1561 jours – Général Ancelin : 31 juillet 1917
Le jour où… Début de l’offensive britannique dans le secteur d’Ypres
Spécial « 1917 », le film choc de Sam Mendès (fiction située le 6 avril 1917, mais inspirée d’une mission réelle du grand-père de Mendès, le 12 octobre 1917)
(Photo de Une (le Miroir) : l’offensive britannique)
Une fois de plus, je suis effaré par la méconnaissance que nous, Français, avons des combats menés dans la zone de responsabilité britannique, au nord du front. Pourtant, en ce dernier jour du mois de juillet, débute une offensive majeure (voir la carte), de vaste l’ampleur, qui va durer jusqu’au mois de novembre. En fonction de l’origine des ouvrages attaqués, sa dénomination est multiple : 3ème bataille de l’Yser, bataille de Passchendaele, Flandern Schlacht, 2ème bataille des Flandres…
Le Petit journal : le général Anthoine à l’honneur
Dans la liste des batailles britanniques, l’action du jour se nomme bataille de la crête de Pilckem. Il s’agit bien d’une opération montée et menée sous commandement britannique. Consécutivement au succès de la bataille de Messines (voir le 7 juin), le général Haig relance l’offensive pour essayer de percer les lignes allemandes, dans l’objectif de se rabattre sur la mer du Nord afin de détruire les bases de sous-marins de la Kaiserliche Marine.
Face aux vagues d’assaut se présente un pays lunaire digne de l’apocalypse. Impossible de compter sur un effet de surprise avec ce terrain plat et dégagé que les Allemands ont largement eu le temps de « machiner » depuis 3 ans. L’eau constitue également un atout de défense naturel important, aussi bien par la présence de polders que par celle du canal de l’Yser, d’autant qu’il ne se déroule pas 3 semaines sans pluie, ainsi que les données météorologiques de l’époque l’indiquent clairement.
Retardée de nombreuses fois pour cause de coordination avec la 1ère Armée française, commandée par le général Anthoine, l’offensive finit par être déclenchée ce 31 juillet. Si, lors de ce premier jour, les conquêtes de terrain seront significatives, les actions seront rapidement ralenties par l’arrivée, le soir même, de fortes précipitations. La percée initiale d’au moins 3 kilomètres se trouvera ainsi freinée, ce qui permettra aux Allemands de se réorganiser.
L’élan initial se trouvant rompu, une série de batailles plus coûteuses en vie humaines les unes que les autres vont se succéder jusqu’en novembre.
Photos : Francis Ledwidge et Ellis Humphrey Evan
Venant s’ajouter à la longue liste des intellectuels tués au combat, deux poètes feront partie de l’hécatombe. Le premier est Irlandais : Francis Ledwidge, vétéran des Dardanelles et des Balkans, tourmenté par l’insurrection irlandaise de Pâques 1916 mais fier de tenir son rôle de soldat. Le second est Gallois : Ellis Humphrey Evan (Hedd Wyn sous son nom gaélique), pacifiste de par ses convictions religieuses, mais qui avait remplacé son frère dans le cadre de la conscription obligatoire.
Ils sont tombés dès le début de la bataille, ce 31 juillet, tous deux âgés de 30 ans.
Malgré le sacrifice des combattants britanniques, je ne peux m’empêcher de revenir sur la participation française (voir la carte)...
En effet, à cet assaut est associé un des plus connus des tableaux du peintre François Flameng, La bataille de l’Yser.
Photo : la rive du canal de l’Yser conquise par les Français
Cette œuvre est très souvent reprise dans l’iconographie de la première guerre mondiale. Elle illustre l’effort fait par les sapeurs du génie pour mettre en œuvre 80 passerelles et 4 ponts afin de franchir le canal de l’Yser. À la vue des photographies du champ de bataille, on ne peut être que frappé par le réalisme de la peinture.
C’est le même réalisme qui nous interpelle en découvrant un autre des tableaux de François Flameng : Entre l’Yser et Bixschoote, 31 juillet 1917, 5 heures du matin.
C’est lors du début de l’offensive britannique sur le front des Flandres qu’est blessé Erich Paul Remark. Issu d’une famille catholique originaire d’Osnabrück, le jeune allemand a été appelé sous les drapeaux à l’âge de 18 ans. Transféré sur le front de l’Ouest, il a été affecté dans une section de pionniers au sein d’un régiment d’infanterie. Il est présent sur le front au déclenchement de l’attaque anglaise, ce 31 juillet, où il est atteint par des éclats de schrapnells qui le laissent sévèrement blessé. Il sera rapatrié en Allemagne et ne remontera plus au combat.
12 ans plus tard, sous le nom d’Erich Maria Remarque, il publiera un roman autobiographique appelé à un grand succès : A l’Ouest, rien de nouveau. N’oublions pas que cette œuvre sera brûlée par les nazis dont il devra affronter les menaces, ce qui le contraindra à l’exil.
Paradoxalement, c’est dans les années 70, fortement marquées par les mouvements pacifistes, que je lirai ce qui était pour moi mon premier roman concernant la Grande guerre, à l’âge de 13 ans, soit 15 ans avant que je ne me plonge dans les pages de Ceux de 14, le formidable témoignage de Maurice Genevoix dont il déclare à propos de son écriture : […..] J’allais, de jour en jour, de page en page, dans une entière soumission à la réalité vécue, avec la volonté constante d’être véridique et fidèle.
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