AEROPORT DE PARIS : QUE FAIRE DE CE MONOPOLE ?

En économie, le monopole désigne la situation d'un marché dans lequel il y a de nombreux acheteurs et un seul vendeur qui, n'ayant pas à subir la concurrence d'autres producteurs, est libre de fixer ses prix.

Sans être mauvais esprit, il me semble qu'ADP entre dans cette catégorie. A moins que l'on considère que l'aéroport de Lyon Satolas, ou celui de Londres, soient des vendeurs concurrents ! Ce qui n'est pas très pertinent.

Il est vrai que Google est monopolistique, au moins en Europe ( en effet, aux Etats-Unis, est considéré comme monopole toute structure dépassant 70 % de part de son marché). Et il est encore privé !

Donc ADP est une structure monopolistique, qui ne peut que l'être au titre de la nature de son activité d'infrastructure. Ce ne peut donc plus être une structure privée, sauf à être scindée ce qui est impossible.

Il est vrai, qu'à l'intérieur de cette infrastructure, il existe des activités commerciales : vêtements, cadeaux, alcools, restauration. Mais elles sont gérées par des sociétés privées, et c'est bien ainsi ! Et, surtout, leur chiffre d'affaires est marginal si on le compare à celui d'ADP !

Donc, à quoi bon privatiser une « rente » ?Une délégation de service public, dans le cadre d'une concession, ferait aussi bien l'affaire. Mais l'expérience de la concession auprès des sociétés autoroutières ne s'avère pas très concluante.

D'autant que l’État attend 7,5 milliards d'euros de la cession de ses 51 %, qui sont inscrits au capital d'ADP pour 2,3 milliards.

La plus value n'est pas négligeable, mais elle n'est pas renouvelable.

Alors que la rémunération du capital ( 366 Millions d'Euros, pour 2,3 milliards) atteint un taux de 16 %. Ce qui en fait un excellent placement, qui est sécurisé sur les 20 ans à venir.

Il faudrait donc que l’État place notre argent à plus de 16 % par an pendant 20 ans. Autant qu'il aille sur le marché des business-angels, mais il ne devrait pas avoir les mêmes réflexes !

A chacun de se faire son opinion, mais, en ce qui me concerne, j'aime bien garder ce qui me rapporte beaucoup, de manière pérenne.

Toute cette analyse pour montrer, qu'en réalité, ce ne sont pas les réponses qui sont bonnes, ce sont les questions ! Il en va de la finance, comme de l'humain !

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