"Retour à la normale" ou "crise immobilière" ?
Rassemblons quelques éléments tendant à prouver l'existence d'une véritable crise:
* Les ménages se lancent de moins en moins dans la construction neuve, sans doute en raison des coûts de construction. L'ICC a augmenté de près de 24% entre le T3 2020 et le T3 2020 (source INSEE). Certaines sources indiquent une hausse de près de 40% des matériaux de construction pour la construction de logement sur la même période. De nombreux ménages ne peuvent donc plus envisager de chantier, les salaires ayant reflué sur les 4 dernières années de 4,07% (source INSEE).
* Le nombre de ventes de terrains à bâtir chutent de 43% entre le T3 2023 et le T3 2024 (source Notaires de France).
* En 2023, la Fédération des Promoteurs Immobiliers prévoyait un besoin de construction de 447 000 logements par an, pendant 10 ans. Or il y a eu en 2023, 283 200 mises en chantier (source Les Echos), et 337 100 d'octobre 2023 à septembre 2024. Les besoins en logements sont donc loin d'être comblés.
- Détaillons maintenant quelques éléments tendant à démontrer un "retour à la normale":
* Chute de 17% du nombre de vente immobilières (dans l'ancien) entre 2023 et 2024 (source Notaires de France). Retour au volume (780 000) de ventes moyen de 2005 à 2015. Donc ce serait un "retour à la normale", mais d'il y a 10 ans ?
* Hausse des prix moyens d'environ 25 % sur cette période 2005-2024 (source Notaires de France).
* En Ile-de-France, les prix dans l'ancien sont prévus en reflux de 2,9 % sur 2024 (source Notaires de France). La tendance démontre une correction entre le 3ème trimestre et le 4ème avec une reprise du marché.
Mon analyse:
Au-delà d'une véritable "crise de l'immobilier" (dont volumes des ventes et prix sont mis à l'épreuve d'une conjoncture dégradée), les chiffres démontrent plus nettement une véritable crise du logement.
Les besoins en nombre de logements neufs ne sont pas comblés, et la tendance se maintiendra si les coûts de construction poursuivent leur hausse.
Le reflux du nombre de transactions immobilières est donc d'abord dû à cette situation critique des ventes sur plan, et des ventes de terrains à bâtir.
Mais la conjoncture économique en berne (croissance de 1,1% prévue en 2024 par l'INSEE) et le nombre de défaillances d'entreprise (+23 % entre juin 2023 et juin 2024, source BdF) sont sans doute les deux facteurs régulièrement omis -mais essentiels- de cette tendance.
Dans l'ancien, la hausse des taux directeurs de ces 3 dernières années explique l'abandon des projets d'acquisition. Une baisse continue et progressive des taux assurera une reprise modérée des prix et des ventes dans l'ancien. La reprise dans "le neuf" est conditionnée à une stabilisation des coûts de construction.
Pour vous faire votre avis, consultez ici le BILAN IMMOBILIER DE L’ANNÉE 2024, du Conseil supérieur du notariat - Notaires de France. https://lnkd.in/dJBwVXbA
Expert en évaluation immobilière - Expert de Justice - Fondateur Associé FRANCE EVALUATION - Membre de l'I.F.E.I. - Reconnu T.R.V. & R.E.V.
1 moisIntéressant