Chercher du travail, c'est déjà du travail !

Tout le monde a entendu parler des douze travaux d’Hercule. J’aurais tendance à en ajouter un treizième : la recherche d’emploi. Car chercher du travail, c’est déjà du travail.

C’est une tâche souvent longue, compliquée et où la frustration n’est pas absente. Le chômage, véritable épisode traumatique de la vie, est la cause de multiples dégâts collatéraux : rupture d’équilibre de la cellule familiale censée jouer un rôle protecteur, sentiment de dévalorisation voire d’invisibilité, basculement vers la résignation, isolement, repli sur soi et perte de confiance. Si la recherche d’emploi nécessite une très bonne organisation, elle doit être jumelée à un soutien psychologique efficace. Bien sûr, l’environnement familial, quand il est présent, constitue le premier cercle, le premier réseau. Révélateur social de notre époque, les repas de famille d’antan se sont raréfiés. Leur rituel, souvent obligé et ennuyeux, était néanmoins propice aux discussions, aux échanges fructueux, aux « pistons » ou aux « recommandations ». Aujourd’hui, sous le règne du rapide, de l’éphémère, du choisi, dans les familles dispersées ou éclatées, les rencontres sont plus espacées, plus courtes, peut-être parce qu’on ne veut plus passer des heures avec des quasi-inconnus qui ne vivent pas comme vous, et qui semblent considérer le chômage comme une maladie contagieuse.

On peut aussi être entouré, et avoir, quand même, ce sentiment de malaise d’être parmi les autres avec un « statut inférieur ». Même les proches font partie des gens qui savent déstabiliser très involontairement. Font-ils preuve de toute l’objectivité nécessaire pour être un appui efficient ? Quel est celui ou celle des filleul (e)s qui n’a jamais entendu, comme pour devoir rendre des comptes : « Où en es-tu de ta recherche ? Quels contacts aujourd’hui ? As-tu décroché un rendez-vous ? C’est quand même surprenant avec l’expérience et les diplômes que tu possèdes ! ». Répondez-leur que vous cherchez bien du travail et que vous leur ferez signe quand vous l’aurez trouvé.

C’est dans ces moments particuliers que se justifie le rôle des bénévoles AJR, toujours dans la compréhension, jamais dans le jugement. Les nombreux remerciements que nous recevons soulignent que le soutien moral reçu durant l’accompagnement a aidé à rebondir mieux et plus vite. Jamais notre société n’a autant parlé de bienveillance, de positivité, mais nous savons d’expérience qu’un encouragement efficace doit, d’abord, atteindre le cœur avant d’atteindre la tête.

Jean-Louis SARAUDY, président de l'association AJR

Edito du numéro d'octobre 2018 de "RESEAU" , le mensuel de l'AJR

Retrouver l'intégralité du numéro : http://assoajr.fr/wp-content/uploads/2018/10/RESEAU-OCTOBRE-2018.pdf

Christelle LE MOAL

Gestionnaire Administration des Ventes chez DRI.fr

6 ans

C'est même un travail à plein temps... Il est très important d'avoir quelqu'un de proche avec qui partager . Personnellement j'ai beaucoup de mal avec cette question anxiogène :"Tu as des pistes ???"

Philip Anderson

Conseil en évolution professionnelle/personnelle - gestion de carrière, emploi. Conseil en stratégie commerciale : aider des PME familiales indépendantes en franchise ou non, à se développer et à pérenniser leur affaire.

6 ans

(Suite à mon commentaire précédent). Vous écrivez « Qui n’a jamais entendu, comme pour devoir rendre des comptes : « Où en es-tu de ta recherche ? Quels contacts aujourd’hui ? As-tu décroché un rendez-vous ? C’est quand même surprenant avec l’expérience et les diplômes que tu possèdes ! » La solution pour avoir la « paix » (surtout si on habite chez ses parents) : - se montrer coopératif en posant retournant une question : « Que me conseilles-tu ? Je prends toutes les bonnes idées ! » (créez l’étonnement suite à cette attitude positive avec le sourire) - noter toutes les idées en demandant « pourquoi cette suggestion ?» et « comment faire ? », sans argumenter, ni contester. Noter seulement. - récapituler les idées et faire valider et préciser « Bien, je vous remercie, je vais y réfléchir et vous tiens au courant » puis en parler avec son accompagnateur AJR pour voir ce qui est exploitable en plus des préconisations de AJR. - dès que possible, informer ses parents ou amis de ce que avez mis en œuvre. Et vous verrez en cas de succès parents et amis vous dire « Tu vois, je te l’avais bien dit ! » même si l’idée vient de vous et de AJR. Vous aurez eu la paix pendant tout ce temps !

Philip Anderson

Conseil en évolution professionnelle/personnelle - gestion de carrière, emploi. Conseil en stratégie commerciale : aider des PME familiales indépendantes en franchise ou non, à se développer et à pérenniser leur affaire.

6 ans

Très bon article, précis et complet. J’ajoute quelques idées ou précisions suivantes : - Aide-mémoire pour développer son réseau. 4 cercles F.A.S.T. : Famille (1er cercle « normalement » de confiance); Amis (2ème celle qui peut devenir le 1er cercle si on est isolé, ou si on habite une autre région éloignée de la famille); Sport/loisirs (3ème cercle. Des relations ponctuelles. Parmi celles-ci, des relations peuvent devenir des « amis » du 2ème cercle); Travail (4ème cercle qui peut devenir un 3ème cercle. Des relations professionnelles régulières ou ponctuelles. Parmi celles-ci, certaines peuvent devenir des Amis du 2ème cercle)

Hervé KERCRET

Conseil et prévention des conduites addictives - Patient expert certifié / Formateur Indépendant / Conférencier / Coach professionnel membre EMCC 🦋

6 ans

Karine, une association que je t'invite à rencontrer.

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