« Bienveillance », quelles connotations ? [Calendrier de l’Avant]

A quoi vous font penser chacun de ces mots : bienveillance, révolution, guide spirituel, politique, respect, collaboration, résistance, développement durable ?

Cet article est le vingt-et-unième de la série « Le calendrier de l’Avant ». Tous les jours jusqu’à Noël, je publierai un article sur mon passé : mes apprentissages, mes choix, mes passions, mes évolutions.

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Certains mots de la langue sont connotés par notre histoire, notre culture, notre inconscient collectif. Les gilets jaunes, objets initialement assez communs, impliquent une toute autre signification en France depuis quelques semaines. Que veut dire aujourd’hui le « Cordialement » que l’on trouve en signature d’email ? De manière cordiale, chaleureuse, de tout son cœur ?

Lors de mes rencontres professionnelles, j’ai croisé des animateurs de groupes qui prônaient la bienveillance et la convivialité et d’autres qui incarnaient ces valeurs humaines sans avoir à les nommer. Parmi les nombreuses définitions de la bienveillance, on trouve « disposition particulièrement favorable à l'égard de quelqu'un » (ou par extension : à l’égard de l’humanité). Ce terme, très à la mode, me semble pourtant galvaudé.

Quand on prononce le mot « bienveillance » dans un contexte professionnel, cela peut faire sourire, un peu comme quand on parlait de recycler ses déchets dans les années 1990 alors que l’Allemagne avait déjà engagé le processus, en particulier dans les mentalités. Vivons-nous une situation similaire avec la bienveillance aujourd’hui, en comparaison aux pays d’Europe du nord ou au Canada ? Combien d’années faudra-t-il pour que les entreprises intègrent que l’on peut être bienveillant et performant. L’un n’empêche pas l’autre, au contraire !

Bienveillant ne veut pas dire complaisant. Un manager bienveillant peut annoncer une nouvelle difficile (une baisse de budget, un gel des augmentations, voire un licenciement) avec bienveillance : en respectant le salarié, en le considérant comme une personne et en l’accompagnant au mieux durant cette phase difficile. Beaucoup l’ont compris : « Traite les autres comme tu voudrais être traité ». Finis les entourloupes, la langue de bois ou le tyrannisme statutaire. Place à la transparence, à la communication, au courage et à l’humain…

D’autres mots sont chargés de connotations négatives. Combien de fois j’ai pu lire une expression de dédain quand j’annonçais mon métier : coach professionnel. (« Allez, encore un coach! ») On m’a même conseillé de me présenter comme « consultant » (ça fait plus sérieux). L’appellation « coach » n’est toujours pas cadrée légalement et tout le monde peut s’autoproclamer « coach », ce qui nuit à la profession. Pourtant, comme beaucoup de confrères, nous avons suivi des formations sérieuses et au-delà du code déontologique, nous suivons en continu des formations, une supervision et une thérapie. Nous avons conscience des enjeux quand il s’agit d’accompagner des êtres humains, souvent en situation de fragilité. La bienveillance consiste justement à prendre un maximum de précautions pour créer les « dispositions favorables » pour l’autre.

Dirigeant, manager, salarié, agent, coach, ou tout autre professionnel : même combat ! La bienveillance, sincère mais pas démago, est un levier de performance, individuelle et collective, j’en suis certain !

Et pour vous, quels sont les mots qui vous semblent les plus connotés ?

N’hésitez pas à commenter et aimer cet article s’il vous a plu.