Le pédagogue, un artisan « tisseur de liens », entre art et science 

Parce que  l’enjeu de la pédagogie se situe dans un apprendre du monde, des autres, de soi ;  dans un va-et-vient entre l’extériorité et l’intériorité ;  former des adultes est un acte d’accompagnement du développement professionnel des adultes (Jobert, 2013), une valeur faciale monnayable du « Je » social et visible (identité professionnelle) au fond duquel se niche l’accompagnement au développement personnel à l’insu de tous, seule valeur réelle du « Moi » invisible (l’identité de la personne). L’essentiel se situe sous la ligne de flottaison de l’iceberg.

La pédagogie, mobilisée dans un écosystème, résonne dans un écho-formation (Pineau, 1989). C’est une approche anthropologique et concrète où autrui a toute sa place, dans un donner – recevoir – rendre retrouvé, où la reconnaissance professionnelle et singulière permet de trouver sa place entre singularité et altérité dans sa relation au monde, relation aux autres, relation à soi et une confiance retrouvée.

Dans une approche globale et efficiente, le pédagogue doit accompagner la transformation identitaire de l’adulte pour que les apprentissages puissent avoir lieu en congruence dans l’alignement de la tête, du coeur et du corps. Tel un artisan, tisseur de liens, il maille de multiples savoirs, il intègre dans sa pratique les apports des théories et les pratiques des sciences humaines sciences humaines (anthropologie, psychosociologie, sciences de l’éducation), des sciences du travail (didactique professionnelle, analyse du travail). A  partir d’un vécu éprouvé, il propose de penser le travail (Clot, 2010) et d’exister au travail (Jobert, 2014) dans un travail d’exister (Pagès, 1996).

Nous posons que la pédagogie est cet art singulier consistant à tisser ensemble des liens simultanément et suffisamment serrés pour tenir, mais suffisamment lâches pour que la singularité se déploie tant du point de vue des personnes (apprenants et pédagogues) que du point de vue des savoirs à mobiliser. La pédagogie n’est pas fixe, ni figée : elle est au confluent de forces centrifuges, de singularités et de liens à tenir et à incarner, la pédagogie est vivante.

Pour nous, l’impensé pédagogique surgit de l’abandon (de l’amputation) d’une dimension vitale, d’un « sujet » trop souvent oublié, or l’apprenant est surtout une personne. Alors reste sur le métier à tisser un fil à reprendre dans une question ouverte à tous les acteurs de la formation : n’est-il pas temps de repenser la place de l’accompagnement psychopédagogique permettant de relier les axes travail-métier-sujet pour une plus grande efficience de l’investissement de chacun des acteurs concernés ?

Bibliographie

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