#5 L'avis continu : les Rétamés du Métaverse
le début ... de la fin
Mon analyse sur le Metaverse (première publication Octobre 2022)
À la manière des chercheurs d'or, des conquistadors, des défricheurs de territoires sans foi ni loi, je ressens l'attitude de Mark Zuckerberg comme celle d'un hors la loi qui fuit des terres brulées pour avoir déclenché des millions d'étincelles.
Il part pour d'autres horizons qu'il dessine lui même où il espère pouvoir prospérer loin de toutes régles contraignantes.
Christophe COLOMB
Lorsqu'il posa le pied sur Internet - une terre apparemment vierge - à la manière d'un Colomb, il y a plus de 20 ans, il tenait un langage qui le dédouanait de toute responsabilité.
Le web est une terre vierge sur laquelle il ne souhaitait revendiquer quelconque propriété se contentant d'être le constructeur de plate-formes facilitant la circulation d'informations
Il a fallu plus de deux décades pour dresser un bilan qui résonne comme une inversion syntaxique :
Meta est finalement un constructeur d'informations facilité par des circulations sur leurs plate-formes
l'opinion publique mondiale et les autorités auront mis deux decades pour poser les jalons de régulations dans ce monde digital : ces frontières étant autant de promoteurs de la liberté d'expression, de la préservation de l'intégrité de la vie privée des internautes et de barrages contre la violence et la manipulation anonymes qui ont décrédibilisé la toile.
Requalifié editeur d'idées soumis aux devoirs des leaders d'opions , Zuckerberg est contraint d'endosser le costume de directeur de média - un costume bien trop synonyme de responsabilités. La transparence est pour le personnage un obstacle majeur à la survivance de source de revenus capitale pour sa société
Peter Pan
Alors tel Peter Pan - il décide de quitter le digital pour un troisième monde : le métaverse..
qu'est ce que le métaverse ? Les échos précisent
"Inspiré par la science-fiction, et notamment le roman « Snow Crash» de Neal Stephenson ou « Ready Player One » d'Ernest Cline, le metaverse se présente comme un monde en ligne virtuel et immersif. Chacun peut y vivre une partie de sa vie, sous la forme d'un avatar ou d'un hologramme. Pour Meta, cet univers promet davantage de contacts sociaux sans se déplacer, qu'il s'agisse d'organiser une réunion de travail, de participer à un cours de fitness ou de déambuler dans un magasin en pixels. Mais la concurrence a d'autres idées : pour Epic Games, l'univers du très populaire jeu Fortnite accueille déjà des mini-concerts virtuels avec 12 millions de spectateurs"
Selon moi.. c'est avant tout une nouvelle terre vierge cette fois ci synthétique lui servant de nouvel espace vierge pour prospérer sans lois ni contraintes et cela de facon perenne cette fois ci puisque ce lieu lui appartient.
On rend l'identité réelle de chacun encore plus inaccessible et par la même la responsabilité de nos actes dans ce monde d'avatars et d'illusions totalement irréprochables.
A nous et aux autorités de ne pas attendre 20 ans pour poser les jalons nécessaires.
"Save" qui peut : l'absurde opération "Tu vis ou tu vis pas ?"
Il convient ici d'essayer de comprendre quelles sont les directions stratégiques des grands groiupes américains.
En début d'année, ces derniers - ont été bousculé par les echecs de leur projets de mondes parallèles qu'un sociologue de première année aurait pu prévoir
Mark et Elon ont rétropédalé et ont offert un spectacle peu reluisant : deux tycoons prêts à renier plus que des stratégies : des projets de nouvelles communautés où serait facilité l'échange (un casque opaque vous isolant de la réalité serait donc l'objet miracle pour favoriser rencontres et collaborations...)
Recommandé par LinkedIn
En vérité, ne perdons jamais de vue que le modèle du Metaverse assumé par son créateur est le film "ready player one" dans lequel des individus vivent des aventures parallèles en incarnant le personnage qu'ils auraient rêvé d'être dans un monde virtuel : ils ne vivent pas ... ils rêvent et fantasment ... C'est donc une promesse d'anonymat (et donc de dé-responsabilisation) que propose Zuckerberg : un bal masqué où chacun délaisse son identité réelle.
Mais sentant assez vite le caractère totalement décalé, l'apparence dépassée voire même l'aspect rétrograde de son projet : ce dernier va opérer un grand écart qu'on pourrait interpréter comme une crise de panique devant l'effondrement de la valeur de Meta
Nous voilà donc spectateurs d'un double langage incarné par deux offres aux objectifs parfaitement antinomiques
d'un côté, on nous vend donc l'anonymat, le fantasme, le délaissement de nos identités assignées
et de l'autre, les mêmes font imploser la structure d'authentification des profils pour en faire une source de revenus rapides et techniquement peu engageantes.
Pour nous inciter à acheter le droit de ne pas se voir usurper notre identité, voilà donc les GAFAM tentant de nous faire comprendre les dangers de ... l'anonymat et de l'absence d'authentification dans cette vie réelle qu'ils ont tant essayé de nous faire quitter ...
alors Tu vis ou Tu vis pas ?
Un peu de fraîcheur : le Metaverse grolandais
Trois articles sur la communication de Meta sur son avenir et ses nouvelles directions.. comprenne qui pourra !
episode 5 : capitale inca CUZCO
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Pérou