Adolescents et Jeunes adultes, transitions de vie ...

On parle souvent de la « crise d’adolescence », ou de ce que Françoise Dolto appelait « Le complexe du Homard », cette période de transitions durant laquelle le jeune, en pleine mue, perd sur le plan psychique ses protections d’enfant sans avoir encore celles de l’adulte qu’il deviendra. Il est alors comme nu, vulnérable.

Une transition de vie difficile pour le jeune, et difficile pour ses parents et, au-delà, pour ceux qui l’entourent.

A ce moment de leur vie, il est parfois utile de faire entrer dans la danse un adulte tiers, et compétent, car famille et amis sont souvent pris dans l’émotionnel généré par la crise et par ses conséquences

En effet il faut alors, auprès du jeune concerné et/ou de ses parents, écouter, évaluer, rassurer et accompagner sans jugement. Cela est valable aussi dans l’accompagnement des enseignants des lycées, des formations supérieures et des centres de formations divers

Les questions sont nombreuses. Elles l’ont toujours été.

Ce qui est différent c’est la connexion aux sources d’informations, souvent sans filtres, sans évaluation de leur pertinence, et génératrice dès le plus jeune âge de la « pensée zapping », qui laisse le jeune 2.0 perplexe et souvent seul, entre des parents et des adultes ressentis comme d’un autre âge, des amis aussi mal informés que lui, et un afflux de réponses contradictoires à ses questions.

Il est à présent connu que la « pensée zapping » est souvent en rapport avec le fait que les écrans ont été introduits trop tôt ou trop massivement dans l’enfance, et que celui à qui on n’a pas laissé la possibilité d’inventer ses propres jeux avant 3 ans et qui n’a pas été aidé à construire ses repères temporels a couru plus que les autres le risque de ne pas pouvoir s’auto réguler. Dans ce cas, avec les écrans, il peut être amené à fuir le monde, à harceler sans être identifié, à s’égarer.

Ainsi, comme le dit Serge Tisseron, directeur de recherche au CRPMS (Centre de Recherches Psychanalyse, Médecine et Société) à l'Université Paris 7 Diderot et auteur de nombreux livres sur le sujet, « les écrans ne créent pas de nouveaux troubles, mais donnent une nouvelle apparence à des troubles qui ont toujours existé, comme la dépression ou la phobie sociale ». L’une des raisons à l’abus des écrans est que ceux-ci sont aujourd’hui largement utilisés pour tenter d’oublier les difficultés et les souffrances de la vie quotidienne, exactement comme d’autres « produits » (alcool, drogue, médicaments).

Le rôle du coach, ou de l’accompagnant, de cette transition de vie est alors de permettre au jeune, au fur et à mesure des rendez-vous, de ré-apprendre la confiance, de « poser ses valises », et, grâce à une écoute bienveillante et sans jugement, de retrouver ses repères et le sens de son destin particulier.

Aude LHERAULT

Coach de Vie - Thérapeute en relation d’aide - Accompagnement des Transitions de vie personnelles et professionnelles