Acte 03 : Mais vous savez, moi je ne crois pas qu'il y ait de bonnes ou de mauvaises situations

Acte 03 : Mais vous savez, moi je ne crois pas qu'il y ait de bonnes ou de mauvaises situations

Stupide, oui surement, mais pas trop débile non plus.

J’avais déjà ré-ouvert mon statut d'auto-entrepreneur quelques mois avant “au cas où”. Mais bon, toujours pas envie de repartir faire du numérique. Oui je dis numérique parce que je ne sais même pas comment me positionner : “designer ? intégrateur ? gestion de projet ? product owner ?… imposteur surtout !”

Seule certitude, je veux me rapprocher des falaises du Lot et m’éloigner d’Agen.

De là je vais me confronter à des expériences toutes autre en allant bosser quelques mois dans les vignobles lotois à Prayssac grâce à un pote - mille merci Pascalou - qui connait bien ma situation. Magnifique expérience pour apprendre sur soi. Je réalise très vite que je suis trop vieux (ou trop faignant) pour le travail dans les vignes, que la vinification m’intéresse hautement mais que je pars de zéro et au final je passe beaucoup de temps à échanger avec le propriétaire sur le modèle économique, la communication, la stratégie de commercialisation, le conventionnel et la conversion bio, la retraite et les repreneurs inexistants… Pour qu’il finisse par me dire :

“Mais qu’est-ce que tu fais là en fait ? T’as mieux à faire que trainer dans les vignes.”

Ce n’était nullement un jugement sur ma capacité à faire, mais vraiment plus comme un conseil d’un père à son gamin. Merci Philippe pour ton accueil, ta patience et ta gentillesse.

De là il faut que je me bouge et pas qu’un peu. Une fois de plus la magie du réseau opère et le téléphone se met à sonner sans que je n’ai eu fait quoi que ce soit.

Véronique et Véronique, en pleine réflexion sur leur agence immobilière indépendante me sollicite pour un travail de fond. Plateforme de marque, positionnement, identité, discours et nouvelles offres. Tout y passe et visiblement ça marche. Ravies de de mes services, le bouche à oreille fonctionne et le téléphone sonne à nouveau. Des proches des deux Véro me contactent et notamment Jérémy avec un beau projet d’identité visuelle pour le lancement de son activité avec déclinaisons Print et Web.

Les projets s’enchainent et le rythme (pas ouf non plus il faut bien l'avouer) me convient bien. Par contre j’ai toujours autant de mal à me positionner (les cordonniers tout ça, tout ça) et idem pour mon TJM ou la facturation projet. Encore beaucoup de choses à caler et à mettre en place pour être plus serein (coucou la tréso).

Une fois plus il y a une chose essentielle qui peut tout changer : l’entourage, les proches, les personnes que l’on aime et en qui on a confiance.

À ce jeu là, c’est au tour de mon poteaux de toujours Pierre Jarrige de me passer un coup de fil pour prendre des nouvelles et me demander où j’en suis. Il est déjà free depuis des années, depuis toujours en fait, et ça fait du bien de pouvoir échanger aussi bien sur de l’admin que sur les clients et projets en cours. De là il comprends bien que je ne sais pas encore comment me positionner et me demande mon CV de façon déstructuré, un liste non exhaustive de choses que je me sens capable de ou qui me motivent. Il a une idée en tête et veux parler de moi à un de ses clients.

La réponse ne mit pas longtemps à arriver. Quelques jours plus tard, je reçois une demande de contact pour présentation en visio. Je rencontre pour la première fois une petite partie de l’équipe Badsender avec Marion Duchatelet , Grégory Van Gilsen et Jonathan Loriaux . Ils se présentent, je me présente. L’échange est limpide, respectueux, ouvert et transparent. Tout ce que j’aime. On aurait pu continuer longtemps mais Jon décide d’y mettre un terme :

“On ne va pas te faire perdre ton temps et surtout on va pas te faire bosser pour rien. Tu nous fais un devis pour un audit de la gestion de projet et roadmap produit pour l’application LePatron."

Je ne le sais pas encore, mais comme souvent avec Jon le devis sera validé rapidement, on est pas là pour pinailler faut que ça avance.

Je ne sais pas si ça transparait mais je suis tout de même un peu en stress. Deux ans que je n’ai pas suivi les outils, les technos, ouvert un bout de code… Les méthodologie, la compréhension métier ça je crois que ça va pas trop mal donc je me lance et creuse tout ce que je peux. L’heure de la restitution approche à grands pas.

“Est-ce que c’est vraiment ça qu’ils attendent ? Et si j’étais passé à côté de l’essentiel ou d’un point clé ?”

Doute un jour, doute toujours.

Je vous passe le contenu, les minutes défilent et une fois de plus l’échange est aussi stimulant qu’intéressant. Une fois de plus Jon y met un terme. Je ne le sais pas encore mais il a un agenda très dense, alors on enchaine. “Olivier, je crois qu’on a besoin de toi” cela devait être une tournure de phrase dans ce genre.

Les premières missions seront donc la refonte et la structuration de la gestion de projet ainsi que de la production de documentation. Je m’adapte et on conservera Notion. Une révélation pour moi, ce n’est qu’un outil (remember: "Les individus et leurs interactions plus que les processus et les outils") mais je suis sous le charme. S’en suivent : le ré-affinage de backlog, la roadmap produit, la synchro avec les équipes de développement, la structuration du support opérationnel, les premières releases, la rationalisation du workflow de production ainsi que la production d’éléments de communication.

Le sujet comme l’équipe me motivent à fond, il faut que je trouve l’équilibre avec les quelques autres projets en cours, mais je crois que j’y vois plus clair sur mes envies. Mes critères de sélections ne sont plus la typologie du projet mais bien les personnes, les interactions, la méthodologie de travail et le focus sur la valeur de ce que l’on produit.

Je passe de plus en plus de temps avec eux. Puis tout mon temps (qui n’est pas votre temps plein, faut pas pousser non plus ^^).

Je vous ai déjà dit à quel point ce sont des gens biens ? Forcement quand on se questionne sur l’éthique et le sens de notre travail, la responsabilité social, l’impact environnemental et bien forcement nous en sommes arrivés à avoir une discussion sur mon rôle et mon statut au sein de Badsender.com .

La suite vous la connaissez alors on peut retourner travailler.

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