Clin d’œil du formateur : la balle qui rit !

Responsabiliser les apprenants

Vous connaissez la Vache qui rit ?... Le fromage ! La Walkyrie ?... L’opéra de Wagner ! Eh bien, maintenant, il y a la balle qui rit ! Qu’est-ce que c’est ? Lors de l’établissement de l’entente de groupe, vous convenez avec les apprenants des règles qui assureront le succès de la formation, dont celle-ci : avoir du plaisir. Vous présentez alors une balle mousse et expliquez qu’on l’emploiera pour faciliter l’expression du feed‑back. « J’ai à cœur que vous ayez du plaisir durant la formation. Si vous avez du fun, vous allez apprendre et mettre en application ce que vous avez appris. Si vous n’avez pas de fun, vous n’apprendrez pas et ne mettrez pas en application ce que vous n’avez pas appris. Ne tolérez aucun inconfort ! Il se peut que je me mette les pieds dans les plats. Ce sera malgré moi. Si jamais quelque chose ne fonctionnait pas pour vous, saisissez-vous de la balle et lancez-là. Nous ferons une pause pour corriger ensemble la situation insatisfaisante. N’attendez pas la fin de la formation pour inscrire dans votre formulaire d’appréciation : “Cela aurait pu être autrement.” Ce serait vraiment poche... car cela aurait pu être autrement ! Alors si je me trompe, vous allez me le dire ?... Et si je tombe, vous allez m’aider à me relever ?... Je vous fais confiance ! »

Une variante

Vous rappelez le proverbe La balle cherche le joueur (« l’occasion semble chercher ceux qui sont capables d’en profiter »). Vous annoncez que vous lancerez la balle au hasard : « La personne qui l’attrapera sera désignée “gardienne du plaisir” ! ». Puis vous fermez les yeux. Pour ajouter au suspense, vous faites passer la balle de votre main droite à votre main gauche et inversement, la faites bondir, puis la lancez. Un participant la capte ! Vous expliquez au « gardien du plaisir » quel sera son rôle : vous renvoyer la balle si quelque chose ne va pas et vous faire part du problème. Un autre membre du groupe est insatisfait ou anticipe des difficultés ? Il doit demander la balle au gardien (ce qui favorise les interactions), et lui aussi vous la lancer et vous indiquer ce qui l’ennuie. Vous incitez ainsi les apprenants à exprimer leurs réticences et à s’en libérer, et vous les responsabilisez par rapport à leurs besoins. En effet, le groupe qui reconnaît un problème fait un premier pas vers son règlement. « Ensemble nous allons trouver des solutions ! »

Gérer la prise de parole

Dans un autre groupe, vous utiliserez la balle pour gérer la prise de parole. Rappelez l’expression À vous la balle ! qui signifie « à vous de jouer (ou parler) ! » Seul le participant qui tient la balle peut s’adresser au groupe. Si quelqu’un d’autre veut parler, il doit demander la balle par gestes... et avec ses simagrées risquer de déclencher des fous rires ! Pour respecter la règle incontournable du respect, le possesseur de la balle, dès qu’il a compris, doit accéder à la demande. Certains pourront intercepter la balle au vol ou encore la ramasser si on l’échappe. Ils saisissent ainsi la balle au bond, tant littéralement qu’au sens de « profiter d’une occasion ». Après son intervention, l’intercepteur de la balle la remet à la personne à qui elle était destinée.

La balle qui a fait le tour du monde

C’est Francine Giguère, ma collègue aujourd’hui à la retraite, qui m’a enseigné le jeu précédent... et raconté la belle histoire qui suit. L’entreprise pharmaceutique qui employait ma collègue à titre de consultante procédait au déploiement en cascades d’un nouveau protocole de recherche. La multinationale avait donné pour mandat à Francine d’encadrer des formateurs, qui allaient en encadrer d’autres à leur tour, pour que ces derniers, enfin, forment les utilisateurs. Francine a remis une balle marquée du logo de notre firme à l’un des premiers formateurs. Passant de main en main, la balle a fait le tour du monde pour, à la fin du projet, revenir à Francine.