Beauvau de la sécurité Table ronde sur le contrôle interne Intervention de Brigitte JULLIEN
Le contrôle des agents et du bon fonctionnement des services garantit au citoyen un service public de la sécurité soucieux d’efficacité, tout en étant respectueux des règles déontologiques et des libertés. C'est une activité indispensable devant contribuer à consolider le lien de confiance de la population dans sa police et ainsi renforcer sa légitimité.
Le premier contrôle sur l’activité quotidienne des agents doit être exercé par la hiérarchie. Les directions de police et l’#IGPN exercent un contrôle de second niveau pour les affaires les plus sensibles. L’IGPN ne traite à ce titre qu’une partie marginale des affaires mettant en cause des agents de la PN. Si l’IGPN n’en a pas l’exclusivité, elle en a la responsabilité, puisqu’elle exerce le contrôle des directions et services de la #DGPN et de la PP. En ce sens, elle est la première à devoir répondre à l’exigence de transparence de l’action de la PN et du contrôle qui en est fait.
Depuis 2012, l’IGPN s’est profondément réformée et a créé des outils au nom de la transparence et de l’obligation de rendre compte : le TSUA (traitement du suivi de l’usage des armes) et le RBD (recensement des particuliers blessés ou décédés à l’occasion d’une mission de police). Ces deux outils dont les résultats sont présentés dans le rapport annuel font l’objet d’analyse et remis aux directions d’emploi. Ils peuvent encore faire l'objet d'amélioration dans le détail des informations qu'ils fournissent. L’IGPN a ouvert largement son service à des personnalités extérieures : magistrat de l’ordre administratif, contractuels professionnels du management ; et, depuis début 2021, l’ancien directeur de l’observatoire national de la délinquance et des réponses pénales. Nous réfléchissons à intégrer des personnels extérieurs à la police nationale (juristes par exemple), pour qu’ils participent au traitement des enquêtes administratives pré-disciplinaires.
L’une des pièces maîtresse de la réforme de 2013 est la création de la PFS (plate-forme de signalement) ouverte au public, symbole de la mise en œuvre d’un contrôle qualité du service public de la PN. 5420 signalements y ont été déposés en 2020 (soit une augmentation de 13 %). Nous devons poursuivre nos efforts sur la communication des suites données à ces signalements.
L’IGPN publie et présente son rapport annuel à la presse depuis 2012. Ce rapport relate l’activité de l’IGPN, mais ne reflète pas l’exhaustivité de l’action des services de police dans le domaine de la déontologie. Il devrait être complété par un rapport annuel spécifique sur le contrôle de la déontologie de la police nationale. Cela permettrait de présenter l'ensemble des manquements relevés et les suites disciplinaires et judiciaires données et d’en tirer des conséquences pour une amélioration du fonctionnement des services et des pratiques professionnelles des agents.
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Je réunirai prochainement le CEDPN (comité d’évaluation de la déontologie de la police nationale). Il est composé de personnalités extérieures, de magistrats, d’experts, d’avocat, de journalistes et de policiers et deviendra un véritable espace d’échanges et de réflexion sur les pratiques policières et sur l’évolution des doctrines d’emploi.
Nous avons conscience que l’attente de transparence est forte et légitime, nous devons certainement le faire plus et mieux, notamment en termes de communication, de redevabilité du chef de l’IGPN et d’ouverture.
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