En 2021 avec mon coéquipier François BELLANGER nous avions lancé un atelier de réflexion intitulé : "C'est quoi le grand récit du sport après les JOP de #Paris2024 ?" Nous avions organisé en novembre 2022, les 4e Rencontres de la Prospective Sportive sur le thème : "Et si le sport devait s'inventer de nouveaux grands récits ?" avec pour invité l'anthropologue Philippe Descola. Cette réflexion continue et force est de constater que nos réflexions d'alors sont toujours et de + en + d'actualité. Je ne reviendrai pas sur la navrante séquence du monde sportif que nous vivons actuellement, Patrick Bayeux la résume parfaitement ce matin dans un post : "Le sport français en plein mélange des genres" (voir là : https://shorturl.at/enCKU Au-delà du mélange des genres, cette médiocrité affichée à tous les étages inquiète tout autant qu'elle empêche l'émergence de visions nouvelles. Alors ici ou là on se rassure on expliquant que le sport est en crise. Mais le sport n’est pas en crise, il s’est même rarement aussi bien porté. Ce qui est en crise aujourd’hui : c’est le récit émis par les grandes institutions sportives. Depuis, plusieurs années l'essentiel es fédérations sportives françaises est focalisé sur les Jeux de Paris 2024 et aucun autre horizon ne semble possible ni même permis. Mais après les JOP, elles diront quoi ces institutions sur la vocation du sport au XXI° siècle ? Qui fait émerger un discours de nature à produire un héritage enthousiasmant de ces JOP Paris 2024 ? Il est où le grand récit du sport français qui ne dépendrait pas seulement du nombre de médailles ? Il est où le grand récit du sport français qui parlerait à l’ensemble de la Société, à l'ensemble de la population ? Il est où le grand récit du sport français qui donnerait un nouveau sens et un nouvel horizon au mot sport ? Aujourd'hui et malheureusement à l'évidence, ce grand récit n'existe pas. Il faut s'y mettre, parce que pendant que les chamailleries vont bon train, pendant qu'on "mélange les genres" et qu'on "perd notre boussole", le monde change, il change en profondeur autour de nous et plus l'écart entre les aspirations des populations et la capacité à y répondre des institutions se creuse, plus la perspective de lendemains difficiles se fait jour. Avec François BELLANGER et Patrick Bayeux nous réfléchissons depuis longtemps maintenant à ces sujets et nous voyons bien que certains axes de réflexion pourraient avantageusement être mis en débat pour sortir de l'ornière dans laquelle le monde du sport semble tombé : la place du club par exemple, son rôle social, son modèle économique, un club de licenciés ou de pratiquants ? La place des villes dans les grandes évolutions sociétales, elles sont au coeur des grands chambardements de nos sociétés, quel rôle doivent-elles jouer pour le sport ? La question des équipements, qu'ils soient à venir ou à rénover, ça veut dire quoi rénover un équipement sportif aujourd'hui : rénover sa carcasse ? rénover ses usages ?... #ComeOnPeople
Ça fait 7 ans qu'on nous dit "avec Paris 2024, ceci", "avec Paris 2024, cela", "avec en point d'orgue Paris 2024". Le souci c'est que Paris 2024 c'est un TGV qui va passer cet été et qui n'attendra pas les retardataires... C'est quand même regrettable que tant de monde ait pensé que tout allait tomber du ciel grâce aux Jeux. Je partage donc totalement votre vision et espère sincèrement que le même piège ne se produira pas pour 2030. La portée des Jeux d'hiver étant bien moindre, cela semble peu probable toutefois... Mais bon espérons que les mêmes causes ne produiront pas les mêmes effets.
Plutôt que les débats stériles, trop éloignés de la réalité de terrain, il est en effet préférable de remettre les membres affiliés des fédérations (cad les clubs) au centre de nos actions. L'animation et la dynamique territoriale des CLUBS (lieu de cohésion sociale ...) sont fondamentales pour le mouvement sportif.
Et oui malheureusement toute l'ardeur et la fougue qu'avec d'autres j'avais mis à convaincre de l'utilité de la rénovation du modèle français du sport ne semble pas accoucher de grandes choses. Les JO qui auraient pu être une étape semblent ne pas répondre à cette ambition. Revenir à la base aux clubs aux sportifs eux même pour dépasser les freins mis par les fédérations et les différentes structures me semble indispensable. Pour une révolution ne faut il pas une constituante qui définisse de nouvelles règles et de nouvelles methodes?
Totalement d'accord ! Et ne pas oublier d'embarquer aussi les collectivités dans cette réflexion majeure (qu'elles mènent aussi à leur niveau). Rappel : elle consacrent au sport 12,5 milliards d'euros chaque année vs 1 milliard pour le budget du ministère des sports...
Vivement une convention des nouveaux imaginaires du sport après les jeux.... il va être temps de se reinventer ! Tant sur le fond que sur la forme :)
Il faut surtout éviter les grands discours sur les valeurs du sport et amener des solutions concrètes pour soutenir la base : les clubs et leurs bénévoles. Sans oublier d’offrir des possibilités à toute la population qui pratique en dehors… La gloire et les titres sont totalement anecdotiques mais les fédérations semblent y être totalement accrochées. En gros être pragmatique
1/ Rénover les usages, enchanter l’expérience client . 2/ Jouer la sobriété l’énergétique . Les 2 enjeux stratégiques
Professeur des universités
10 moisBonjour, je crois que c'est faire erreur que de "s'enflammer" pour un "Grand récit" français du sport. D'abord parce que on copie cette réflexion au grand récit historique de la France et donc qu'on défend une seule façon de faire, une seule logique et donc un déterminisme qui est contraire à la réflexion historique, faite de possibles, et étrangère à toute logique prédéterminée. Le récit, c'est le mythe, et ne pas le déconstruire c'est s'exposer à propager une vision unique de l'interprétation. Plus encore, c'est ce qui favorise le discours sur de pseudo valeurs que possèderait le sport. On le voit bien, du Président français, aux présidents des collectivités locales, de clubs etc..., tous ont ce discours sur de "supposées" valeurs du sport... Quand est-ce qu'il faudra enfin admettre que ce sont les individus qui font ces valeurs ? Les valeurs sportives de Coubertin ne sont plus celles défendues actuellement, et heureusement. Or, tous ces discours ont une fonction. Eloigner toute investigation de la réalité. C'est bien le sens de la réaction de AOC lors de la réception du rapport parlementaire... Et puis, sur les valeurs, on ne peut que tous être d'accord, alors qu'il y aurait tellement à dire et à redire..