Camille Etienne :"On doit flipper!" La peur invente le nouveau monde
« L’activiste Camille Etienne. Le climat n’est pas que l’affaire de ma génération ». La jeune femme que des journalistes ont baptisé la « Greta Thunberg française» ou la « Greta Thunberg savoyarde » est à la une du magazine culturel Télérama dans son édition du 22 au 28 avril 2023. Sa photo de profil illustre également la page 3 qui lance l’entretien de trois pages.
La titulaire d’une licence de philosophie, d’un Erasmus en agroforesterie obtenu en Finlande et d’un master en économie à Sciences po Paris a réalisé avec Solal Moisan, ami et réalisateur, et Jade Vergnes, danseuse et photographe, une série-web en quatre épisodes de 17 minutes tournée en Islande, en Belgique et en Savoie titrée Pourquoi on se bat diffusée gratuitement depuis avril sur la plateforme TV5MONDEplus. Son livre Pour un soulèvement écologique paraît le 19 mai. (160 pages. 18 euros. Éditions Seuil).
Camille Etienne est présentée comme « une fille de la montagne, la tête bien faite et les pieds sur terre, elle court le monde pour le sauver. Un livre, un documentaire…A Bientôt 25 ans, elle n’a qu’une ambition : convaincre ».
« La tornade » selon les mots de Télérama est consciente de ses responsabilités. Extraits.
- « J’ai la chance qu’on me laisse une place dans l’espace public, je me sens une responsabilité pour porter des sujets dont on ne parle pas".
Camille Etienne est effectivement très active dans les médias depuis 2019. Membre du collectif "On est prêt", elle apparaît au festival de Cannes le vendredi 17 mai 2019 aux côtés de Cyril Dion, militant pour le climat, écrivain et réalisateur à succès du documentaire Demain co-réalisé en 2015 avec l’actrice Mélanie Laurent, qui présente la tribune "Résister et créer". Le texte écrit par Cyril Dion est signé par 200 personnalités du septième art dont Marion Cotillard, Mélanie Laurent, Lea Seydoux, Pierre Niney, Yann Arthus-Bertrand. Il appelle le monde du cinéma " à agir pour le vivant".
Le titre « Résister et Créer » est inspiré de la dernière phrase «Créer, c’est résister, Résister, c’est créer » de l’Appel aux jeunes générations lancé le 8 mars 2004 lors de la commémoration du 60 ème anniversaire du programme du Conseil national de la Résistance (CNR) par 13 résistants dont Lucie Aubrac, Raymond Aubrac, Henri Bartoli, Daniel Cordier, Georges Séguy, Germaine Tillion, Stéphane Hessel qui a publié en octobre 2010 le manifeste d'une trentaine de pages Indignez-vous! vendu à plus de 4 millions d'exemplaires dans une quarantaine de pays. "L'Appel aux jeunes générations" a été rédigé à l’initiative du mouvement altermondialiste Attac.
Le magazine Vanity Fair a "nominé" Camille Etienne dans son classement des « 50 françaises les plus influentes en 2020 ». Teknikart la sélectionne dans son numéro de décembre 2022-janvier 2023 publié le 20 décembre 2022 comme l’une des « 100 personnalités qui peuvent sauver 2023. ». La jeune activiste est numéro un du classement. Son nom est en une. Sa photo pleine page ouvre le dossier.
Des portraits et des entretiens sont également parus dans National Geographic, Le Monde, Elle, Le Figaro Madame, Paris-Match, Midi Libre.
La jeune diplômée participe régulièrement à des émissions de télévision et de radio : France 24, C ce soir sur France 5, C’est à vous, Canal +, Quotidien avec Yann Barthès sur TMC (groupe TF1). Elle a été récemment invitée par Daphné Roulier dans son émission sur LCP.
Elle a participé en août 2020 à l’université d’été du Medef et à un événement organisé début décembre 2021 par Bpifrance, " la banque des entrepreneurs".
La jeune savoyarde est très active sur les réseaux sociaux qui lui ont permis de connaître une certaine notoriété. Sa vidéo Réveillons-nous ! réalisée avec Solal Moisan a dépassé les 15 millions de vues. Elle a été traduite en espagnol, en anglais, en allemand, en portugais.
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Camille Etienne a tourné avec Solal Moisan Glacier, "une performance musicale et politique" qui dénonce la fonte des glaces. Le film sorti en décembre 2022 met en scène un orchestre de 35 musiciens au pied d’un glacier en Savoie. La jeune activiste a présenté sa série-web Pourquoi on se bat lors du festival Cinema for Change qui s’est déroulé à Paris au Grand Rex du 11 au 16 avril 2023. Cette manifestation se présente comme un festival « international, humain et inspirant » dont l’objectif est de « divertir en éveillant les consciences » en présentant des courts et longs métrages « partageant les valeurs des Objectifs de Développement Durable » et « en accompagnant les films avec des débats citoyens »
- Engagée dans des luttes contre le projet pétrolier de TotalEnergies en Ouganda, la jeune militante défend tous « les modes d’action » des luttes écologiques. Elle justifie l’emploi de la peur «pour changer le monde».
« Aujourd’hui, sur les plateaux télé, on me répète : « s’il vous plaît, ne faites pas trop peur ». C’est d’une indécence totale ! On doit flipper au contraire ! C’est à l’image de nos sociétés modernes, patriarcales qui ont évacué la peur et la vulnérabilité. Sans peur, on n’évite pas le danger. C’est important de reconnaître que les chiffres de l’augmentation des émissions de CO2, des températures nous traversent le corps. La peur doit absolument exister dans le débat public sans quoi on la relègue dans l’intimité ».
Quelle curieuse manière d’inventer l’avenir alors que le monde est entré dans une période de dangers difficilement prévisibles. La guerre fait rage à trois heures d’avion de Paris en Ukraine. La Chine veut s'emparer de Taiwan. L’Europe, la Chine et les Etats-Unis affrontent des difficultés économiques. Le réchauffement climatique menace des pays et des centaines de millions de personnes. Quelle étrange idée de parier sur la peur alors que celle-ci est tapie dans la vie des hommes et des femmes. La planète a été paralysée pendant plus de trois ans par une épidémie de Covid-19 qui a fait "au moins 20 millions de morts" selon le directeur général de ll'OMS.
Quelle étonnante méthode pour convaincre les peuples car « de toutes les passions, la peur est celle qui affaiblit le plus le jugement », observe le cardinal de Retz (1613-1679) dans ses Mémoires.
La jeune influenceuse de l’écologie s’inspire-t-elle de l’Église catholique qui a menacé les masses de l’enfer pendant plusieurs siècles afin de les convertir comme l’a analysé l’historien Jean Delumeau dans ses ouvrages La Peur en Occident et Le Péché et la peur traduits en plusieurs langues ?
Pense-t-elle être la prédicatrice dont les sermons éclairent ses contemporains ? Croit-elle que les Français doivent éprouver les peurs comme nos ancêtres du Moyen Âge qui craignaient la peste, la colère des océans, la fin du monde ?
Est-elle convaincue que la crainte permanente et la culpabilité sont les moyens les plus efficaces pour réussir la révolution écologique et pour convaincre les femmes et les hommes de choisir un nouveau mode de vie sur la planète qui remet en cause les manières de travailler, de penser, de se former, de se distraire?
Que dirait-on – ce « on » prisé par Camille Etienne- si des dirigeant politiques, des chefs d’entreprise, des entraîneurs sportifs, des enseignant utilisaient la peur pour faire avancer leurs projets, leurs idées et leurs engagements ? N’est-ce pas faire appel aux méthodes le plus usées de l’ancien monde ?
Tout en constatant que 74% des jeunes français de 16 à 25 ans "jugent l'avenir effrayant et son éco-anxieux face au futur" selon un sondage réalisé pour l'ONG Avaaz auprès de 10 000 jeunes dans dix pays publiée en septembre 2021, le paléoclimatologue Jean Jouzel, commissaire scientifique de la nouvelle exposition permanente Urgence climatique de la Cité des sciences et de l'industrie à Paris qui a ouvert ses portes le 16 mai, préfère, lui, une approche pédagogique. "Dans les années 1990, j'avais coutume de dire que la décennie 2020 serait cruciale pour contenir les dérèglements climatiques. Nous y sommes à présent. Et notre rythme d'émission de gaz à effet de serre d'ici à 2030 reste deux fois trop rapide pour nous donner une chance de limiter le réchauffement à 1,5 °C, ou au pire à 2 °C d'ici à la fin du siècle. Chaque dixième de degré compte, et c'est donc maintenant que cela se joue.
Pour les générations futures, il faut s'éloigner le moins possible d'un réchauffement de 1,5 °C. Chacun, par son comportement, pourra contribuer à cette stabilisation des émissions. Mais ce pari ne pourra pas être gagné sans la contribution de l'État, des collectivités locales, de l'industrie, des secteurs de l'énergie, du bâtiment et de l'agriculture, notamment. C'est ce que les commissaires de l'exposition ont choisi de montrer. Nous n'avons pas souhaité culpabiliser les visiteurs, mais leur faire prendre conscience que la transition écologique est l'affaire de tous... Il y a urgence, mais il y a des solutions. Elles doivent être mises en place le plus tôt possible! Les scénarios présentent les changements profonds de la société et montrent que la clé du futur ne pourra pas venir uniquement de la technologie", explique le scientifique à la réputation mondiale, lauréat de la médaille d'or du CNRS, membre de l'académie des sciences, vice-président du Groupement d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) de 2002 à 2015 dans un entretien accordé le 15 mai au Figaro.
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