éloge a celui qui par vocation enseigne ...
Enseigner, transmettre, former…
Éloge a tous ceux pour qui donner de son savoir est encore une vocation…
Aujourd’hui pour enseigner il est bon de se poser la question suivante : « un sacerdoce ou un comportement masochiste ? »…
Comment transmettre un peu de son savoir ?
Le seul moyen que j’ai à ma disposition pour transmettre un peu de mon savoir, de mon savoir-faire, et de mon savoir comportemental que je pourrai aussi traduire, par un savoir être, reste encore l’enseignement. C’est l’enseignement qui me l’offre, avec pour objectif pédagogique cette dualité qui différencie Platon de Condorcet, qui ont tous les deux de manière différente, beaucoup réfléchis sur le " comment transmettre ce que nous savons". La transmission des savoirs ne peut se faire que par de la pédagogie, et pour cela nous devons enseigner.
L'enseignement aujourd'hui ?
Enseigner n'est pas une sinécure. Oui, il faut du désir, de l’envie, de la motivation, et même si tout cela existent, il n’en demeure pas moins vrai que ce n’est pas facile d’être en face des jeunes en nombre de 10/15/50/200, et pour certains bien plus encore…
Les temps changent, les étudiants aussi, et nous par voie de conséquence nous changeons aussi.
L’étudiant aujourd'hui?
Ah ! L’étudiant, toujours pareil et tellement différent, lui qui réclame comme le mentionne une étude sociologique, des cours qui l’amusent, oui je dis bien une pédagogie qui amuse nos chers étudiants.
Faire rire, c’est un outil et cela dure le temps d’un sourire, d’un rire, d’une complicité, mais enseigner reste une activité de noblesse qui nécessite du respect pour celui qui porte le savoir et du respect pour les matières, toutes les matières enseignées.
L’enseignement requière de la part de l’enseignant, de l’élégance, et pas de la bouffonnerie. L’enseignement doit être légitime, et cette légitimité passe par le respect de ce qu’est l’enseignant, le professeur, le Maitre. ÊTRE celui qui par désir de transmission va faire don de son savoir pour ériger, élever l’apprenant.
Séduire est un attribut du pouvoir, mais c’est de l’éphémère, notre démarche pédagogique tend à développer un esprit qui s’affirme et s’affute dans le temps par l’utilisation de ses compétences et de son influence.
Voilà pourquoi, aujourd’hui je me préoccupe bien plus d’apporter dans l’histoire des étudiants que je rencontre, une contribution que je qualifie de « mon devoir ».
De mon devoir, j'attends que l’étudiant prenne conscience de la dette qu'il doit, à la société qui lui offre la possibilité de s’élever, d’où le terme d’élève, «et c'est son devoir à lui que de prendre conscience de cette dette ».
L’étudiant devrait savoir ce que Spinoza déclarait sur les genres des connaissances, et si vous avez du courage de lire le cours de Deleuze sur les genres de la connaissance vous comprendriez que … .
La connaissance du premier genre, est les idées inadéquates, qui est pour moi ce qui fait le délice aujourd’hui des médias à savoir l’opinion, c’est aussi, le je sens ou je ressens, c’est aussi l’expérience acquise par le discours de l’autre. Le second genre est la connaissance des rapports, elle est nous est donnée par la raison, c’est un savoir objectif, il est affranchi de toute passion, l’exemple le plus simple en est la connaissance des mathématiques.
La connaissance du troisième genre est celle que peut acquérir le philosophe, ou le cherchant, celui qui ne s’arrête pas d’apprendre et qui se donnera une sorte de perception globale et intuitive obtenue au terme d’un long cheminement intellectuel.
Cherchant, chercher et vous vous éloignerez de la croyance qui est en soi, en toi en moi… « Croire que cela est, ou peut-être que cela n’est pas… ». Mais le réel n’est pas mieux, certes il nous conforte dans cette idée du cartésianisme ou de cet apôtre qui ne croit que ce qu’il voit, encore que ce que tu vois n’est peut-être pas en soi aussi évident pour moi de voir et toucher le même réel que toi. Il faut apprendre à se méfier des illusionnistes, qui font illusion de que ce que tu vois, de ce que tu ressens, de ce que tu penses, alors que tout cela n’est pas, et cela devient dangereux parce que, être dans l’illusion, c’est pour toi te placer dans une démarche de soumission à l’autre, et l’illusion c’est le fonds de commerce des sectaires.
Et puis il y les intuitifs, les penseurs, les rêveurs, les poètes et les cherchant à l’intérieur de soi, qui savent illuminer pour soi et rien que pour soi leurs propres interrogations.
Alors un pays qui ne légitime pas ses enseignants devient un pays décadent, simplement parce qu’il ne donne pas toute la place à son futur c’est à adire sa jeunesse.