A-t-on le droit d'être un homme au travail ?
La « posture masculine » doit-elle évoluer au travail ?
Noémie LE MENN : Psychologue du travail et fondatrice d’upchange Conseil et Coaching, elle accompagne des cadres souhaitant mieux s’épanouir et « réussir » au travail. Le coaching l’a amenée à prendre conscience des effets du sexisme sur les carrières des femmes. Elle a publié « Libérez-vous du sexisme au travail » chez Dunod en 2018.
Piotr BANASIAK : Coach Professionnel, fondateur de 84000ways, ancien moine bouddhiste, ex-consultant et ex-chef de projet digital, Piotr Banasiak accompagne les hommes cadres et consultants à construire leur équilibre pro/perso. Il propose également des cercles de parole pour hommes, les “Carrés de Bonhommes” et du mentorat pour les jeunes en début de carrière.
Ce duo a décidé d’un partenariat pour travailler ensemble dans l’objectif d’une meilleure égalité professionnelle au travail et de lutte contre le sexisme au travail. Il s’agit de co animer des groupes d’hommes et les accompagner dans la réflexion sur les évolutions de la posture masculine au travail.
1. Piotr, qu’est-ce qui t’a amené à prendre conscience que les hommes avaient un travail à faire sur leur posture ?
La première chose qui a entraîné mon changement de perspective a été la différence de traitement en négociation salariale entre une collègue et moi. Elle avait “osé” négocier, et ce comportement lui a été reproché pendant plusieurs années. Pour ma part, j’avais également négocié, en obtenant plus, avec un gap salarial plus important. Jamais aucun commentaire. À partir de là, j’ai vu des exemples de négociations supprimées, systématiquement avec des femmes. Et voir une collègue au même poste, même expérience, mêmes qualifications et aux compétences supérieures aux miennes être moins payée, ça m’a confirmé qu’il y avait un énorme souci.
La seconde chose que j’ai perçu, c’est le décalage entre la posture anti-sexiste en officiel, et les remarques sexistes en off.
Des beaux discours pour l’égalité devant tout le monde, et un management misogyne en 1:1.
Investir les Relations Publiques pour faire avancer sa carrière corporate, tout en freinant l’avancée vers l’égalité. Ça me mettait en rage, et voir mes collègues le subir, écouter leurs expériences, voir leur frustration, observer comment cela les limitait dans leurs prises de parole, tout ça m’a fait développer une hypervigilance sur le sujet.
Et la troisième, c’est quand j’ai commencé à voir à quel point je coupais souvent la parole aux femmes en réunion. Car oui, j’avais beau me sentir outré par le traitement fait à mes collègues, je me suis vu le faire. J’ai vu que je coupais beaucoup moins la parole aux hommes. Cela a entraîné une grosse remise en question, car je me pensais exemplaire, je pensais être différent, voire meilleur.
Et prendre conscience que j’y participais a également approfondi ma réflexion et l’envie de m’éduquer, d’apprendre à me défaire de ces réflexes sexistes.
2. Et toi, Noémie ? Qu’est-ce qui t’a amenée à prendre conscience que les hommes avaient un travail à faire sur leur posture ?
Pour moi, il y a une quinzaine d’années, la première étape a été d’aider les femmes à débarrasser des schémas mentaux créés par les stéréotypes. L’objectif était qu’elles changent pour mieux se réaliser dans leur vie professionnelle (et ailleurs), de les aider à sortir des rôles d'exécution pour évoluer dans la hiérarchie. Les quotas et les lois contre le sexisme leur ont permis d'accéder davantage aux fonctions du pouvoir et du savoir, vues comme “traditionnellement masculines”.
Cependant, une fois libérées de leurs croyances misogynes, plongées dans un milieu machiste, elles se faisaient “corriger”, remettre à leur place de subalternes et finalement c’était encore plus difficile pour celles qui avaient pris conscience du phénomène.
Faire travailler les femmes sur leurs schémas et leur posture de soumission est absolument nécessaire mais peut se révéler contreproductif si on n'agit pas sur l'environnement. Une femme seule perdra face à une meute : au final elle risque de récolter une double peine avec la culpabilité, le mépris, l'opprobre voire les humiliations en plus du sentiment d'injustice.
Si le cadre, l’organisation et la culture de l’entreprise sont androcentrés, les femmes ont la place et les rôles ( secondaires) qu’on leur laisse. J’ai pris conscience de la nécessité d’une approche systémique : agir au niveau individuel et agir au niveau du groupe.
En 2016, le sexisme ordinaire est interdit par le code du travail. À la suite de la parution de mon livre “Libérez-vous des réflexes sexistes au travail” en 2018, j’ai lancé des ateliers pour sensibiliser les entreprises aux effets délétères du sexisme au travail sur la santé et les carrières des femmes. Depuis, fort heureusement, le cadre juridique contre le sexisme s’est durci :
En 2022, la pénalisation du sexisme ordinaire a changé la donne.
Les propos et attitudes sexistes risquent de briser la carrière des personnes qui les expriment. Je vois en direct dans les ateliers, des hommes prendre conscience du danger pour leur carrière . Avant il était possible de plaisanter en public, au dépend des femmes dans des ambiances de boysclub : ça ne l’est plus ! En entreprise, certains ont été recadrés, d’autres se faire licencier pour "harcèlement sexuel" alors beaucoup s'inquiètent alors qu'on entend des hommes se plaindre :
“On ne peut plus rien dire !”, “On ne peut plus rien faire !”, “On ne peut plus dire à une femme qu’elle est jolie…”, ”On ne peut plus faire preuve de galanterie…”. Quelle catastrophe !
En fait, ce n’est pas une option : il est interdit d'inférioriser les femmes, de les traiter en objet de décoration ou de séduction, de faire des blagues misogynes. "On" ne peut plus faire preuve de cette condescendance paternaliste, de ce ton goguenard et méprisant qui infériorise les femmes en permanence...
La nouvelle posture est celle de l’égalité. La domination n’a plus lieu d’être. Ce qui pose un problème identitaire, de posture et de communication au quotidien pour certains : cela mérite un travail de fond.
3. Piotr, dans tes accompagnements dédiés aux hommes, y-a-t-il un point commun ?
Il y a souvent une volonté affichée d’évolution, couplée à une incapacité à la mettre en œuvre. Cela me fait penser à cette image qui a beaucoup tourné il y a quelques années, avec 2 vignettes qui montrent une personne devant un pupitre qui parle à un public :
1 : “Qui veut le changement ?” Tout le monde lève la main.
2 : “Qui veut changer ?” Personne ne lève la main. Le changement, c’est rarement simple.
Le premier point commun que je vois, c’est donc la création d’un masque de l’égalité, un outil très utile pour beaucoup d’hommes. On s’identifie au masque, et le masque valide l’idée du changement. Les mots, les discours, la posture à afficher, tous ces éléments sont bien connus. S’affubler d’adjectifs positifs (“tolérants”, “féministes”, “pour l’égalité”), rechercher la validation en public, se faire passer pour un homme féministe en le clamant haut et fort, tout ça est de plus en plus acceptable socialement, parfois même indispensable.
Et je suis bien placé pour le dire, j’ai emprunté le même chemin de jouer sur l’image sans être conséquent dans mes actes.
Le souci réside dans sa matérialisation du changement. Dans les faits, des hommes vont expliquer à des femmes expertes sur le sujet ce qu’est le féminisme. Des hommes vont se faire prier pour passer l’aspirateur, mais vont en même temps se balader avec la médaille du partage des tâches lorsqu’ils vont le faire, d’autres vont rire en groupe de blagues sur les fesses de la stagiaire.
Pourquoi cette matérialisation est-elle si compliquée ? Il y a 2 raisons principales, qui sont aussi des points communs observés chez beaucoup d’hommes que j’accompagne :
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- la peur d’être pris pour le méchant : les lois contre le sexisme et la vague #metoo ont mis en lumière des comportements qui étaient tolérés auparavant, et pour lesquels des hommes pouvaient désormais aller en prison. Et dans une vision simpliste et manichéenne, qui va en prison ? Le méchant. Le souci, c’est qu’on développe notre identité d’homme en pensant que nous sommes les gentils, un “mec bien”. Sans voir que les standards de bien et de mal du passé toléraient des comportements condamnables. Et lorsque ces incohérences entre le comportement sexiste et la perception positive sont pointées du doigt, elles sont mal vécues par les hommes. Ils pensaient bien faire, pour finalement apprendre qu’ils seraient du côté du “camp du mal”. Apparaissent alors les phrases de type : “On peut plus rien dire”, “C’était une blague”, “Les féministes gâchent tout”, “Il y a un moment où c’est trop”.
La réaction est donc souvent la négation du caractère condamnable et inacceptable, malgré la répression pénale. Le fameux “NotAllMen”, ou “Moi je suis bien”.
La peur de perdre ce que nous avons acquis : le chemin vers l’égalité demande de faire de la place aux femmes. Sauf que pour beaucoup d’hommes, cela signifie laisser sa place...
Il y a donc un sentiment d’injustice qui se soulève, car “nous avons déjà beaucoup œuvré”. Il y a un sentiment que les mots de soutien officiels demandent déjà beaucoup d’efforts, que donner son soutien à l’égalité c’est se délester de sa force et se soumettre. Ayant été éduqué dans des environnements de compétition et de domination, l’égalité est vécue comme une soumission. Et donc une oppression. Cela se relie au sentiment que “tout a déjà été fait, l’égalité est déjà là”, que nous en France “nous avons de faux problèmes, que dans d’autres pays, les femmes n’ont même pas le droit d’aller à l’école”.
L’impression est que les concessions faites sont déjà énormes, qu’elles ont déjà entraîné une perte de place, d’influence et de pouvoir. Et comme ces éléments constituent souvent l’identité de beaucoup d’hommes, la souffrance vécue est profonde.
4. Et toi, Noémie, quelles perceptions as-tu ?
Nous avons tous et toutes des croyances identitaires : pour certaines être une femme c’est incarner la gentillesse et la séduction, pour d’autres être un homme, c’est faire preuve de force pour conquérir, prendre et défendre ses prises et sa position. Nos croyances induisent nos comportements et les renforcent.
Au travail, les postes ne se jouent pas au rapport de force et la loi fait entrer les femmes dans les sphères naguère occupées par les hommes : les fonctions du pouvoir et du savoir. Faut-il s’étonner que certains se voient dépossédés ? J’ai entendu des hommes dire :
“ Pour évoluer dans ce groupe, maintenant, il faut être une femme, un handicapé ou arabe !”
Ce qui en dit long sur la frustration, le sentiment d’injustice et la colère face à la perte de ce qui semblait un dû…
Le sexisme est interdit et les sanctions sont lourdes (licenciement pour faute grave par exemple). Le législateur a frappé fort et aménagé la charge de la preuve : les personnes qui se feront accuser devront prouver leur innocence. Et cela ne sera pas toujours facile…
La peur est en train de changer de camps : de plus en plus d’hommes se posent la question des limites.
Je vois plusieurs types de réactions : les masculinistes, le déni, le "tradi-paternalisant", le “not all men”, la victimisation, "les anciens" qui ne jurent que sur "La tradition" , les alliés et les hommes activistes féministes. Et il y en a beaucoup qui voient que les choses changent et que s’ils veulent rester dans la course vont devoir changer : parmi ceux-là, certains demandent à être accompagnés.
5. Comment cette posture de virilité archaïque peut-elle évoluer ? Que peuvent-ils faire ?
Noémie : L’égalité est perçue par certains comme une rétrogradation, une “dévirilisation”, un vol voire une attaque identitaire qui les met en situation de "légitime défense". Et c’est sur ce point qu’un travail important doit être fait du côté des hommes pour cesser de se sentir attaqué par l'égalité et en trouver les bénéfices pour leur carrière, leur santé, leur bien-être, leur famille, leur sécurité financière et leur pouvoir de séduction.
Je pense qu’il faut un travail de sensibilisation par groupe (on l’a fait pour les femmes au tout début). Maintenant il faut le faire pour des groupes d'hommes comme nous le faisons ensemble pour des cadres supérieurs et dirigeants en entreprises. Il faut commencer par le haut de l'organigramme. Puis pour certains (les leaders et les influenceurs notamment), un accompagnement individualisé est un accélérateur de progrès sur ce sujet aussi.
Piotr : la première chose à faire est selon moi de proposer des sas de sécurité pour les hommes. Cela peut sembler paradoxal lorsque l’on regarde les chiffres sur les violences, largement perpétrées par des hommes (97%). Sauf que l’appel à la morale ou à l’empathie des hommes sur les questions sexistes se heurte à un backlash. On se sent attaqué dans notre identité, car nous avons en grande majorité arrêté notre développement émotionnel à l’âge de 5/6 ans pour prétendre au statut d’homme, car un homme “ce n’est pas émotionnel comme les femmes”.
Donc il est important selon moi d’offrir un espace de transition sécurisé est adapté à notre maturité émotionnelle, que l’on a pas pu développer, au risque de perdre notre masculinité auprès des autres. Et c’est à partir de ces espaces sécurisés que les hommes peuvent se reconnecter à leurs émotions, à qui ils sont en dehors du “masque-ulin”, à prendre confiance, à améliorer leur estime de soi, et contribuer à construire leur sentiment de sécurité. Car sans sécurité, pas d’empathie. Renforcer ce sentiment permet de les faire grandir, d’instaurer des prises de conscience et d’introduire de la nuance. C’est de cet endroit-là qu’il sera possible de pointer du doigt des comportements inadaptés, sans qu’ils identifient tout leur être à ce comportement et sans qu’ils se sentent attaqués. De là, la remise en question sera simplifiée.
Et sinon, pour les plus récalcitrants, pour ceux qui refusent les espaces de transition sécurisés, la loi, son application et les changements de mœurs se chargeront de faire pencher la balance des bénéfices/risques des comportements sexistes vers 0% de bénéfices et 100% de risques.
Conclusions
Piotr : la voix des femmes, après avoir été longtemps ignorée par la majorité des hommes, est désormais entendue. Et le fait qu’elle soit entendue fait grincer les dents de beaucoup d’hommes. Certains sont en réaction totale, et d’autres s’interrogent comment faire pour aller vers l’égalité, tout en ayant peur d’écouter la voix des femmes. Ils sont donc tiraillés entre les croyances d’avant qu’ils ont assimilées, auxquelles ils ont dû s’adapter, et auxquelles ils restent attachés par loyauté, et l’envie de passer à autre chose. Le changement peut paraître brusque et rude, d’où la nécessité de proposer des accompagnements vers ce changement. Un changement où le fait de faire de la place ne sera plus perçu comme une perte, mais comme un partage équitable où les avantages sont bien plus nombreux.
Perdre la pression, le jugement incessant, la compétitivité sans limite, l’incapacité d’être soi-même pour enfin ressentir une confiance saine, une force sereine et une affirmation harmonieuse représentent des avantages qui viendront améliorer la santé mentale de tous les hommes.
De ce bien-être mental découlera une meilleure capacité d’harmonisation sociétale.
Noémie :
Il y a encore quelques années nous pouvions expliquer les effets délétères du sexisme pendant des heures et finir par un statu quo : chacun.e défendant ses convictions et croyances sous l’égide de l'essentialisme ou d’un relativisme cognitif et de spécificités culturelles ou religieuses inattaquables au nom de la tolérance…
L’apparition de la loi contre le sexisme ordinaire applicable en 2016 et sa pénalisation depuis le 31 mars 2022 changent radicalement la donne.
Peu importe qu’on adhère à des croyances essentialistes ou traditionalistes justifiant les différences des rôles et des traitements : en France, le sexisme est interdit au travail, de la part des effectifs comme des prestataires et clients...
Les gens sont intelligents, l’homo sapiens s’adapte et évolue, je crois qu’il va y avoir un phénomène d’accélération de changement et les comportements machistes seront perçus comme des comportements déviants et ringards, de “petit chefs beaufs” , de "vieux dépassés" ou "d'adolescents attardés" voire de pervers auxquels personne ne voudra plus ressembler...
Piotr Banasiak Coraline C. Anna Heinry Soizic Ambrosi David Mercier Alexandre Bompard ADP Atos Alstom Bérangère Couillard Benoit BAZIN bp Patrick THOMET ANDRH - Association Nationale des DRH BNP Paribas Nathalie Suissa Société Générale Brigitte GRESY Sandrine JOSSO Christophe PATTE Jean Claude Le Grand Dominique Busso DUNOD Dalkia Groupe SNCF Thales TotalEnergies Air Liquide Safran Transdev GE Power GROUPE POCHET (Pochet du Courval - Qualipac - Aura - Solev) Michel-Edouard Leclerc EDF VINCI Energies VINCI Construction Grands Projets Nicolas Froissard Forbes Gérald Karsenti Geoffroy Roux de Bezieux Guillaume Le Cunff GSK GEODIS HSBC Siemens Siemens Healthineers Isabelle Kocher de Leyritz Ilham Kadri Isabelle Rome IBM Ministère de l'Éducation nationale et de la Jeunesse Kering LVMH Maud Bailly Matthieu Ricard Microsoft Nicolas Houzé Novartis Orange Business Pfizer Shell Régis DELAUNAY BELLEVILLE Renault Group Rio Tinto Saran Diakité Kaba SLB Ubisoft Ulrike Lehmann-Deroche Valérie Decaux Viviane de Beaufort Veolia Valeo
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1 ansAllez voir le dernier spectacle de Florence Foresti sur le sujet 😉
Juriste / Formatrice libérale
1 ansMerci à vous deux pour cet article Noémie LE MENN (publiée chez DUNOD)Piotr Banasiak J'aime particulièrement votre approche concernant les obstacles à la matérialisation du changement
CEO and Board Member
1 ansMerci pour ce duo éclairant et stimulant Noémie LE MENN (publiée chez DUNOD)et Piotr Banasiak
Facilitatrice et conceptrice d'atelier d'intelligence collective pour mieux coopérer et accompagner vos transitions 💚 I Coach I Fresqueuse I Faites émerger vos futurs désirable
1 ansBravo Noémie LE MENN (publiée chez DUNOD) et Piotr Banasiak pour ce bel article, ça va soulever beaucoup de réflexion ! Hâte de lire la suite de vos réflexions communes !
Past Présidente du Haut Conseil à l’Égalité; Inspectrice générale honoraire des affaires sociales ; Experte des questions d’égalité et de sexisme
1 ansArticle riche et subtil qui donne des éléments de réflexion pour expliquer la genderfatigue et pour la dépasser. A lire avec intérêt et plaisir. Sur le plan du traitement collectif de ce que les hommes ressentent comme obstacle et impasse pour leur carrière, ne peut on travailler aussi à changer l’image de la carrière dite réussie, je préférerais équilibrée, en ne centrant plus les critères sur la seule progression dans le management ? Marie-Christine Maheas 2GAP Gabriela BELAID Claire Poirson Ariane BENARD