Avant d'invoquer l'avenir, comprenons nous au présent !

Ce qui suit n'a pas grand-chose à voir avec ce sur quoi je publie habituellement, à savoir les médias, la monétisation des contenus, le marketing relationnel et de l'abonnement et son business model. Mais j'avais envie (et peut-être besoin) de le dire et surtout de le partager !

Et si avant d’évoquer, et même souvent d’invoquer, le « monde d’après », on réfléchissait à ce que nos attitudes actuelles nous apprennent sur nous-mêmes.

Il y a deux comportements, pas uniquement français mais très ancrés chez nous, qui me paraissent particulièrement préjudiciables et qui entament notre aptitude à gérer les crises et à en sortir. Ils entravent nos talents, notre créativité et notre faculté à mieux rebondir.

Ce premier comportement est celui de la critique non constructive, principe que nous avons globalement élevé au rang d’une institution ! Avez-vous remarqué que, à de très rares exceptions près, la manière de se positionner des uns et des autres, y compris dans le contexte actuel, correspond exactement aux frontières politiciennes. Je dis bien politiciennes et non pas politiques, car les prises de position me semblent correspondre beaucoup plus à la défense d’intérêts particuliers de groupements, syndicats ou partis, qu’à la recherche de véritables solutions offrant des perspectives d’avenir dans l’intérêt commun de notre société. Comment peut-on expliquer que dans une crise sanitaire et économique majeure, la seule réelle posture de ceux qui ne sont pas au pouvoir consiste, de manière systématique, à chercher l’erreur, l’injonction contradictoire, la comparaison défavorable ? Lorsqu’il n’existe pas de réponse clairement satisfaisante, il est tellement plus simple d’attiser les rancœurs, de souffler sur le braise, de jouer sur les peurs… Peu importe l’intérêt collectif bien entendu, pourvu que l’on ressorte moins fragilisé que son voisin ou que son adversaire de la période !

Il y a une autre caractéristique, qui relève un peu de la même tournure d’esprit et que je trouve déplorable parce que très nuisible. Il s’agit du comportement corporatiste qui nous a déjà fait bien du tort historiquement. Il s’agit de cette recherche permanente de la préservation des avantages acquis par les uns et les autres. Bien entendu, cela est toujours présenté et justifié à l’aide de grands principes et d’intérêt prétendument collectif. Ce n’est, en effet, pas nouveau, mais nous n’avons pas appris. Il y a bien longtemps, la France a ainsi perdu une grande partie de ses compétences en industrie chimique du fait des premiers acteurs, évidemment talentueux, qui avaient réussi, à force de jeux d’influence, à défendre leur position en fermant l’accès au marché à de nouveaux acteurs. La seule véritable conséquence a été de faire partir outre-Rhin les compétences du secteur qui ne pouvaient plus développer leurs talents côté français. C’est en grande partie ce qui a permis à la puissance industrielle chimique allemande de se développer, avec des expertises françaises, et de nous supplanter dans ce domaine. Les comportements actuels de certains laboratoires, qui ont pour effet d’entraver la production des tests Covid-19, ne relèvent pas d’autres mécanismes.

Et si nous arrêtions d’avoir peur, de penser et d’agir comme si interdire aux autres de se développer, permettait de croître soi-même.

Par ailleurs, et au-delà de ce petit coup de gueule, sur mon sujet de prédilection...

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Jean-François Hattier - Développement des entreprises par l'abonnement, le membership et la monétisation des contenus. Stratégie Médias.