L'Europe ne se fera pas contre les peuples : oui à un référendum sur le renouveau européen !

L'Europe ne se fera pas contre les peuples : oui à un référendum sur le renouveau européen !

Retrouvez le discours pour un renouveau européen que j'ai prononcé le 9 mai, Journée de l'Europe, à Berlin. Ci-dessous en vidéo et l'intégralité du texte de mon intervention.

Je plaide notamment pour un référendum sur un nouveau projet européen pour refermer la plaie de 2005, sur un nouvel élan pour le couple franco-allemand et pour la redéfinition par les 6 Etats fondateurs des objectifs de la construction européenne.

Je suis venu ici comme un ami du peuple allemand, qui a toujours cru et qui continue de croire que rien de grand ne peut se construire en Europe sans nos deux nations, France et Allemagne.

Nos rivalités passées nous rendent responsables de la paix en Europe, notre puissance commune, de sa prospérité, notre culture et notre démocratie, de la défense de ses valeurs.

Sommes-nous encore à la hauteur de ces responsabilités ? Non.

Pouvons-nous nous réjouir de la situation en Europe ? Encore moins.

Europe devrait rimer avec puissance économique, avec démocratie, avec solidarité. Europe rime avec crise, avec montée des extrêmes, avec repli sur soi.

En Pologne, en Hongrie, en République tchèque, en Finlande, mais aussi en France et en Allemagne, le populisme progresse, sous des masques différents, mais avec la même grimace de dégoût devant la construction européenne.

Le 22 mai prochain, le peuple autrichien choisira son Président. Il pourrait être issu des rangs du FPÖ. Depuis des années, ce parti a construit son succès sur le slogan : « Stoppt den EU Wahnsinn ! », « Assez avec la folie européenne ! ».

Un des plus grands écrivains autrichiens, Thomas Bernhard, prophétisait : « En Autriche, nous allons nous fondre dans une Europe qui peut-être ne prendra forme que dans un autre siècle, et nous ne serons rien. Cela ne se fera pas du jour au lendemain, mais un beau jour nous ne serons rien. Rien du tout. » 

Voilà la réalité de la situation actuelle : des nations qui veulent vivre dans une Europe qui meurt.

Et qui pour pleurer sur cette Europe ? Personne.

Et qui pour crier contre cette Europe ? Tout le monde.

Tout le monde sur les estrades, mais je pourrais ajouter aussi : personne dans les coulisses. Tout le monde pour gagner les voix des électeurs déconcertés ou en colère, mais personne quand on se retrouve au pouvoir. Alexis Tsipras en Grèce a sollicité le soutien de la zone Euro après avoir promis de la quitter, le Front National en France se déchire sur la question.

Pourquoi ?  Parce que chacun voit bien que si toute intégration européenne supplémentaire est désormais compliquée, une sortie de la construction européenne est encore plus hasardeuse.

Ce sont les termes dans lesquels se pose la question du Brexit : intégration improbable, sortie impossible. 

Nous verrons le 23 juin ce que les Britanniques décideront. Leur choix est libre. Leur choix est souverain.

Leur choix en revanche ne les dispense pas de prendre leurs responsabilités dans les défis qui rongent notre continent, en particulier sur la question des migrants et de Calais.

Leur choix ne sera jamais celui des nations qui ont lancé la construction européenne, qui lui ont donné son sens et ses objectifs, je veux dire nos deux nations, Allemagne et France.

Les Britanniques peuvent hésiter et reculer. Nous devons décider et avancer. Ils ont négocié les conditions de leur maintien, ils ne peuvent pas dicter les conditions de notre avenir européen. 

Chacun le voit : nous sommes dans une impasse européenne.

Nous devons en sortir au plus vite. En sortir, non par un nouveau rafistolage à la va vite, comme nous avons eu le tort de le faire depuis des années. Encore moins en nous précipitant dans je ne sais quel nouvel élargissement qui affaiblirait encore plus notre continent.

Ce renouveau reposera sur un nouvel élan franco-allemand.

  • Il  impliquera la redéfinition par les 6 Etats fondateurs des objectifs de la construction européenne. Une redéfinition à laquelle pourront participer tous les Etats membres qui le souhaitent clairement et sincèrement.
  • Pour ce qui concerne la France, il demandera une nouvelle consultation du peuple par référendum.

 Voilà les orientations essentielles qui seront les miennes si je suis élu Président de la République en 2017.

Comment sommes-nous tombés dans cette impasse ?

On peut avancer mille explications : la place excessive de la technostructure, la démocratie européenne qui ne trouve aucun espace où prendre la parole et rendre des comptes devant les peuples, les élargissements précipités, la crise économique qui a touché si violemment des millions de personnes en Europe.

On pourrait ajouter : notre incapacité à aller au bout de nos décisions. Sur la monnaie commune comme sur Schengen, nous faisons le plus facile et nous laissons sans réponse les questions les plus difficiles : la coordination économique de la zone euro ou le contrôle des frontières extérieures.

On peut dire enfin : le vertige fédéraliste, que provoque ce vide bruxellois où les normes et les règlements tiennent lieu de politique et de culture. Quand comprendrons-nous que le continent européen a besoin de nations fortes ? Quand comprendrons-nous que la disparition des nations entraînerait la disparition du projet européen et que leur affirmation, leur bonne coopération, le respect de leur singularité est la clé de notre projet commun ? 

Mais je voudrais avancer une explication plus décisive : la violence est de retour dans une Europe sans armes, la politique reprend ses droits contre le seul pouvoir économique auquel nous avons consacré toute notre énergie.

Les terroristes frappent à Bruxelles et à Paris. Ils prennent pour relais des réseaux islamistes qui prospèrent sur notre sol, dans nos populations. Que leur opposons-nous ? Une coopération lacunaire, le refus de toute intervention militaire dans les Etats où la menace terroriste prospère.

Des millions de réfugiés tentent au péril de leur vie de gagner notre continent. Quel visage leur offrons-nous ? Celui de la panique et de la division.

Tout cette cacophonie européenne se résume en un mot : impuissance.

Impuissance à contrôler nos frontières, impuissance à prévenir les menaces, impuissance à négocier avec la Turquie un accord équilibré sur la question des réfugiés, impuissance à contenir les ambitions de la Russie et à stabiliser notre relation avec elle.

Cette impuissance ne peut pas durer.

Cette impuissance conduira tout droit à la dislocation européenne et à la naissance de nations radicales.

Nous avons le choix.

Soit nous laissons la construction européenne continuer de dériver comme un paquebot sans cap ni capitaine, au risque de sa perte.

Cet abandon de toute ambition européenne, je le refuse.

Soit nous prenons acte que cette situation sans précédent depuis 1957 ne peut pas durer et nous nous donnons les moyens de renouveler le projet européen.

 Comment ?

La première urgence est de rétablir une France crédible dans une Europe orpheline de notre nation.

Où est la France en Europe ? Nulle part.

Quelles sont ses propositions de sortie de crise ? Aucune. Il est facile de critiquer la puissance allemande en Europe, il est plus difficile de mettre un terme à la faiblesse française.

Mon ambition est claire : je veux rétablir la crédibilité de la France en engageant dès les premiers mois du prochain quinquennat les réformes de structure devant lesquelles les gouvernements successifs de droite comme de gauche ont reculé depuis 30 ans. La réforme du marché du travail, la dégressivité des allocations chômage, la réduction du nombre des emplois publics, le passage à la retraite à 65 ans seront engagés sans délai.

La réduction de la dépense publique sera menée avec constance et détermination, en tenant compte de la double nécessité de ne pas briser la croissance et de lancer des investissements pour la Justice et la Défense.

Vous, Allemands, vous doutez de la parole de la France ? Ne doutez plus.

Croyez dans la France et dans la détermination de mes compatriotes à tirer un trait sur 30 années de gaspillages et de renoncement. Croyez dans le renouveau que je porte. 

Les objectifs de cette politique sont simples : améliorer la situation de chacun de mes compatriotes et redonner respect et puissance à la voix de la France en Europe. 

Est-ce suffisant pour réconcilier les Français avec la construction européenne ?Certainement pas.

Il existe une blessure européenne en France : la blessure du non au référendum de 2005.

A la suite de ce non, les tenants du oui ont ignoré la voix du peuple.  Ils ont poursuivi et accéléré la construction européenne en rédigeant un traité technique, le traité de Lisbonne, ratifié à une large majorité par le Parlement le 4 février 2008. 

Ce vote devait solder 2005, il a rouvert les plaies. Il reste comme une réponse technique à un problème politique, un pansement sur un séisme. 

Pour refermer la blessure de 2005, je propose par conséquent de redonner la parole au peuple souverain sur la question européenne.

Si je suis élu Président de la République en 2017, un référendum sera organisé dans le courant du quinquennat sur les modifications des traités nécessaires à de nouvelles orientations européennes.

Ce sera un référendum pour un projet, pas contre notre appartenance à la construction européenne. Ce sera un référendum tourné vers notre avenir commun, pas vers le passé. Les risques politiques de ce choix sont importants. Je les mesure.

Mais le plus grand risque est celui de la lassitude du projet européen en France, qui conduira à sa perte. En France, il faut retremper le projet européen dans le bain de la souveraineté nationale pour lui redonner sa légitimité et sa force.  

Ici, à Berlin, je veux aussi revendiquer avec force mon choix franco-allemand.

Au lendemain de chaque élection présidentielle en France, il est de bon ton de vouloir contourner la puissance allemande. Chaque nouveau pouvoir invente depuis 30 ans des alliances plus ou moins baroques pour contrer les Allemands. Un jour, ce sera la coopération avec les Britanniques. Un autre, une alliance à 3 avec Madrid et Rome. Un autre enfin, un partenariat avec les Etats méditerranéens. 

A ce jeu de triangulation, tout le monde perd, la France la première. Pour ma part, je fais résolument le choix de cette amitié franco-allemande dont la force repose sur nos différences : quand nous les surmontons, nous trouvons à 2 un compromis qui fait avancer les 28.

Nos amis allemands partagent-ils encore cette volonté de faire progresser notre relation si singulière ? Des doutes existent, nourris par exemple par le partenariat commercial toujours plus étroit avec les Etats-Unis, au détriment de la France. Ces doutes, je souhaite que les autorités allemandes les lèvent, pour que nous puissions avancer ensemble.

Dès le lendemain des élections législatives allemandes, en septembre 2017, je propose donc que nos deux gouvernements mettent en place une structure de dialogue permanente, au niveau des ministres compétents, pour apporter en 6 mois des réponses concrètes à 3 défis majeurs. 

Le premier défi est celui du contrôle des flux migratoires.

Sur ce sujet si difficile, où aucune solution immédiate ne se dégage, la chancelière Angela MERKEL a négocié avec le gouvernement turc un accord approuvé par François HOLLANDE et les autres membres européens. Vous connaissez ma position sur cet accord : je ne pense pas que promettre une adhésion à la Turquie ni que libéraliser les visas pour les ressortissants turcs soit la bonne solution.

Mais quelle solution la France a-t-elle formulée ? Pourquoi ce silence ? Pourquoi cette absence ?

Il est urgent par conséquent de retrouver la voie de la coopération entre nos deux nations pour relever le défi migratoire, qui sera sans doute le plus brûlant des 20 prochaines années. Il est urgent de regarder en face nos différences, en matière démographique et en besoins économiques, pour les surmonter.

Pour paraphraser la Chancelière Angela Merkel : « Zusammen, wir schaffen das ! » 

Relever ce défi suppose un renforcement considérable des contrôles aux frontières extérieures, une politique agressive contre les réseaux de passeurs, une redéfinition des obligations de Schengen, des règles communes pour les réfugiés.

Mais il implique également une coopération bilatérale beaucoup plus étroite avec les Etats sources, notamment en matière de développement agricole et de renforcement du droit. Ne pensons pas une seconde que nous pourrons par la seule contrainte empêcher le désespoir de millions de personnes humaines de forcer nos frontières.

Il exige enfin une réflexion sur les conditions de la bonne intégration des populations concernées. Je ne crois pas au multiculturalisme. Je crois au respect des valeurs et des principes de la Nation qui accueille. 

Le deuxième défi est celui de la sécurité.

La France est un des piliers de la sécurité européenne. Elle y consacre des ressources budgétaires importantes, que je souhaite porter de 1,6 à 2% de notre richesse nationale. Elle expose la vie de ses soldats sur les théâtres les plus dangereux, en Irak et au Mali.

Nous ne pouvons pas continuer seuls.

Nous avons besoin du soutien de nos partenaires européens, en premier lieu du soutien allemand. Vous avez participé aux opérations en Afghanistan. Votre ministre de la Défense Ursula VON DER LEYEN a pris des positions courageuses sur une éventuelle participation à des opérations extérieures. Nous comptons sur vous.

Nous devons débattre ensemble des réponses à apporter aux deux défis majeurs de sécurité que sont la réaffirmation militaire de la Russie et la menace terroriste.

Arrêtons de nous reposer sur la seule Alliance atlantique ! Elle conserve sa nécessité. Mais chacun le constate : ses marges de manœuvre sont de plus en plus faibles face aux nouvelles menaces.

Face au désengagement américain, notre sécurité européenne doit donc reposer sur un engagement renouvelé de nos deux nations, pour les opérations extérieures, comme pour le renseignement et les capacités industrielles.

Le troisième défi est celui de la zone euro.

On dit souvent que nous avons une Europe à deux vitesses. En réalité, nous avons deux Europe.

Nous avons une Europe du marché et une Europe des valeurs. Nous avons une Europe du libre-échange et une Europe de la politique économique. Nous avons une Europe à 28 et une Europe à 19.

Deux projets pour une seule Europe, cela ne peut plus tenir. Il est temps de mettre fin à la schizophrénie des origines et de faire un pas supplémentaire à 19 pour que la zone euro gagne en autonomie, affirme ses ambitions économiques et renforce sa stabilité. La zone euro ne doit pas être la zone du succès allemand et des échecs des autres membres, elle doit être la zone du succès de tous. Allemagne et France doivent travailler main dans la main à la réalisation de cette ambition. Elles ne doivent plus perdre de temps. Elles doivent accepter chacune les concessions nécessaires pour avancer. 

En France, nous devons cesser de remettre en cause une indépendance de la Banque Centrale qui la prémunit contre les aléas politiques.

En France, nous devons accepter une harmonisation budgétaire à 19, pour garantir la bonne tenue des comptes publics dans toute la zone euro. Cela veut-il dire plus de discipline de notre part dans le respect de nos engagements budgétaires ? Certainement. Cette discipline ne va pas contre la croissance et les emplois, elle en est au contraire la garantie. En Allemagne, il est indispensable de faire avancer une harmonisation fiscale qui mettra fin au dumping fiscal, contraire à nos intérêts et à nos valeurs. En Allemagne, il est nécessaire de se rallier définitivement à un gouvernement de la zone euro.

Harmonisation budgétaire et harmonisation fiscale ne sont pas des objectifs en soi : en revanche, ils sont la condition de ce gouvernement économique de la zone euro dont les responsables politiques parlent depuis des années, sans jamais avoir le courage de prendre les décisions nécessaires à sa mise en place.

Assez avec les belles paroles sans suite !  Assez avec les illusions ! Nous ne pouvons pas nous résigner à la situation actuelle, avec ses inégalités criantes entre membres de la même zone monétaire.

Nous ne sortirons la zone euro de sa dépression et nous ne retrouverons la croissance et les emplois que si nous assumons des choix de rupture, que nous ne cessons de repousser à chaque nouvelle alternance en France comme en Allemagne.

Oui, il est temps que la zone euro insuffle un esprit de conquête dans une Europe de combat.

Et les 28 ? Les 28 ont devant eux la tâche que les élargissements successifs nous ont empêché de mener à bien : définir le sens du projet européen. Les élargissements auraient dû être des étapes vers un but, ils sont devenus un but à part entière. Au point que certains préfèrent proposer de nouveaux élargissements, sans jamais préciser au service de quelle ambition. Il faut arrêter avec les élargissements. Nous devons avoir le courage de dire à la Turquie que son adhésion ne se fera pas et que sa place ne se trouve pas parmi les Européens, mais au côté des Européens.

Posons-nous plutôt la question : une Union européenne, pour quoi faire ?

A cette question, je propose que les 6 Etats fondateurs apportent leur propre réponse et présentent leurs propositions devant les 28, en les associant à leurs travaux.

Les 6 Etats qui ont signé le Traité de Rome ne peuvent pas fuir leurs responsabilités face au risque de disparition du projet européen. Car le désarroi européen actuel ne doit pas nous faire oublier les succès et les conquêtes des décennies passées : la paix dans un monde de guerre froide, la maîtrise spatiale dans un univers toujours plus vaste, la libre circulation des personnes, la protection des droits fondamentaux et la décrispation des relations entre les nations.

Qui pourrait accepter de revenir sur ces acquis ? Qui pourrait rêver de revenir à une Europe des conflits et des espaces bornés ? Les questions qui sont actuellement traitées dans les couloirs de Bruxelles, ou qui sont évacuées dans un silence assourdissant, doivent désormais être tranchées devant les peuples.

Nous devons définir les valeurs qui structurent notre ambition commune : la paix, la liberté démocratique, le respect de chaque personne.

Nous devons savoir si nous continuons à défendre le dogme de la libre concurrence absolue ou si nous voulons défendre nos intérêts économiques en mettant en place des géants industriels capables de tenir tête à Google, Amazon, Facebook ou Apple.

Nous devons préciser si nous restons les derniers tenants du libre-échange sans règles, ou si nous faisons du principe de réciprocité un préalable absolu à tout nouvel accord commercial, notamment le TAFTA.

Nous devons nous  donner les moyens de nous défendre face aux intérêts commerciaux face à la Chine et aux Etats-Unis, plutôt que de leur céder notre marché.

Nous devons trancher la question de notre puissance : sommes-nous prêts à défendre nos valeurs par les armes, à faire une évaluation lucide des menaces qui nous entourent, ou voulons-nous abandonner notre sécurité à notre allié américain, au péril de notre indépendance.

En somme, nous devons savoir si la construction européenne se donne un cap politique ou continue de tricoter des règles et des normes qui ligotent toujours plus les individus et les Etats, sans libérer notre puissance de conquête.

Ces interrogations sur les orientations européennes devront nous amener à redéfinir le fonctionnement de nos institutions : une Commission réduite et plus transparente, des élections différentes au Parlement européen avec des groupes politiques plus clairs, la suppression de la Présidence tournante sont des pistes de départ.

Ces travaux des 6 Etats fondateurs devront en définitive lever les ambiguïtés qui ont affaibli la volonté européenne depuis des années sur les trois grandes orientations majeures de tout projet collectif : les choix économiques, le cap politique, les valeurs.

Pour ma part, je veux affirmer la nécessité de la régulation du marché, contre la disparition de toute règle et la libéralisation sauvage, je veux que les nations européennes se donnent les moyens militaires, de police ou de renseignement, de protéger les citoyens, et je veux rappeler haut et fort que notre projet trouve son sens dans la défense de la valeur humaine, du droit et des libertés fondamentales.

Ces travaux devront conduire soit à des modifications des traités existants, soit à un nouveau traité à proposer aux 28.

Ce sont ces textes que je veux soumettre à référendum en France, pour que la réorientation de la construction européenne soit validée par le premier des peuples à avoir dit : notre avenir se trouve en Europe. 

Aucun avenir ne se construit sans les peuples ou dans le dos des peuples.

Aucun avenir ne se construit dans cette opacité qui est devenue la règle à Bruxelles.

Dans le brouillard actuel de la construction européenne grandit un populisme dont nous connaissons le visage mais dont nous ignorons les intentions. Notre responsabilité collective est de le dissiper au plus vite. 

Mon Europe ne cède jamais à la peur. Mon Europe a des frontières pour éviter les murs. Souvenons-nous que le Pape François nous a appelés la semaine dernière à construire des ponts et à abattre des murs. Avons-nous déjà oublié ses mots ?

Mon Europe a un destin qui ne se calcule pas dans les tableaux statistiques : mon cœur battra toujours plus pour Hamlet que pour une norme ou un règlement.

Mon Europe a des limites, elle se parcourt en marchant, comme le faisaient Erasme et Hölderlin. Mon Europe raisonne, elle ne cède pas au fanatisme religieux.

Mon Europe a le goût du détail et des singularités, elle ne connaît pas les grands espaces américains mais elle cultive chaque parcelle de son territoire, même les montagnes, même les mers. 

Tout ne se vend pas en Europe. Tout ne se négocie pas : et certainement pas la valeur infinie de chaque homme.

Mon Europe a une histoire et des origines, latine, grecque ou chrétienne. Mon Europe ne surgit pas de nulle part et elle ne se laisse pas entraîner comme un bateau ivre sur les flots de la mondialisation.

Mon Europe sait où elle va.

Mon Europe est créatrice, elle est imaginative, elle cherche et elle invente. Mon Europe est conquérante. Elle a su découvrir de nouveaux continents et des espaces inconnus. Elle a tout pour réussir dans le monde de la révolution digitale, de la mobilité croissante et de la dématérialisation dans lequel nous sommes entrés.

Mon Europe respecte la vie humaine, chaque vie humaine. Elle ne cède pas à la violence, elle ne croit pas à la force inutile. Elle combat les barbaries, parce que son histoire lui a appris que la barbarie peut grandir dans la culture et renaître sous des visages différents.

Nous ne sommes plus des Empires. Nous pouvons encore devenir un modèle de paix, de liberté et de prospérité.

Alors mesdames et messieurs les Européens, encore un effort pour affronter le monde qui vient ! Un peu de courage politique ! Un peu de clarté !

 

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CAR l'Europe appartient aux mondialistes et ne sera jamais créatrice en faveur des peuples. les peuples seront toujours créateurs envers l'Europe et soumis par le lobbyisme bancaire. Impossible de cautionner une Europe qui se fait dominer par les USA, Accepter l'Europe c'est approuvé l'UE et le traité transatlantique TAFTA se faire bouffer par les multinationales,et se faire empoisonner par des Monsantos OGM / pesticides L'Europe à Lemaire est une Europe menteuse hypocrite qui va tuer le peuple .Avant de penser et agir Europe AGISSONS POUR NOTRE PAYS LA FRANCE .Le programme à Lemaire du BLA BLA BLA pour endormir et piéger les Français

Florent B

News Editor, Reporter, Blogger

8 ans

Michaël CLAPSON La partie analyse de votre message est fort juste. Pour le reste la solution s'imposera d'elle-même dans les deux ans qui viennent. L'Europe ? Quelle Europe ? Telle est la question.

Michaël CLAPSON

Créateur de contenu UGC

8 ans

Le problème de l'Europe à mon sens c'est que personne ne veut la faire vraiment. Si on voulait faire l'Europe, nous aurions fait ce qu'il fallait pour qu'à un moment des lois européennes (celles de l'UE) passent devant celles des états, comme la lois fédérale américaine prévaut sur les lois des états. On ne se poserait pas les questions que l'on se posent encore aujourd'hui. Parce qu'il est là le problème, si on veut faire l'Europe, cela passe par perdre une partie de notre souveraineté, en terme de fiscalité, de police ou autre... Parce que l'Europe, soit on veut la faire, soit on n'en veut pas, mais on ne peut pas la faire à moitié. Le fait que de telles décisions n'aient pas été prises fragilisent l'Europe et participent à la décrédibiliser. On la remet en question parce qu'elle n'est pas faites, parce que ça prend trop de temps, parce qu'elles n'est pas prise au sérieux. Tous les pays veulent ce que l'Europe peut apporter de bien sans faire quelque concessions que ce soit. Forcément, cela ne fonctionne pas. La solution je pense va être de prendre ce genre de décision, d'avoir le courage d'abandonner une partie de notre souveraineté pour rendre l'Europe légitime. Il y aura de toutes façons encore des parties, plus ou moins populistes qui la critiqueront et qui essaieront de la déstabiliser et il n'auront pas ce pouvoir, pas plus que le FN a le pouvoir chez nous de déstabiliser notre République.

Eric CONSTANT

Consultant✔ Executive coach for effective leadership. ✔Senior HR advisor.✔Médiation

8 ans

Tout projet de changement réussi ne peut prendre appuis que sur une grande vision enracinée dans ce que la population considère comme ce qui est bien dans l'existant et une vision de ce qui pourrait être mieux. L'énergie vient de là. Pour vos projets "La réforme du marché du travail, la dégressivité des allocations chômage, la réduction du nombre des emplois publics, le passage à la retraite à 65 ans". Au lieu de les "engager sans délai" vous feriez mieux de consulter le peuple. Sans son adhésion vous n'arriverez à rien. Recentrez vous sur ce qu'est la France sans nier le passé et ses imperfections, ne vous centrez pas sur votre vision de l'Europe future. Le débat c'est la France et l'Europe et non pas l'Europe et la France.

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