#20 Il vaut mieux s'occuper du changement avant qu'il s'occupe de vous !
Bonjour à toutes et tous,
Au menu cette semaine :
Bonne lecture et n'hésitez pas à me faire part de vos suggestions.
Stéphane.
Transhumains et humains : Une société de castes ?
Le transhumanisme, ce vaste mouvement philosophique et intellectuel, milite pour une évolution humaine accélérée par la technologie. À la croisée des chemins, entre le génie humain et la simple continuité de notre évolution naturelle, cette idée séduit autant qu'elle inquiète. Mais face à cette avancée, une question demeure : serons-nous tous égaux dans ce futur augmenté ?
Dans les années 1960, notre système éducatif mettait l'accent sur la polyvalence, de la maîtrise des sciences à la connaissance de l'histoire et des arts. Aujourd'hui, l'ère du numérique et des assistants virtuels a changé la donne. La somme totale du savoir humain est à portée de main, mais pour quelle utilisation ? Le nombre de recherches Google sur des émissions de téléréalité dépasse de loin celles sur des sujets intellectuels ou culturels. Imaginons une société où la technologie et l'intelligence artificielle prennent en charge toutes nos nécessités. Un Revenu Universel de Base permettrait à chacun de mener une vie décente. Cependant, l'utopie transhumaniste selon laquelle l'humanité saisira cette chance pour s'améliorer est naïve. Le luxe de l'oisiveté pourrait nous rendre paresseux, condamnés à une consommation passive et stérile.
Seuls quelques-uns, mus par une curiosité intrinsèque, deviendront des transhumains, voire des post-humains, explorant les limites de leurs capacités mentales et physiques. Tandis que les autres, les "humains", s'enliseront dans une vie vaine, esclaves de la facilité et de l'ennui. Et que dire de l'émergence d'une Intelligence Artificielle véritable, avec ses propres besoins et opinions ? Une telle avancée pourrait bouleverser tout l'échiquier. La question n'est donc pas de savoir si le transhumanisme est possible, mais plutôt quel type de société il va engendrer. Une chose est certaine : l'homogénéité, l'égalité et l'unité demeureront probablement des idéaux lointains. Car l'humanité, dans sa complexité, a toujours été et restera divisée.
Le transhumanisme, avec ses promesses d'émancipation, pourrait au contraire creuser des gouffres insurmontables entre les individus. Pour paraphraser Descartes, il ne s'agit pas seulement de "penser" mais de "devenir". Et dans cette course vers l'avenir, il est impératif de réfléchir à ce que nous souhaitons vraiment devenir. La différence humaine, avec ses aspirations et ses contradictions, doit être notre boussole dans cette nouvelle ère. Sinon, nous risquons de créer une société où la machine, programmée par une minorité, étouffera la spontanéité et l'unicité qui font de nous des êtres humains.
L'avenir est incertain, mais il est de notre devoir de le modeler, non pas en esclaves de la technologie, mais en maîtres conscients de nos choix. Le monde change à une vitesse vertigineuse ; il est plus qu'urgent de le penser autrement.
Ce que pensent les CEO (T3 2023 vs T2 2023 issu de l'enquête IoT Analytics)
👉 Baisse de l'inquiétude économiques : Une baisse des mentions liées à l'inflation, à la récession et aux problèmes de chaîne d'approvisionnement indique un potentiel apaisement des anxiétés économiques.
👉 Virage de ChatGPT : Les mentions de ChatGPT ont diminué de 34% par rapport au trimestre précédent (T2), tandis que le sujet plus large de l'IA a connu une hausse significative de 29% (+37% ), et son sous-domaine de l'IA générative a continué à gagner en importance avec 10% (+56%).
👉 Transition vers la durabilité : Les discussions sur la durabilité et les énergies renouvelables ne sont plus seulement théoriques. Les PDG mettent l'accent sur des projets concrets, surtout dans le contexte des températures records de 2023.
👉 Variations régionales : Les entreprises d'Europe, du Moyen-Orient et d'Afrique (EMEA) ont mené les discussions sur la durabilité, avec une croissance des mentions de 17%, montrant une disparité régionale dans la focalisation sur les questions de durabilité.
Le changement d'orientation des PDG au T3 2023 met en lumière l'importance croissante des technologies de l'IA et du matériel qui les soutient. La transition des outils spécifiques comme ChatGPT vers des discussions plus larges sur l'IA générative suggère une expansion des applications de l'IA dans les entreprises. L'attention constante portée à la durabilité reflète une responsabilité environnementale de plus en plus marquée, surtout compte tenu des récents événements climatiques extrêmes. La diminution des préoccupations économiques semble signaler une stabilisation potentielle de l'économie mondiale.
À Propos de Cette Analyse :
L'analyse mise en avant dans cet article présente les résultats de la recherche IoT Analytics du T3/2023 de près de 4 000 entreprises cotées aux États-Unis. La visualisation résultante indique les sujets numériques et liés au numérique que les PDG ont priorisés au T3/2023. Le graphique visualise l'importance et la croissance des mots-clés.
Axe des X : Importance du mot-clé (c'est-à-dire, combien d'entreprises ont mentionné le mot-clé dans les appels de résultats au T3). Plus le mot-clé est éloigné sur l'axe des x, plus le sujet a été mentionné.
Axe des Y : Croissance du mot-clé (c'est-à-dire, l'augmentation ou la diminution des mentions du T2/2023 au T3/2023, indexée à 100). Un nombre supérieur à 100 sur l'axe des y indique que le sujet a gagné en importance, tandis qu'un nombre inférieur à 100 indique une importance décroissante.
Mauvais Timing, bonne Leçon
En 2019, Disney a acquis une grande partie de l'empire de Rupert Murdoch pour la somme colossale de 71 milliards de dollars, pensant réaliser l'affaire du siècle. Quelques années plus tard, ce sont les plateformes de streaming comme Netflix qui mènent la danse, tandis que la télévision traditionnelle perd du terrain. Comme dirait un vieil adage, "le temps, c'est de l'argent", et le temps a montré que Murdoch a vendu au bon moment.
La télévision traditionnelle est dans une spirale descendante, représentant en juillet 2023 moins de 50 % du temps d'audience total. Cela montre que les consommateurs cherchent une expérience plus personnalisée, plus immédiate, une expérience que les services de streaming sont plus aptes à fournir. Le câble a perdu un quart de ses abonnés en dix ans, un indicateur qui ne peut être ignoré.
Bob Iger, revenu aux commandes de Disney en novembre 2022, n'a pas caché son inquiétude face à cette nouvelle réalité. La société envisage sérieusement de réduire son empire télévisuel, et même son joyau, ESPN, pourrait être partagé avec un partenaire. C'est un aveu tacite que la télévision n'est plus le cœur de l'activité de Disney. L'avènement de Disney+ a toutefois montré que Disney n'est pas en reste dans le domaine du streaming. Mais la plate-forme engrange les abonnés tout en perdant de l'argent. Une situation bien différente de celle de Netflix, qui, lui, est rentable. La solution pour Disney ? Augmenter les tarifs d'abonnement et introduire la publicité.
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Étonnamment, les parcs de loisirs de Disney sont devenus le pilier financier de l'entreprise, représentant un tiers du chiffre d'affaires et surtout 80 % de ses bénéfices. L'entreprise a donc décidé de doubler ses investissements dans ce domaine, mettant en lumière le rôle crucial que jouent ces parcs dans la stratégie globale de Disney.
Le changement est la seule constante dans le monde des affaires, et Disney doit suivre cette maxime à la lettre pour survivre dans cet environnement en mutation rapide. La télévision de papa est morte, mais Mickey et Star Wars sont immortels. Pour Disney, le défi est de s'adapter à cette nouvelle ère, où les anciens titans tombent et de nouveaux émergent, alimentés par des technologies disruptives et des modèles d'affaires innovants.
Disney se trouve à un carrefour. Soit elle s'adapte rapidement et tire profit de cette révolution inévitable, soit elle risque de devenir un dinosaure dans un monde en rapide évolution. En tout état de cause, l'entreprise doit redéfinir ce qui la rend spéciale à l'ère du streaming.
Le réveil de l'Amérique du travail est un signal
Non seulement pour les patrons d'usines automobiles mais aussi pour les géants du divertissement d'Hollywood. Alors que les ouvriers en tabliers bleus montent des barricades devant les usines de Ford et Stellantis, les scénaristes, ces "artisans de rêves", brandissent leurs stylos comme des épées à la porte des studios de Disney ou Warner.
Ce conflit s'inscrit dans un contexte plus vaste, une transformation rapide et chaotique de nos économies modernes. Il dépasse les frontières d'une usine ou d'un studio; il concerne la manière dont nous, en tant que société, envisageons le travail, la créativité et l'humain à l'ère du numérique et de l'IA.
La Writers Guilde of America, avec ses 11 500 scénaristes, est une force significative qui a réussi à paralyser une industrie entière. Leur grève donne une dimension nouvelle à la question du travail en ce 21e siècle : la montée de l'IA dans les milieux créatifs. Ils mettent en avant une préoccupation qui va bien au-delà de leurs salaires, celle de la préservation de l'essence humaine dans la création.
Les revendications des scénaristes soulèvent un point crucial : dans un monde en évolution rapide, où les règles du jeu sont en constante mutation, est-il possible de mettre des limites à l'IA ? Et le devrions-nous ? Ces questions ne sont pas de simples débats philosophiques ; elles affectent des centaines de milliers d'emplois et façonnent notre vision de l'avenir.
Si l'IA est en mesure de rédiger des scripts, de créer des œuvres d'art ou de composer de la musique, que reste-t-il alors pour l'humain ? Et plus encore, qu'advient-il de notre identité collective et de notre humanité si nous sommes remplacés dans ces espaces créatifs? Le temps est venu de réfléchir sérieusement à ces enjeux.
Il est donc urgent de comprendre que l'IA, bien que créée par l'homme, peut devenir une entité qui nous dépasse et nous éclipse. Nous devons nous adapter rapidement, non pas en cédant notre place aux machines comme l'agent Smith le promeut dans Matrix (n'envoyez pas un humain faire le travail des machines), mais en définissant notre rôle unique et irremplaçable dans cette nouvelle réalité.
Le Futur de la Téléprésence : Un pas de plus et quelques miracles à venir
J'ai récemment regardé une interview fascinante de Mark Zuckerberg sur le projet de téléprésence avec des avatars codés au Meta Reality Lab de Pittsburgh.
Pour faire simple, vous êtes reproduit en avatar. Les deux visages que vous voyez sur la photo sont des avatars animés. (voir le lien de la vidéo en commentaire).
Le potentiel est énorme : imaginer un monde où la distance n'est plus une barrière pour des relations significatives sans passer par des avatars plus ou moins fantaisistes mais bien par une représentation visuelle de ce que nous sommes physiquement.
Mais cela soulève des questions :
Le temps presse, nous ne faisons que prolonger par de la technologie un modèle de société qui mérite d'être challengé. De nombreuses ruptures (pas que technologiques) arrivent concomitamment mettant à mal de grands principes sociétaux de fonctionnement. Choisissons nos futurs, il vaut mieux s'occuper du changement avant qu'il ne s'occupe de vous !
Découverte Prometteuse d'une Exoplanète Potentiellement Habitable
Le télescope spatial James Webb de la NASA a permis de nouvelles découvertes sur l'exoplanète K2-18 b, située à 120 années-lumière de la Terre dans la constellation du Lion. Cette exoplanète, 8,6 fois plus massive que la Terre, présente des molécules carbonées comme du méthane et du dioxyde de carbone. Ces révélations s'ajoutent aux études suggérant que K2-18 b pourrait être une exoplanète "Hycean", un type de monde avec une atmosphère riche en hydrogène et une surface recouverte d'océans d'eau.
La présence de ces molécules carbonées et d'autres observations, comme une possible détection de diméthyl sulfure (DMS) - une molécule principalement produite par la vie sur Terre - font de cette exoplanète un environnement prometteur pour la recherche de signes de vie. Nikku Madhusudhan, astronome à l'Université de Cambridge et auteur principal de l'étude, souligne que ces découvertes encouragent à considérer divers environnements habitables dans la recherche de vie extraterrestre.
Bien que K2-18 b se trouve dans la zone habitable de son étoile, cela ne signifie pas nécessairement qu'elle puisse soutenir la vie. Sa grande taille suggère un intérieur probablement composé de glace à haute pression, similaire à Neptune, mais avec une atmosphère plus mince et un océan en surface. De plus, il est possible que cet océan soit trop chaud pour être habitable.
L'équipe de recherche prévoit d'autres études pour valider leurs découvertes et obtenir de nouvelles informations sur les conditions environnementales de K2-18 b. "Notre objectif ultime est l'identification de la vie sur une exoplanète habitable, ce qui transformerait notre compréhension de notre place dans l'univers", conclut Madhusudhan. Cette découverte constitue donc une étape prometteuse vers une meilleure compréhension des mondes Hycean et de leur potentiel à abriter la vie, redéfinissant ainsi notre quête de la vie extraterrestre.
La pollution aux particules PM2.5
Les particules PM2.5 sont des particules dont le diamètre est de 2.5 micron (μm). Elles sont émises lors des phénomènes de combustion ou formées par réactions chimiques industrielles ou courantes. Pour information, elles ont causé 5 millions de décès prématurés en 20 ans.
Cette carte du Guardian montre le taux annuel moyen d'émission de particules fines PM2.5 en Europe entre l'an 2000 et début 2020. Il est comme vous pouvez le voir bien supérieur à la recommandation !
A la semaine prochaine