST POLITIQUE AUSSI ! J'enregistre demain un épisode de Silicon Carne à ce sujet, car je pense que l'arrivée possible du RN au pouvoir fait peser une énorme menace sur notre pacte républicain, sur la Startup Nation en particulier et tous les efforts qui ont été menés depuis plus de 10 ans. Quelques exemples : - La Tech est par définition globale et implique que l'on puisse attirer sur notre sol des talents du monde entier, que ce soit pour travailler ou pour lancer leurs propres sociétés. Le programme du RN prévoit d'appliquer la préférence nationale, que ce soit en termes d'emploi, de création d'entreprise... - La Tech implique de se développer à l'international dès le premier jour, or il y a fort à parier que le montant des aides octroyées doive être utilisé uniquement sur le territoire français... - Le RN demandera sans doute aux administrations et aux entreprises aidées d'acheter du Made in France, pas toujours existant dans la Tech, ce qui ralentira l'innovation et la transition numérique dans tout un tas de secteurs. - Les sorties dans le secteur se font majoritairement aux États-Unis... Ces sorties seront bien évidemment à chaque fois considérées comme une perte de souveraineté nationale, et les grands acteurs de la Tech n'oseront plus envisager une acquisition sur le sol français. - Je rappelle aussi que la BPI, le financier de Startup Nation, se finance en grande partie sur les marchés privés. Avec un RN au pouvoir, cela va devenir beaucoup plus compliqué... - Enfin, il n'est pas certain que la Tech soit une priorité pour le RN populiste, compte tenu du Tech-lash largement entretenu ces dernières années par les médias... D'ailleurs, je pense que l'on peut dire au revoir à un Secrétariat au Numérique, à la FrenchTech... le CNNUM volera en éclats, etc...