Agriculture, métier du futur
« La Bretagne a construit sa modernité sur l’agriculture », Jean Viard
Les secteurs agricoles et agro-alimentaires bretons contribuent largement à la souveraineté alimentaire et à la balance commerciale de la région.
Cette politique a réussi grâce notamment à la mécanisation, aux progrès agronomiques et aux pratiques intensives. Elles se sont avérées indispensables pour nourrir la population sur ces dernières décennies.
En 2021, chacun ressent le besoin d’adopter un nouveau modèle car les attentes du consommateur évoluent et de nouvelles solutions agronomiques et technologiques émergent. Cette transition est progressive et pour autant pleinement effective.
« Une agriculture responsable au rendez-vous des enjeux sociétaux », selon la dernière Étude BVA
Cette étude a été réalisée auprès d’un échantillon représentatif de 1 200 personnes en avril. Elle nous enseigne que l’opinion des Français vis à vis de l’agriculture a fortement progressé depuis 6 ans.
71% ont une très bonne opinion contre 59%, il s’agit là du fruit des communications et des prises de parole engagées des agriculteurs pour expliquer leur métier. Ils sont ainsi appréciés comme sachant entreprendre et adopter des démarches responsables.
Cette agriculture répond de mieux en mieux aux attentes sociétales pour 60% des interviewés, qu’il s’agisse de circuits courts, de qualité sanitaire, de prise en compte de l’environnement ou encore de bien-être animal.
Ce rendez-vous réussi l’est en particulier dans le domaine de l’environnement où une large majorité de Français reconnaît le rôle central de l’agriculture dans la préservation des territoires et de la biodiversité avec l’adoption généralisée de démarches raisonnées.
Cette communication doit pour autant être poursuivie et intensifiée car peu de consommateurs imaginent que l’agriculture couvre 52% du territoire, peu connaissent la réalité des bonnes pratiques, de la protection de cours d’eau à la réduction des intrants en passant par la suppression des antibiotiques ; peu connaissent la contribution de ce secteur à l’activité économique avec 5 emplois générés indirectement par exploitation.
Des consommateurs qui ne s’y trompent pas
Parmi les défis soulevés pour les 10 ans, 4 ressortent de la bouche des consommateurs :
Quand on leur demande de choisir entre 2 options :
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Marier économie et écologie, l’enjeu bien compris de la profession agricole
Une récente étude conduite auprès d’agriculteurs avec « Des enjeux et des hommes » identifie 3 enjeux importants.
L’enjeu principal est économique : la bonne santé économique est une condition pour disposer de la capacité à investir et répondre ainsi aux autres enjeux.
Les enjeux environnementaux sont perçus avec des niveaux d’importance élevés : la priorité va bien sûr au climat pour s’adapter et réduire les émissions carbone sans oublier les ressources en eau et sur un autre registre le bien-être animal.
Les enjeux sociaux trop souvent passés sous silence qu’il s’agisse de condition et de pénibilité du travail ou d’attractivité du métier. Ils sont interdépendants des enjeux économiques.
Nos responsabilités de premier financeur de ce secteur (80% des crédits à l’agriculture)
Elles sont multiples pour accompagner cette transition et répondre aux attentes exprimées tant par les agriculteurs que les consommateurs.
Nous nous attachons à financer une agriculture plurielle : à la fois celle qui garantit la souveraineté alimentaire et qui contribue à l’essentiel du PIB régional, à la fois une agriculture de circuits courts qui a toute sa place également et est plébiscitée des consommateurs, les deux n’étant pas antinomiques ; de même que nous nous attachons à accompagner l’agriculture raisonnée comme l’agriculture biologique.
Nous sommes déterminés à accompagner cette transition vers une agriculture décarbonnée sans repli d’activité. Relever ce défi suppose de maîtriser tous les volets d’une écologie exigeante, innovante, capitalistique. C’est le sens de nos dispositifs de financement avec plus de 3,5Mds consacrés à la modernisation par an et aussi de capital investissement : fonds de capital investissement pour l’agro-alimentaire de 500M€, fonds CA Transition de 160M€, c’est le sens aussi de l’hébergement de plus de 200 startups agri/agro dans nos Villages by CA avec de nombreux partenaires de la filière. Il s’agit d’un écosystème vertueux. S’y ajoute l’amplification des moyens de notre fondation FARM* qui travaille sur les enjeux de sécurité alimentaire et environnementaux étroitement liés.
L’agriculture, métier du futur
Facteur de modernité pour notre région dans ce passé récent, l’agriculture s’impose comme l’un des métiers du futur. Il s’agit d’un secteur précieux pour notre économie régionale avec cette particularité d’être le seul secteur à permettre de répartir la valeur créée sur tout le territoire et de contribuer ainsi à la vitalité du monde rural. Il est précieux pour relever les défis environnementaux, contribuer à la décarbonation, préserver la biodiversité. Les agriculteurs s’affirment au fil des ans comme écologistes responsables, oui un beau et noble métier.
*FARM : Fondation pour l’agriculture et la ruralité dans le monde
Directeur Général Adjoint Crédit Agricole S.A. / Pôle Client & Développement
3 ansBravo Jean-Yves pour cette tribune à la fois claire, pédagogique et éclairante sur la modernité et le sens des responsabilités des agriculteurs français. Nous avons la chance d’avoir une agriculture qui se transforme, évolue avec son temps, intègre chaque jour davantage les attentes sociétales et environnementales. Et au Crédit Agricole, nous sommes fiers d’accompagner ces évolutions.
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3 ansAgriculteur engagé dans l'agriculture alternative, je partage votre analyse. C'est un changement pour le monde agricole mais aussi une opportunité.