#14 Il vaut mieux s'occuper du changement avant qu'il s'occupe de vous !
Bonjour à toutes et tous,
Au menu cette semaine une réflexion personnelle sur notre avenir en tant qu'humanité, des news concernant l'usage de l'IA et du contenu sur l'écologie.
Et différents bonus que je vous laisse découvrir.
Bonne lecture et n'hésitez pas à me faire part de vos suggestions.
Stéphane.
Notre avenir serait-il compromis ?
Pas si les humains s’adaptent rapidement pour en tirer profit. Mais cette adaptation est en profond décalage avec les attendus millénaires de nos civilisations où la différence dérange et effraie. Sauf que l’intelligence artificielle se nourrit justement « encore » de cette vision monolithique (dans le sens où la société est régie par de grandes lois de fonctionnement : apprentissage, acteurs économiques, …). Il est donc urgent de reconsidérer positivement la différence humaine face à l’IA et son expansion toujours plus rapide. Ne perdons pas de vue que ces intelligences programmées et manipulées par une minorité ont le pouvoir d’étouffer toute spontanéité au sein du reste de la société, de l’assister en permanence pour in fine l’empêcher de penser donc « d’Etre » selon Descartes.
Evidemment, il est vertigineux de penser que les humains puissent façonner une intelligence artificielle capable d’être notre alter ego voire plus. Mais Il vaut mieux prendre le train en marche de cette inéluctable révolution qui n’attendra personne. Surtout, pour se donner le temps d’essayer encore et encore pour apprendre et construire la société que nous voulons. Le monde change à une allure folle et il est urgent de le penser autrement.
Vivre dans un monde certain : L’avènement de l’IA et de sa prise de pouvoir pose la question du contrôle de nos vies et d’une possible manipulation. Il nous (humains) appartient d’en définir les limites. La mathématisation progressive de notre environnement pousse à la recherche de la perfection, du zéro défaut. L’objectif plus ou moins assumé est d’atténuer le plus grand facteur d’incertitude à savoir nous les humains. Prévention de la santé, prévention des accidents, prévention de tous nos risques, délégation de nos choix, … L’intelligence artificielle et sa recherche d’un déterminisme absolu devient le grand ordonnanceur de notre vie. Est-ce une nouvelle forme de dictature ? Le risque existe et il convient de le circonscrire. Doit-on préserver un droit à l’erreur ? Doit-on forcer les algorithmes à intégrer nativement des erreurs « humanisées » ? Est-ce acceptable pour la société et chacun de nous ?
Appréhender le monde d’un autre point de vue : Enfin et surtout parce que face à l’intelligence artificielle qui élargit indubitablement les capacités humaines, il y a justement des femmes et des hommes dotés d'un cerveau, capables non pas d’une seule intelligence mais de multiples qui en plus peuvent échanger, se mélanger, s’ajouter… ouvrant ainsi sur une infinité d’autres possibles aux pouvoirs bien plus intéressants. Il suffit juste d’aller puiser dans ces extraordinaires réserves et développer des savoir-faire/intelligences complémentaires des algorithmes. Il faut savoir les identifier, les activer, les nourrir pour ouvrir des horizons multiples (réseaux, outils…), développer des points de vue et des activités innovants et performants. Qui peut encore penser qu’en favorisant la créativité, on forme forcément des personnes vouées au chômage ? C’est également la fin d’une vision partagée et connue de tous et le début de l’ère du fractionnement de la réalité. Tout devient relatif et tout change tout le temps. Il n’est plus possible de tout savoir, nous n’avons qu’une connaissance parcellaire. A nous d’en tirer le meilleur.
Se démarquer des enseignements et des contraintes reçus : L’enseignement traditionnel est peu propice à former à cette nouvelle donne et à ces changements. Il se fait au profit de la majorité qui favorise la méthode acceptée et la réussite selon des critères uniques. Le tout est d’arriver à sortir des pensées artificiellement convenues, à dépasser les contraintes mises sur son chemin, et à oser relier différemment des univers, des concepts ou des personnes sans lien apparent. Cette orientation est difficile mais elle porte intrinsèquement en elle l’innovation et l'émancipation d'un modèle unique.
Laisser les générations futures se projeter : La reproduction du modèle d’apprentissage et d’évaluation devient dommageable du fait de son obsolescence. En le maintenant, nous empêchons les générations futures de construire un nouveau modèle où ils trouveront toute leur place à côté des algorithmes. Il est urgent de l’accepter et de se projeter. Défier les acquis car le futur le vaut bien.
Dépasser l’intelligence humaine : L'IA est encore loin de surpasser l'intelligence humaine. L'objectif n'est pas pour moi de recréer l'intelligence humaine, mais plutôt d’apporter de nouvelles formes d'intelligence complémentaires à celle des humains. En observant ces nouvelles intelligences et la façon dont elles trouvent de nouvelles solutions, nous deviendrons plus créatifs. Par contre, l'innovation technologique va se poursuivre à un rythme encore plus rapide que lors des générations précédentes. L'IA sera partout, invisible et augmentera chaque moment de notre vie. Dans trente ans, nous serons certainement différents et en symbiose avec nos assistants numériques, peut-être même télépathiques. Les IA auront un jour la capacité à nous faire évoluer. Nous cherchons à nous améliorer grâce à la technologie, alors que par cette dernière on rend les robots plus humains !
Les algorithmes ne vont pas remplacer les humains. Nous allons tous travailler et vivre ensemble.
Bonne nouvelle, le remplacement total des humains n’est pas pour tout de suite malgré la capacité grandissante des algorithmes à faire ce que nous considérions comme des tâches exclusivement humaines : écrire des articles de journaux, identifier des visages, fournir des conseils financiers, découvrir de nouveaux médicaments, faire des diagnostics médicaux, conduire, piloter, créer du contenu, … mais ils travaillent rarement seuls. La plupart des emplois vont être reconfigurés plutôt que remplacés dans un futur proche. Notre société s’inquiète uniquement de savoir si et quand les humains vont être remplacés, passant ainsi à côté du travail nécessaire qui est de se préparer à cette collaboration.
Les changements qui accompagnent l’utilisation généralisée d’algorithmes vont toucher tout le monde. Il n’y a pas de destin, les technologies ne se développent pas linéairement, mais souvent à partir de ruptures. De nombreux choix seront à faire. En tant que citoyens, consommateurs, acteurs, nous pouvons concevoir ou réclamer des IA optimisées pour notre bien être personnel et professionnel. Il est urgent de refondre profondément l’interaction entre les algorithmes, fortement automatisés et autonomes, et les humains. Cela ne peut avoir de sens que sur des grands ensembles politiques comme l’Europe mais en aucune façon à une échelle locale.
Comment protéger les personnes de décisions injustes qui les impactent directement ? Une utilisation massive des algorithmes sans transparence ni éthique conduirait à une sectorisation de la société. Il est donc indispensable d’encadrer juridiquement les algorithmes et de les penser « éthiques », ce qu’ils ne sont pas par nature. Données utilisées, mesures, résultats, tout doit être auditable et explicable. C’est cela qui conduira inéluctablement à de meilleurs algorithmes.
Les lois sont là pour fixer des règles, elles changent et continueront à changer. Sauf qu’elles présentent deux lacunes dans ce nouveau monde. Elles sont nationales et non mondiales rendant leurs applications et leur connaissance extrêmement complexes. Elles sont aussi par essence même en retard sur les usages sauf à les contrôler drastiquement. Responsabilité, explicabilité, exactitude, auditabilité et justiciabilité sont les cinq piliers d’une approche éthique de l’IA. Il est temps d’articuler notre justice sociale à nos valeurs. Plus facile à dire qu’à faire. Pas sûr que l’équité, la justice ou la démocratie soient des processus « domptables ». Ce sont des espaces de contestation, de discussion, qui par nature nécessitent une médiation. La confiance et le consensus ne sont pas embarqués dans l’IA. Il est impossible de distribuer le consensus quand il n’y en a pas. Et il ne faut surtout pas croire que les solutions techniques sont capables de répondre à tous les enjeux. Il faut expliquer encore et encore afin que tous les citoyens prennent pleinement conscience des enjeux qui s’offrent à nous. C’est une chance unique pour l’humanité à condition de s’en occuper.
Je flirte avec une IA ...
Les IA permettant de "simuler" des personnes à partir de contenus audio et vidéo explosent bien au delà de ce que nous pouvons voir comme utilisation pour le cinéma. Des "stars" proposent leur IA avec un abonnement, vous pouvez synthétiser une personne disparue ou votre ex, ... Il est donc possible de développer une relation émotionnelle avec ces IA. Pensez vous que le faire conduit à tromper son/sa partenaire ? 🤔
C'est le sondage que j'ai proposé sur LinkedIn une semaine auparavant et voici les résultats.
Evidemment, il y a un biais énorme du fait de ne pas connaître l'avis de chacun sur "est ce que flirter avec quelqu'un est tromper son/sa partenaire". Néanmoins, une partie de ce qui ont répondu "Pas du tout" ou "Cela mérite réflexion" font une différence entre humain et IA. L'émotion développée lors d'un flirt ne suffit pas, la réalité ou non de l'alter ego apporte une différence. Est ce aussi le cas avec une personne que nous n'avons jamais vu et avec laquelle on échange sur des média sociaux ? Rien n'est figé, les relations et les sentiments que nous pourrions avoir avec des êtres virtuels vont considérablement évolués avec la fulgurante progression du nombre de ces derniers et des capacités technologiques.
Recommandé par LinkedIn
Apple veut/va se lancer dans les voitures
Certainement le secret le moins bien gardé d'Apple, la "Apple Car" est en cours de développement pour une version pour l'instant prévue en 2024. Les rumeurs spéculent qu'il s'agira d'un véhicule électrique autonome complet qui rivalisera avec Tesla et les autres véhicules électriques haut de gamme. Apple pourrait s'associer à d'autres fabricants et/ou utiliser leur réseau de distribution "compatible" comme BMW. le nom du projet est "Projet Titan".
Pour Apple, cette diversification a beaucoup de sens. rappelons que le cœur de leurs activités se concentre sur des objets avec un écosystème applicatif en sus. La voiture représente un nouveau terrain de jeu à fort revenu pour eux.
A suivre...
Les étudiants hongkongais de 12 à 15 ans suivront des cours sur l'intelligence artificielle (IA).
À compter de la prochaine rentrée scolaire, les étudiants hongkongais de 12 à 15 ans suivront des cours sur l'intelligence artificielle (IA). Les jeunes apprendront comment diriger une IA générative pour résoudre des problèmes et comment former des machines à analyser des images avec un objectif spécifique. Les questions éthiques liées aux conséquences sociales de l'IA seront aussi enseignées.
Le but est de permettre aux élèves de comprendre non seulement les principes fondamentaux et les capacités de l'IA, mais aussi les possibles abus qui en découlent.
Cette formation durera 14 heures. D'ici septembre, le gouvernement prévoit de mettre en place des sessions de formation pour préparer les enseignants.
Une campagne de Virgin amusante et qui montre en même temps tout le potentiel créatif et abusif des IA génératives.
Le rapport du Haut conseil pour le Climat vient de sortir et ...
Il a fait l'objet d'une présentation au Président de la République, avec pour titre "Acter l'urgence et engager les moyens"
Pour une fois son résumé exécutif ne porte pas en premier sur la baisse des émissions mais sur une nécessaire adaptation actant de fait l'échec des cibles précédentes. Ce constat est juste. Il risque toutefois de ralentir l'indispensable transition à faire en repoussant toujours plus loin les échéances et par conséquence l'ampleur des dégâts. Rappelons qu'en 2022, du fait des hausses de température et de la baisse des précipitations, nous avons eu moins de fourrage et pertes de récoltes, mortalité accrue des arbres, décès dus à la chaleur, foyer de dengue (du au moustique tigre), incendies, baisse de la production hydroélectrique, fissuration de bâtiments en telle quantité que le régime d'assurance des catastrophes naturelles commence à avoir des problèmes ...
Nos smartphones sont composés de nombreux éléments chimiques dont des fameuses terres rares.
Ces dernières sont issues de mines pas toujours regardantes sur les conditions de travail des mineurs qui peuvent l'être d'ailleurs et parfois très jeunes.
Pensons y à chaque fois que nous souhaitons changer de smartphones ...
Je vous souhaite une excellente semaine, à mardi !
Stéphane