BOURSE DES VALEURS MOBILIERES D’AFRIQUE CENTRALE : a-t-on mis la charrue avant les bœufs ?

BOURSE DES VALEURS MOBILIERES D’AFRIQUE CENTRALE : a-t-on mis la charrue avant les bœufs ?

  Au haut plus haut d’une croissance économique discontinue dans la CEMAC entre 2006 et 2015, les gouvernements ont décidé de mettre en application le projet de création d’une Bourse en Afrique centrale, projet initiée en 2003 avec pour siège Libreville. Seulement, la réalité est cinglante : La BVMAC ne fonctionne toujours pas. Ou mieux elle n’arrive toujours pas à atteindre les objectifs assignés. A l’origine, la BVMAC a pour mission de :

 

Ø Organiser et animer le marché financier régional

Ø Favoriser le financement des entreprises et des états

Ø Financer les grands travaux et Infrastructures transrégionaux

Ø Promouvoir le marché Financier et développer la culture boursière

Ø Soutenir l’intégration Régionale, la Croissance et le Développement économique.

Un seul point a pu être atteint jusqu’à ce jour avec efficacité, en l’occurrence l’organisation du marché financier régional (La CEMAC a su se doter d’outils de contrôles et de régulation). Pour le reste un tableau sombre se dresse. 7 points auraient dû être des préalables a la mise en place d’un tel projet.

1)     Une Bourse oui, mais pour quelles entreprises ?

2)     Quel est le niveau de circulation des biens et des personnes dans la sous-région ?

3)     Pourquoi les Obligations émises par les états attirent très peu d’épargnants ? Que redoutent-ils ? Quelles garanties ?

4)     Une bourse pour quel marché communautaire ? Faut-il intégrer la RDC et l’Angola ?

5)     Aller dans ce cas vers une monnaie commune oui ou non en intégrant ces deux pays ?

6)     Faut-il baisser les couts d’introduction en bourse ? Si oui, quel serait l’intérêt des entreprises d’être cotées en bourse ? (Il faut présenter les avantages)

7)     Avons-nous a ce stade besoin d’une bourse ?

 

Le DEBAT RESTE OUVERT

 

Néanmoins, nul ne peut et ne veut investir à perte. Dans cet ordre d’idée, le manque de réactivité des épargnants sur les opérations d’achats d’obligations[1] est du au fait que les Etats n’arrivent pas rassurer ces derniers sur leurs retours sur investissements. Cela est souvent du au fait que « l’Etat » a en Afrique centrale mauvaise presse dans la gestion et la réalisation de projets structurants, et que donc on ne sait que très peu si par exemple la route ou le port sera réellement construit dans les normes et quelles sont les entreprises qui s’occuperont de la concession de ces infrastructures. La concession a pour avantage de garantir de réels retours sur investissements à toutes les parties.

 

En somme, le seul moyen pour la CEMAC de s’en sortir est de quitter le tout politique vers un tout économique. C.-à-d., prendre des décisions sur des bases qualitatives plutôt que de les asseoir sur des considérations de simple leadership.

MOKOKO VAN THEOPHANE ANICET


[1] Obligation : simplement un prêt qui fait de vous un créancier de l’entreprise ou de l’Etat



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