C'est quoi les thérapies brèves plurielles?
C’est la question que j’ai posée au Dr Doutrelugne qui a développé le modèle en s'appuyant sur l'expérience de nombreux thérapeutes "hors du commun". Son objectif : soulager la souffrance du patient le plus rapidement, le plus complètement, le plus durablement possible de la façon la moins envahissante qui soit.
Quand le bon sens ne marche pas...
Illustrée par un schéma d’intervention stratégique, l'approche des Thérapies brèves plurielles trouve ses bases dans la thérapie brève systémique issue du MRI Mental Research Institute de l’Ecole de Palo Alto (Californie USA). Celle-ci est centrée sur le problème récurrent du patient. Un problème que le patient a vainement cherché à résoudre par des tentatives de solution, qui, visiblement ont échoué, puisqu’il consulte encore. Pour l’Ecole de Palo Alto, il y a donc une erreur logique, un paradoxe. Une intervention contre-paradoxale permet d’en sortir. Si le modèle part de la définition du problème, il n’y a pas de définition de l’objectif avec le patient, pas de recherche de ce qui « marche déjà bien », pas d’appui sur ses ressources existantes.
Activer les ressources inconscientes
Au fil de ses lectures et rencontres, le Dr Doutrelugne s’intéresse au travail de Milton Erickson, psychiatre américain décrit comme le père des thérapies stratégiques et de l’hypnose thérapeutique moderne, et qui a beaucoup collaboré avec l’Ecole de Palo Alto. Il lui apparaît évident d'intégrer les deux modèles dans ses consultations, le premier agissant plus sur « le conscient », le second sur « l’inconscient », pour amener le patient à travailler à ces deux niveaux alternativement.
Faire plus de ce qui marche déjà
Plus tard, le Dr Doutrelugne découvre la Thérapie Orientée Solution développée par S. De Shazer, laquelle s’attache moins au problème du patient qu’à ce qu’il fait déjà bien. Ces moments illustrent les ressources dont il dispose et qu’il active déjà. Le questionnement est centré sur tout ce qu’il a fait pour y arriver. En y répondant, le patient se fait des compliments à lui-même qui améliorent son estime de lui par lui. L’objectif va être travaillé avec le patient sur base de critères logiques et partagé hypnotiquement par une projection dans le futur où le patient vit son objectif atteint.
Externaliser le problème
Ensuite, sous l’impulsion de Julien Betbèze, le Dr Doutrelugne prend connaissance du travail de M. White, sur la Thérapie narrative. Le problème y est perçu comme distinct de la personne. Au départ de cinq « cartes narratives », le patient est amené à déconstruire l’histoire dominante qui le fait souffrir pour en construire une nouvelle, conforme à ses intentions et ses valeurs, et qui lui permette de se percevoir comme capable de sortir de sa situation problématique.
Vivre une expérience correctrice émotionnelle
Enfin, le Dr Doutrelugne s’intéresse à l’EMDR, où il retrouve l’utilisation des Mouvements Alternatifs présents dans l’hypnose ancienne (métronome, pendule…). Un modèle certes efficace mais limité au travail du traumatisme. En collaboration avec Isabelle Barrois et Vera Likaj, il décide le combiner aux outils systémiques, hypnotiques, solutionnistes et narratifs pour aboutir à une symbiose plus efficace , avec moins d’effets secondaires et des indications beaucoup plus larges: les Mouvements alternatifs pluriels - MAP. En quatre phrases seulement, le patient travaille sur un mode hypnotique particulièrement rapide qui lui permet de se ré-associer.
Cinq modèles, une stratégie.
Aujourd'hui, intégrés dans une vision stratégique, du problème à l’objectif, les 5 modèles n'en forment plus qu'un seul qui permet de travailler ce qui est amené par le patient à partir de ses erreurs logiques, son objectif, ses ressources, ses intentions, ses valeurs. Le tout simultanément, sur un mode conscient et inconscient.
Envie de vous former ?
Le modèle des thérapies brèves plurielles est enseigné à l'Espace du Possible. www.espacedupossible.pro