Agitations politiciennes…

Agitations politiciennes…

Par Jean-Marc Durand Pcf26,

Le 39e Congrès du PCF et les Présidentielles de 2022 au vu des élections Régionales et départementales de 2021

C’est reparti ! L’approche des échéances électorales crée une nouvelle agitation de type frénétique au sein du landerneau politique. C’est surtout très sensible à gauche dans une période où pourtant cette dernière continue à ne pas avoir de véritable repaire identificateur, où persiste, voire s’amplifie, son décalage avec le peuple, notamment avec les aspirations profondes de ce dernier, où les luttes restent sans débouché réel. Mais visiblement, ainsi va le temps politique ! A croire pour parodier un chanteur bien connu, que les élections « rendent fou » ! A croire que les élections, que la tambouille politicienne, - là encore comme le disait un certain homme politique avide des voix communistes -, ce serait cela faire de la politique, que ce serait le nec plus ultra de la politique moderne. Cela fait un certain temps que nous sommes en quelque sorte payés pour savoir que cette recette ne fonctionne pas et surtout que cette réponse n’est pas adaptée à la recherche d’issues nouvelles par nos concitoyens.ennes ! A chaque élections elles et ils ne cessent de nous le répéter depuis plusieurs décennies maintenant.

En effet, cela fait depuis 1984, soit 36 ans, que la gauche est en échec, que le parti communiste est en échec que nous (la gauche comme le Pcf) ne cessons de décrocher dans les sondages comme dans les élections. Et qui a pris ne serait-ce que quelques minutes pour analyser les causes de cette situation ? Il ne suffit pas de dire 1981 c’est les 39 heures, les nationalisations, etc… Il faut surtout comprendre ce qui s’est passé à partir du tournant de la rigueur comme on l’a appelé et donc en analyser les causes profondes. C’est de la compréhension de cet évènement que nous serons en capacité d’apporter les réponses adéquates et de définir les stratégies adaptées. Et sans aucun doute que la réponse qui ressortira sera tout autre que celle du : « il faut le rassemblement des forces de gauche ou il faut se ranger derrière je ne sais quel homme providentiel ». Non pas qu’il s’agisse de nier, de faire disparaître toute idée de rassemblement à gauche mais simplement parce que le rassemblement comme seule réponse ne peut être la solution pour renouer avec le peuple, l’électorat de gauche et surtout reconstruire une vraie politique de gauche. Tout simplement car avec ce type de discours et ce n’est pas le moindre des paradoxes en cette année de centième anniversaire de la naissance du Pcf, cela revient tout bonnement à nier le congrès de Tour et à nous retrouver au beau temps d’un bloc social-démocrate plus occupé par les jeux électoraux (tiens !) que par le sort du peuple lui-même. Plus occupé par les discussions de couloirs, par le lobbying, par le parlementarisme, que par la construction de réponses à la politique capitaliste, c’est-à-dire par la construction de contenus et d’un projet qui visent très clairement et radicalement le dépassement de ce système d’exploitation et de domination qui jette des millions de femmes et d’hommes dans la précarité, divise et oppose les couches populaires entre elles, cela dans l’unique objectif de soutenir la rentabilité du capital. En fait c’est tout simplement tordre le cou au courant et au mouvement révolutionnaires à gauche, c’est tuer le parti communiste dans son originalité révolutionnaire. C’est tuer le parti communiste en tant que parti autonome, porteur d’un projet de transformation profonde de la société et animateur du débat d’idées, de la confrontation sur des enjeux civilisationnels vitaux.

 Voilà le véritable fondement des débats qui se nouent à nouveau aujourd’hui au sein des directions du parti communiste, que ce soit au niveau départemental ou national. Il n’est pas anormal en soi que ce type de débat ait lieu. Il peut ressembler à celui qui sévissait avant 1920 mais le plus ennuyeux, le plus pernicieux et qui frise parfois un certain manque d’honnêteté intellectuelle, c’est que chacun.e ne dise pas clairement sa vision des choses, là où elle et il veut en venir. Tous font en effet mine de se réclamer du parti communiste, de son avenir, de son rayonnement alors que finalement, c’est de tout autre chose que d’un parti communiste dont ils se réclament. Là encore, c’est le droit le plus strict de chacun.e mais la bonne tenue du débat gagnerait à ce que les cartes soient clairement sur tables, à ce que des arguments détournés ne soient pas utilisés, à ce que les choses ne soient pas outrageusement personnifiées, participant ainsi à opacifier, à masquer les véritables objectifs poursuivis et plus grave, à dégrader profondément le débat démocratique.

 La situation exige du courage politique, de la rigueur dans les propos et les démonstrations et surtout une nouvelle phase de la démocratie et de la pratique démocratique en interne comme vis-à-vis de peuple et de nos partenaires. Face aux dangers qui menacent les peuples, il est temps de renouer avec ce qui est le plus noble de la politique, c’est-à-dire le débat sur les idées et le projet de société ; voilà le but premier du courant révolutionnaire qu’incarne le parti communiste en France. Voilà pourquoi il faut un parti communiste qui existe, bien dans ses baskets, présents dans les batailles électorales, particulièrement à la présidentielle ; n’oublions pas en effet que nous sommes encore en 5ème République. Plus que jamais et surtout à la différence d’il y a cinq ans, il y a un besoin urgent de l’originalité communiste et d’une candidature communiste. Les temps exigent de sortir d’une conception d’un parti communiste force d’appoint ou sorte de mouche du coche dans un ensemble social-démocrate « réunifié ». C’est sur cette base qu’une large confrontation à gauche pourra déboucher sur un véritable processus de dépassement du système capitaliste ramenant confiance et espoir parmi la diversité des couches populaires. Voilà en quoi l’existence d’un parti communiste à part entière constitue la meilleure garantie de l’efficacité de la gauche tout entière. N’est-ce pas d’ailleurs ce que nous enseigne l’histoire de ces quarante dernières années ? Notre 38ème congrès avait profondément souligné cet enjeu. Aujourd’hui il ne s’agirait pas de faire comme si cela n’avait été qu’une simple réflexion de quelques « intellectuels illuminés » !

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