Casser les tabous en entreprise

La diversité, c’est un concept très théorique. Alors quand Kévin Drion, DRH chez Thalès, me sollicite pour faire vivre une expérience inédite aux managers de Thalès sur ce sujet, je me gratte la tête.

Après plusieurs échanges avec lui et un manager du site de Châtellerault, on arrive à créer une journée très scénographiée. On touche presque à l’orfèvrerie de la mise en scène tant on a préparé le cheminement de la pensée et l’orchestration des différents temps forts. 

 Dans nos têtes, tout semblait bien minuté, reste à le tester en vrai.

Retour d’expérience en 7 interjections de la journée où, directeurs de la finance, ingénieurs ou encore responsable des ressources humaines ont testé un atelier d’un nouveau GENRE.

Pour embarquer notre auditoire, rien de de tel que d’expliquer le POURQUOI.

C’est l'objet de notre stand numéro 1, à base de pancartes pour matérialiser les mots. La diversité favorise l’innovation ! Pour un groupe technologique comme Thalès c’est clé. Dire pourquoi avec quelques viennoiseries, une galette et un café, c’est réveiller le groupe en douceur. 

Pour favoriser l’ouverture, rien de tel que les jeux sociaux ! Les exercices d’improvisation regorgent d’« energizers », c’est-à-dire de mise en énergie, elles permettent de libérer le corps et de rester attentif toute une journée. Nos managers sont un peu surpris, mais ils comprennent vite le bénéfice : ils lancent les onomatopées libératoires à tour de rôle en s’amusant. Aucun bâillement recensé durant l’atelier, il durait pourtant 8h avec un socle théorique costaud. 

Pour donner la parole aux managers, rien de mieux que de parler des situations déjà vécues. L’un raconte un cas de diversité mal managée, tandis que l’autre évoque une personne dans son équipe qui restait très évasive sur sa vie privée... Autant d’exemples qui illustrent très bien notre propos. L’occasion rêvée de passer au plat de résistance : les stéréotypes, les préjugés ou les prophéties auto-réalisatrices.

Entendre dire homosexuel en entreprise, c’est presque incongru. On ne l’entend pas si souvent, ce mot, presque comme une interdiction. Alors, le 8 janvier, on a osé en parler et on a même prononcé le mot laïcité, inclusion ou assimilation. Et bien ça passe quand on le fait dans un climat de confiance. Cela libère la parole et nous emmène vers des questions des managers :

A quel moment intervenir ?

Qu’est-ce qui est répréhensible par la loi ?

Mais comment l’interdire de s’exprimer ? 

L’exclamation intérieure produit aussi un effet extérieur. Cela donne un visage subitement éclairé. Lors de notre atelier, j’ai vu de nombreux déclics. Quand on nomme un mécanisme de pensée, une situation ou phénomène déjà vécu. On fait mouche.

«  Ah ! Un préjugé peut aussi être positif. Quand, je pense qu’une femme est nécessairement mieux organisée qu’un homme par exemple ». 

Le 8 janvier, on a ri aussi. L’humour est un puissant vecteur de communication, on le sait tous. Alors pourquoi ne pas s’en servir ? On a projeté des vidéos sur le conformisme et ça fait mouche. Les managers ont ri, ce rire libérateur qui permet de se moquer de soi, de faire un pas de côté pour mieux décrypter nos comportements. Accepter que l’on a des préjugés, c’est se permettre de les dépasser. 

Et pour terminer, je dis Ouf ! J’avoue que pour moi, plutôt formé à l’école « Never complain, never explain », ce n’est pas évident de parler de certains sujets sensibles.

Le faux pas est toujours possible. Dépasser ses propres peurs, c’est d’autant plus facile quand c’est au service des autres.

Vous aussi, vous pouvez créer votre formation sur mesure.