Aux sources de l'envie
Il paraîtrait qu’on ne motive pas les personnes, mais que ce sont elles qui se motivent. C’est jouer sur les mots. Car nous connaissons tous des salariés épanouis professionnellement grâce à leur manager et à l’inverse d’autres tragiquement démotivés. Pour moi, motiver une personne, c’est identifier la nature de ce qui la pousse à travailler puis développer son niveau d’engagement.
Qu’est-ce qui nous fait courir ?
Pourquoi travaille-t-on ? Qu’est-ce qui met en mouvement chacun d’entre nous ? Je distingue huit motifs principaux, d’autres existent sans doute. Les trois premiers visent les apports attendus du travail :
- la nécessité (besoins primaires de Maslow) : la subsistance, la sécurité de l’emploi, les sous
- l’intérêt du travail : la maîtrise, la stimulation, l’autonomie, la création, la fierté, et aussi le développement professionnel, les perspectives de progression
- l’utilité : le sens, le service, la mission, la vocation
Cinq autres s’appuient sur des dynamiques individuelles :
- la reconnaissance : le soutien, la valorisation, les honneurs, la gloire, toute récompense qui développe l’estime de soi
- le lien social : le goût des autres, l’appartenance, l’ambiance, la qualité relationnelle
- le défi : la volonté d’entreprendre, le besoin de se dépasser, d’innover, l’aventure
- le pouvoir : l’influence, la domination, le statut, la soif du toujours plus
- le plaisir : le jeu, l’envie, la joie de participer, la saveur, la passion !
Chacun peut être motivé par un seul de ces leviers ou le plus souvent par plusieurs. Le premier objectif du manager, pour lui d’ailleurs comme pour chacun de ses collaborateurs directs, est d’identifier la nature de ces forces conscientes ou inconscientes qui déterminent les comportements de chacun. Et d’actualiser leur présence car les motivations évoluent assurément avec le temps !
Un management personnalisé et contextuel
Deuxième objectif : vous avez identifié la nature des motivations de vos collaborateurs, votre conduite managériale devra s’adapter à leur intensité.
A l’heure où la France est un des pays qui compte le plus de salariés démotivés, la responsabilité du manager est essentielle : accroître l’envie. Une personne qui a envie d’agir s’implique naturellement. Une motivation vaut dix compétences !
Ajoutez le respect, l’équilibre vie privée – vie professionnelle, les conditions de travail (c’est nul mais les locaux motivent !)… D’où l’importance d’être proche de ses collaborateurs, de prendre le temps de la relation avec chacun, de faire preuve d’entrain ! Ce n’est pas du « love management » (qui n’a jamais créé de l’efficacité), mais du « smart management » car adapté à la personne et à la situation. Pour un manager, réussir c’est faire réussir.
Chronique de Philippe Détrie publiée dans le n°1340 d'Entreprise & Carrières.
Entre curiosité, intuition et créativité, j'oscille intentionnellement entre le possible et le souhaitable.
7 ansMerci pour cet article Je pense que l'envie est le moteur et l'exemplarité du manager une nécessité
Directeur Général | DG | International | Plan stratégique | Due Diligence | Partenariat stratégiques | Succursales | Franchises | Coopératives | Création et développement des réseaux | Retail | Négociations
7 ansQuand le manager sait insuffler l'envie d'avancer, cela signifie qu'il a réussi
Coach certifié
7 ans"Le talent c'est d'avoir envie...." disait Jacques Brel,
DRH Outre Mer, SUEZ Eau France
7 ansJ aime le concept de smart management,
Talent Development - Associate Director at HEC Paris
7 ansLe "smart management", quelle belle idée ! Et pour cela il faut des managers impliqués mais aussi courageux et ouverts d esprit pour qu'ils puissent offrir à leurs collaborateurs la possibilité d'évoluer en dehors de leurs cases opérationnelles si nécessaire pour les faire grandir là où ils pourront déployer tous leurs talents !