#1Jour1Texte - Fantasy

Aucun texte alternatif pour cette image

La lueur chancelante de la flamme, sur le pourpre intense des tentures de velours, donnait à la pièce un aspect étrange, presque irréel. 

Les ombres dansantes faisaient éclaboussaient les moulures dorées, engloutissaient l'acajou profond des meubles et donnaient l'illusion que, sur le chêne du parquet, se mouvaient des serpents de ténèbres. 

Par la porte laissée entrouverte, quelques notes de musique s’infiltraient dans la pièce, égayées d’éclat de rire et de cris de joie, de victoire. 

En bas, la fête battait de son plein. 

L’espion esquissa un sourire amusé. 

La victoire des rebelles sur les armées royales ne faisait que lui faciliter la tâche. 

En prenant garde à ne faire aucun bruit, l’espion se déplaça à travers la pièce et s’approcha du bureau. Massif, taillé dans un acajou précieux et riche, le meuble était une véritable oeuvre d’art. Cependant, l’espion ne s’attarda guère sur le superbe travail d’artisan qu’il avait sous les yeux et commença la fouille. Méthodique, il ouvrit d’abord tous les tiroirs et se mit ensuite à en étudier le contenu, l’un après l’autre. De tiroir en tiroir, il dû bientôt se rendre à l’évidence. Les documents qu’il cherchait avaient été dissimulé ailleurs. 

Le bruit caractéristique du bois qui grince lui fit lever la tête. 

Ayant emprunté le même escalier un peu plus tôt dans la soirée, il avait reconnu la cinquième marche, qui craquait et tremblait sous le poids de n’importe quel humain. 

A en juger par l’intensité du son, la personne qui montait était plutôt lourde.

Tous ses sens en alerte, il mouilla ses doigts et éteignit la flamme de sa bougie. D’un mouvement souple et habile, il se glissa dans l’encastrement du bureau prévu pour le fauteuil et tira ce dernier jusqu’à lui le plus silencieusement possible. Des pas, lourds et réguliers, résonnèrent dans le couloir et s’approchèrent dangereusement du bureau. 

L’espion se força à poser sa respiration et à ralentir son rythme cardiaque. 

Les pas s’arrêtèrent devant la porte.

Soudain, la tapisserie de velours pourpre tendue au mur derrière le bureau se retrouva inondée de lumière. 

L’éclat doré en était presque aveuglant. L’espion serra les dents, se rappelant avoir laissé la porte entrouverte. Cela avait du alerter le propriétaire des pas, qui jetait probablement un coup d’oeil dans la pièce pour s’assurer qu’aucun intrus n’avait pénétré dans la pièce. Le bruit de pas reprit, s’approchant cette fois dangereusement du bureau. L’espion tira délicatement sur la garde de la dague, qu’il gardait dissimulée dans sa manche pour ce genre d’occasion, prêt à bondir. Après quelques secondes, les pas stoppèrent. 

Une minute plus tard, ils repartirent dans l’autre sens et la pièce se retrouva soudain plongée dans l’obscurité.

Le bruit d’une clef que l’on tourne dans la serrure précéda celui des pas qui s’éloignent. 

Mentalement, l’espion lâcha une litanie de juron qui aurait pu faire rougir une mère maquerelle.

La pièce n’avait aucune fenêtre. 

Lorsque, de nouveau, la cinquième marche de l’escalier craqua, l’espion s’extirpa silencieusement de sous le bureau et considéra ses options. Il tira une boîte d’allumettes de sa bourse en cuir et ralluma sa bougie. Sa torche improvisée à la main, il fit le tour du bureau. En vain, car les murs étaient recouverts de tapisseries de velours.

Alors qu’il allait retourner jusqu’à la porte, la flamme de sa torche de fortune chancela et s’éteignit brusquement. Il ressorti ses allumettes et ralluma la bougie avant de se rapprocher du mur du fond, derrière le bureau. A nouveau, la flamme disparut.

Cette fois, il laissa la bougie sur le bureau avant de s’approcher du mur. Délicatement, il écarta la tenture et dévoila une porte en bois mal encastrée, qui laissait passer un courant d’air. Après une prière silencieuse aux déités en lesquelles il ne croyait pas et tendit la main vers la poignée, espérant de toutes ses forces que la porte ne soit pas verrouillée. La poignée s’abaissa sans difficulté mais lorsqu’il tenta de tirer, la porte ne bougea pas. 

Son coeur chuta dans sa poitrine. 

Fronçant les sourcils, il tira un peu plus fort et la porte grinça, couina même, mais ne céda pas. 

Il étudia l’encastrement plus attentivement. C’est alors qu’il remarqua les irrégularités du mur et les stries dans le bois au niveau des bords. Le travail était grossier, probablement réalisé à la main par un amateur, une solution d’urgence gardée secrète. Il retourna au niveau du bureau et souffla sur sa bougie, plongeant le bureau dans l’obscurité. Il rangea le tout dans son sac et, à tâtons, revint jusqu’à la porte derrière la tenture. 

Cette fois, il tira de toute ses forces et la porte céda enfin, dans un fracas terrible. 

Le bois mal raboté racla contre la pierre irrégulière. Les gonds, comme pour protester contre le mauvais traitement infligé, grincèrent et, emportée dans son élan, la porte alla se fracasser contre le mur. 

Sans attendre, l’espion s’engouffra dans l’ouverture et disparut. 

---

Cheers !


Jérémy ABRAMOWSKI

Recruteur - Sourcer - Psychologue du Travail chez Jamii Recrutement 🚂 et ⚡️

5 ans

Tellement de souvenirs avec le 2... 😍 enjoy !

Identifiez-vous pour afficher ou ajouter un commentaire

Autres pages consultées

Explorer les sujets