Agtech, dans le respect des traditions

Agtech, dans le respect des traditions

Constamment critiquée et bien souvent au cœur de reportages explosifs, l'agriculture vit des moments difficiles. Les challenges à relever sont toujours plus nombreux pour nourrir une population mondiale qui ne cesse d'augmenter, de s'urbaniser et dans un même temps toujours plus soucieuse de ce qu'elle consomme, et ce à juste titre. Si les mêmes sujets continuent d'alimenter le débat public, il n'en reste pas moins que la France est un pays moteur sur nombre de ces aspects et que l'agriculture y entame doucement sa révolution numérique, en accord avec ses traditions et valeurs.

Faire rimer innovation et tradition

Clairement traditionnelle, l'agriculture prise dans sa globalité s'ouvre peu à peu au numérique. A coté des équipementiers, sur qui reposaient jusqu'à présent une large partie de l'innovation, émergent depuis quelques années des startups qui ont bien compris que pour relever ces challenges il fallait faire bouger les lignes. Des entreprises qui vont habilement bouleverser le secteur tout en gardant intactes les traditions. Changer oui, mais sans perdre ses valeurs. Et pour y arriver, ces initiatives ont souvent comme dénominateur commun d'avoir pour fondateur ou encore en leur sein un agriculteur ou à minima une personne du secteur. La sensibilité aux nouvelles technologies est nouvelle avec un engagement particulièrement fort des nouvelles générations. L'agriculteur d'aujourd'hui est au cœur d'un système complexe alliant entre autres travail de la terre, économie, écologie, bien-être animal, politique, exigences consommateurs et technologie.

De zéro data à trop de données

En quelques années seulement, les agriculteurs sont passés de peu de données, souvent non numériques (au format papier), à beaucoup, beaucoup de données générées. GPS et téléguidage, stations météo, contrôle des maladies, compteurs connectés, ... la quantité de données (brutes) disponible augmente rapidement. A l'instar d'autres secteurs, la donnée jouera d'ici peu un rôle central. Mais parmi cette masse nouvellement générée se pose légitiment la question de savoir quelles données sont utiles et utilisables, quelles données ont un impact significatif sur le système agricole décrit plus haut. Reflet du dynamisme du secteur, trop d'écosystèmes différents cohabitent, sans normes établies, amenant les agriculteurs à jongler entre plusieurs applications, bien souvent au détriment de la valeur.

Tradition oui, attentisme non

Si les changements qui se dessinent sont inéluctables et doivent amener à repenser le secteur, il n'en reste pas moins que l'agriculture n'est pas le seul fait des agriculteurs, les parties prenantes sont nombreuses (coopératives, acteurs publics, grande distribution, écoles, entreprises agroalimentaires, ...). La collaboration entre tous ces acteurs, qui passe notamment par la mise à disposition et le partage de données, l'open data, l'information des consommateurs ou encore des riverains, de formations, de co-construction ou d'innovation partagée est une des clés de la réussite. Une réussite qui dépendra essentiellement de l'engagement de chacun à faire bouger les lignes dans le respect des traditions.

Opinion personnelle.

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