Clarifier, sécuriser, professionnaliser
Depuis la période du covid-19, lorsque l'on interroge la population sur ce qu'elle pense de notre système de santé, la grande majorité oriente ses réponses vers les deux pôles qui retiennent son attention : la difficulté croissante que rencontre l’hôpital public et le manque de visibilité en ce qui concerne les solutions concrètes du gouvernement. En parallèle, il est actuellement un phénomène qui inquiète à la fois le gouvernement et les professionnels de santé ; Une grande partie de la population avoue avoir une perte de confiance dans les institutions, qu’elles soient médicales ou politiques.
On constate une fréquentation en hausse des praticiens de techniques dites « parallèles » à la médecine conventionnelle. Deuxième constatation ; de plus en plus de personnes se déclarent sous le régime de l’auto-entreprise dans ces professions non réglementées.
Dès lors il est légitime de se poser la question de la sécurité qui est mise en place autour de ces pratiques, pour le public, d’autant que les discours véhiculés peuvent dans certains cas, semer le trouble dans nos esprits.
Voici donc quelques précisions au sujet de ce qu’il convient d’appeler : Techniques de prévention, d’accompagnement à la santé et de bien-être, et non pas « Médecines douces », ou « médecines alternatives ». Cette précision sémantique est très importante pour ne pas assimiler les différentes professions non réglementées qui se proposent d’agir pour votre santé.
De nombreuses techniques sont en effet, actuellement présentes sur le marché de la santé et du bien-être. Quelques-unes se définissent comme alternatives à la médecine conventionnelle. En aucun cas, nous ne devons nous qualifier de praticien en médecine si nous ne sommes pas médecins. Le public doit être renseigné correctement sur le domaine de compétence du professionnel qui lui propose son aide, et accepter de manière éclairée la prestation proposée.
Parmi tout ce que vous pouvez trouver actuellement, certaines pratiques sont de pures inventions marketing qui surfent sur la tendance et la demande grandissante d’une clientèle en crise de confiance du milieu médical ou en recherche d’un épanouissement personnel et spirituel. D’autres sont présentes depuis très longtemps. Toutes suscitent la curiosité des nouveaux utilisateurs en bénéficiant d’une visibilité démultipliée grâce aux réseaux sociaux, aux multiples salons et ateliers et aux articles de presse bien-être.
Hormis les techniques proposées uniquement pour abuser le public et qui tombent de fait sous le coup de la loi grâce notamment à la vigilance de la MIVILUDES pour les dérives sectaires, beaucoup n’ont d’autres buts que de vous « câliner », de vous détendre et sont, à juste titre, jugées sans autre intérêt thérapeutique. D’autres sont observées de près par la recherche et font l’objet d’études pour démontrer leur pertinence et déterminer le domaine dans lequel elles peuvent être utilisées dans le parcours de santé des patients.
Dans tous les cas, le plus important est tout d’abord de vérifier le rapport direct et l’impact sur l’organisme de la pratique de ces techniques.
Sont-elles bénéfiques, neutres, ou nocives ?
Lorsqu’on s’adresse à une population en recherche de bien-être uniquement, on peut considérer que chacun est libre de commercer avec le professionnel de son choix, dès lors que cette transaction se fait de manière éclairée dans un cadre légal.
En revanche, dans tous les cas où la santé physique, psychologique ou émotionnelle est engagée, il est primordial de garantir la non nocivité de la prestation.
Lorsque des polémiques au sujet de ces nombreuses techniques exercées hors du domaine médical réglementé sont engagées dans les médias ou sur les réseaux sociaux, le focus est systématiquement placé sur la responsabilité de la profession toute entière, comme si, chaque professionnel devait répondre des fautes professionnelles de quelques-uns.
Interrogeons-nous ;
Quelle profession peut garantir que la totalité de ses représentants exerce en complète sécurité et en toute transparence ?
Doit-on remettre en question une activité professionnelle sous le prétexte que des mauvaises expériences de clients ont été exprimées à l’égard de certains professionnels ?
Devrait-on supprimer un secteur d’activité tout entier dès lors que des effets nocifs, voire mortels apparaîtraient quelques fois pour certains clients ?
Si la réponse à cette dernière question vous met dans l’embarras, pensez à l’industrie alimentaire et au nombre de maladies ou effets indésirables qu’elle a pu générer, sans parler, bien évidemment des cas mortels dont les médias ont relaté les faits.
Pensez à l’industrie pharmaceutique, aux nombreux effets indésirables ressentis par certains utilisateurs et malheureusement à certains cas où la prise de certains médicaments a entraîné un décès précoce.
Pensez également à la politique, au médical, au religieux.
Pensez à la totalité des secteurs d’activités en fait.
Recommandé par LinkedIn
Il y en a-t-il un seul qui puisse garantir une parfaite sécurité ?
En toute honnêteté, il me paraît impossible de garantir que l’exercice d’une profession à l’intérieur d’un secteur d’activité soit pratiqué avec une sécurité optimale par la totalité de ses professionnels.
Car c’est bien d'une responsabilité individuelle dont il est question lorsqu’une erreur professionnelle est constatée par un utilisateur, et non pas de la profession elle-même.
L’industrie alimentaire répond aux besoins de la collectivité et travaille à l’amélioration constante de la qualité de sa production. C’est en tous cas ce qu’on attend de ses professionnels.
En cas de manquement, on ne sanctionne que les contrevenants.
Il en est de même pour l’industrie pharmaceutique, qui a vocation à apporter des solutions en matière de santé. Idem pour l’ensemble du secteur médical, politique ou religieux.
Il est simplement primordial de repérer et d’exclure les éléments perturbateurs et nocifs dans chaque secteur d’activité.
Alors oui, aujourd’hui nous avons besoin de clarté et de sécurité dans ces métiers qui agissent d’une manière ou d’une autre sur notre intégrité physique, psychologique et émotionnelle. Nous devons toutefois le faire en consultant les bonnes personnes, car comment juger ce que l’on ne connaît pas parfaitement ? comment donner un avis pertinent dans un domaine dont on n’a pas toutes les informations ni les bases ?
Pour donner un cadre cohérent et assurer une supervision réglementée, il est préférable que chaque secteur d’activité puisse gérer de manière optimale les conditions d’exercice de leur profession et la posture professionnelle individuelle de chaque membre.
Dans l’exercice libéral, ce regard ne peut s’effectuer qu’au sein de structures représentatives telles que des fédérations ou syndicats professionnels. Ils sont à même de rendre des comptes sur le parcours et la posture de chacun de leurs adhérents, depuis leur formation jusqu’à leur exercice professionnel.
Les fédérations professionnelles et les syndicats professionnels des métiers de la prévention, de l’accompagnement à la santé et du bien-être sont en mesure de valider des formations véritablement exigeantes quant à leur contenu pédagogique. Ces structures suivent leurs adhérents tout au long de leur carrière professionnelle en assurant un suivi, aussi bien sur la formation continue que sur les obligations administratives auxquelles ils doivent se soumettre. Elles donnent un cadre déontologique et éthique dans des professions que le gouvernement tarde pourtant à prendre véritablement en considération.
Oui, aujourd’hui, il est important que le gouvernement légifère sur les professions non réglementées, mais qu’il le fasse dans les meilleures conditions sans céder à la facilité qui consisterait à considérer que tout ce qui aurait un intérêt thérapeutique devrait basculer dans le domaine médical.
Bien sûr, les professionnels de santé exercent dans un secteur d’activité déjà réglementé et leur apprendre d’autres techniques, si elles sont jugées pertinentes et adaptées, réglerait le problème juridique, mais outre le fait de donner une charge de travail supplémentaire à des professionnels déjà en manque de marge de manœuvre, de temps, et d’énergie dans l’exercice de leurs fonctions, cela ne règlerait en rien la problématique récurrente de notre système de santé publique :
Comment optimiser la prise en charge globale de notre santé collective ?
Et bien voici une réponse raisonnable ;
En formant de véritables professionnels de techniques complémentaires et en les intégrant à leur juste place, selon leurs domaines de compétences, dans le programme de maintien et d’accompagnement à la santé.
La Sophrologie, le massage bien-être, le shiatsu, la socio- esthétique, la réflexologie, le Amma-assis sont des exemples parmi d'autres de techniques complémentaires déjà intégrées dans des équipes pluridisciplinaires sous la direction de médecins dans le parcours de santé de leurs patients. Avec une bonne articulation des interventions non médicamenteuses, Si chacun maîtrise son domaine de compétence, en coordination avec le personnel médical, il est possible, dans certains cas, d'optimiser les résultats en matière de santé.
Ce serait une erreur, d’après moi, d’accorder plus d’importance à l’outil qu’au professionnel qui le maîtrise.
En mettant l'accent sur la qualité en matière de formation de nouveaux personnels supplémentaires dans les métiers de la prévention, de l'accompagnement à la santé et du bien-être, en légiférant sur leur statut social et professionnel et en garantissant leur intégration dans le parcours de santé publique nous pourrions ainsi apporter une véritable réponse:
Diversifier et professionnaliser les différents domaines de compétence pour mieux organiser l'accompagnement à la santé.
Opératrice chez DBP médical
1 ansMerci 🙏 à vous
Réflexologue Plantaire certifiée-membre FFR & Conseillère Agréée Fleurs de Bach
1 ansMerci Jean-Pierre pour cette mise au point bien nécessaire ☀️☀️☀️