Avec une dette cumulée de 2624 milliards de FCFA en 2017, les entreprises publiques fragilisent l’équilibre budgétaire du Cameroun.

La dette des entreprises publiques au Cameroun constitue un point de fragilité pour les efforts de consolidation du tissu économique, apprend-on d’une analyse du profil pays de l’Agence de notation Moody’s, datée du 10 octobre 2019, en dépit des efforts entrepris par les autorités camerounaises dans le cadre du programme économique et financier mis en œuvre en collaboration avec le Fonds monétaire internationale (FMI).

Dans son document qui s’appuie sur des indicateurs de 2016, Moody’s affirme que la dette de ces entités (excepté la Société nationale de raffinage [Sonara]), dont plusieurs connaissaient des soucis financiers, représente environ 8,2% du produit intérieur brut (PIB) de cette année-là. Mais selon des données collectées par l’Agence Ecofin dans des documents gouvernementaux, ce ratio atteint les 13,5% du PIB du pays à la fin de l’année 2017, dette de la Sonara incluse.

En effet, évaluant le volume de l’assistance à apporter aux entreprises publiques en 2019, le gouvernement camerounais chiffre la dette globale des 37 entreprises publiques ou à capitaux publics à plus de 2624,4 milliards FCFA (environ 4,7 milliards $) en 2017, pour un produit intérieur brut estimé à 34,8 milliards $ au cours du dollar américain à la fin de cette année-là.

Le problème de défaut de performance de l’entreprise publique camerounaise trouve son fondement dans le déficit criard en management stratégique et opérationnel, tourné vers la recherche effective de sa rentabilité.

La prise des participations des professionnels du private equity (capitaux-investissements) dans ces entreprises publiques est donc à plus d’un titre cruciale, car à la fois matérielle (renforcement de la structure des capitaux sociaux des entreprises) et immatérielle (mise à la disposition de l’entreprise leur savoir-faire et carnet d’adresse), leur présence permet de suivre la gestion desdites entreprise au quotidien et de s’assurer de leur rentabilité optimale.

Pour rendre cela opérationnel, la meilleure option en l’état actuel de notre économie consiste à réduire l’engagement de l’Etat du Cameroun dans ces sociétés publiques par l’entrée des capitaux-investisseurs locaux dans les capitaux sociaux desdites sociétés. Cette opération peut être menée via le mécanisme juridique d’Obligations Remboursables en Action (ORA), souscrites par les capitaux-investisseurs locaux par l’entremise de la BVMAC (Bourse des Valeurs Mobilières d’Afrique Centrale).

 

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